Sciences Po s’associe à l’Institut du Service Civique

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Sciences Po et les nouvelles procédures d’admission, c’est tout une histoire. Après la Convention d’Education Prioritaire mise en place pour l’entrée en Collège Universitaire en 2001 et la signature d’une vingtaine d’accords pour l’entrée en master, Sciences Po vient de parapher en février dernier une nouvelle convention en partenariat avec l’Institut du Service Civique.

Pour Diana Marinetti, responsable du Pôle information aux candidats et référente des conventions, ces accords signés avec des établissements d’enseignement du supérieur renommés ont pour objectif de « diversifier davantage notre corps étudiant, d’offrir à nos diplômés des compétences doubles et une chance supplémentaire de réussite professionnelle.« 

Vingt-cinquième partenaire, l’ISC se place aux côtés de formation extrêmement variées comme l’ENS, des écoles d’ingénieurs des écoles d’art ou encore des universités.

 

Favoriser la diversité sociale à Sciences Po

Comme nous l’indique Diana Marinetti, « la convention signée le 6 février dernier est la matérialisation d’un partenariat de longue date entre nos établissements ». « Cela fait plusieurs années que l’ISC souhaitait signer un partenariat avec Sciences Po, environ depuis 2012, date à laquelle l’Institut avait tissé des partenariats avec les réseaux d’IEP en province en particulier avec Lille et Grenoble. Cela a été un peu plus long avec Sciences Po Paris, peut être parce que l’administration demandait plus de fiabilité » confirme Marc Germanangue, directeur pédagogique de l’Institut du Service Civique.

Si cette convention est loin d’être la seule signée avec Sciences Po Paris, elle n’en reste pas moins bien spécifique et presque unique. Pour Diana Marinetti, « pour la première fois au niveau master, la convention entre Sciences po et l’ISC a comme principal objectif un recrutement qui renforce et concrétise notre politique de responsabilité sociale ». Ce partenariat va dans sens de la politique de diversification initiée par Richard Descoings et la mise en place progressive de 105 conventions d’éducation prioritaire pour l’entrée en collège universitaire.

Ce nouveau partenariat devrait permettre d’accroitre un peu plus la diversité sociale au seins du 27 rue Saint-Guillaume et montrer, comme le souligne Diana Marinetti, que « notre recrutement n’est pas fondé uniquement sur l’excellence académique, mais également sur des engagements forts, des motivations concrètes, des projets solides, des profils prometteurs. »  « Nous sommes très attachés à la diversité de notre corps étudiant. Avec l’Institut du Service Civique, nous partageons un certain nombre de valeurs, notamment l’idée que les résultats académiques ne suffisent pas toujours pour identifier les profils prometteurs » avait ainsi affirmé Frédéric Mion dans le communiqué annonçant la signature de la convention.

 

Un partenariat ouvert aux étudiants niveau bac + 3

Comme toutes les conventions signées par Sciences Po, celle-ci dispensera les candidats d’épreuves écrites, les rendant immédiatement admissibles. Il leur restera alors à passer un oral d’admission qui, associé à leur dossier de candidature composé de leurs accomplissements tant académiques qu’extra-scolaires, décidera de leur admission à Sciences Po Paris.

Pour Diana Marinetti, ceci souligne la volonté de l’IEP parisien de « reconnaître les engagements de ces candidats, la diversité de leurs parcours et leur offrir la possibilité de concrétiser leurs projets professionnels à travers un programme de master au sein de notre école. » 

Néanmoins, cette volonté d’ouverture sociale de Sciences Po Paris n’est pas sans limite. Cette convention ne s’adressera qu’aux jeunes possédant déjà un diplôme du supérieur équivalent à un BAC + 3. Ceci va de soi pour Marc Germanangue : « on ne va évidemment pas présenter pour l’entrée en master à Sciences Po un lauréat du service civique qui aurait décroché depuis le collège. » D’ailleurs, « cette procédure est la même que celle qui est en place avec d’autres écoles comme Supélec (également partenaire de Sciences Po) ou l’ENS. »

 

Un symbole de la montée en puissance du service civique

Comme l’explique Marc Germanangue, « après son arrivée à l’Elysée en 2012, François Hollande a souhaité soutenir des projets, essentiellement associatifs, qui peuvent prendre de l’ampleur et contribuer à transformer la société française. » Récemment, le président de la République a réaffirmé sa volonté de développer le service civique. Il a ainsi exprimé début février sa volonté de créer ‘une réserve française citoyenne » avec l’établissement d’un service civique « universel » de 200.000 volontaires à l’horizon 2017.

L’ISC possède aujourd’hui environ 120 partenariats de ce type avec des établissements extrêmement variés. Les exemples foisonnent : les Ecoles Centrales, des écoles de commerce (dont HEC), les IEP, des écoles de journalisme comme l’EFJ ou encore de nombreuses universités à l’image de l’UPMC ou Paris Diderot. 

Mais l’ISC cherche avant tout à valoriser un engagement citoyen et une motivation réelle plus qu’un niveau de diplôme comme l’explique le directeur pédagogique de l’établissement : « tous les lauréats du service civique ont commencé par faire des missions de service civique, après l’Institut recrute et sélectionne parmi les volontaires ceux dont il considère qu’ils ont le plus fort potentiel, un potentiel qui n’implique pas nécessairement un niveau de diplôme. »

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