La Chronique sonore du Mag’ : le nouvel album des Arctic Monkeys
Huit ans. C’est ce qu’il aura fallu pour que les Arctic Monkeys s’imposent comme un des groupes les plus en vue. La raison ? Le talent évidemment, mais aussi l’originalité et l’exigence, la volonté de ne pas tomber dans le basique comme le font tant de groupes aujourd’hui.
Le 9 septembre dernier, le quatuor de Sheffield nous balançait donc son cinquième album sobrement intitulé AM et nous donnait du même coup une leçon de musique.
Après le quasi-expérimental et génial Humbug et le très, peut être trop rock Suck it and See, on attendait les Arctic Monkeys au tournant. Toujours inspirés et aidés par leur papa Josh Homme, leader charismatique des Queen of the Stone Age, les quatre Anglais ont aussi décidé de collaborer avec Pete Thomas et Bill Ryder-Jones.
Le groupe a également choisi de s’affranchir de certaines contraintes que la Brit Pop imposaient et sont partis s’inspirer d’autres compositeurs, de styles différents, dans le but de ne pas être mis dans une case qui serait de toute façon trop étroite pour eux. Leur leader Alex Turner, sans aucun doute le plus talentueux des quatre, disait avoir voulu s’imprégner de rap, de glam et de vieux rock des années 70. Sur la chanson Mad Sounds, on sent par exemple l’influence évidente des Velvet Underground, dont il s’avoue absolument fan. Le quatuor multiplie les genres, utilisant tant le rock lourd mais mélodieux avec Do I wanna know ou la géniale Arabella, que des sons plus groove comme dans Fireside. En ajoutant un peu de glam (I want it all) et une ballade romantique avec N°1 Party Anthem, on obtient une pépite, un album qui dispose d’une véritable ossature sans pour autant tomber dans la répétition et la facilité. Les compositions sont toujours aussi lyriques et soignées, les chœurs omniprésents et Matt Helders demeure impeccable à la batterie.
AM apparaît donc comme l’album le plus abouti des Arctic Monkeys qui n’en finissent plus de surprendre. Car faisant de l’originalité un quasi-dogme, ces singes savants ne perdent pas pour autant leur identité, celle qui avait fait leurs premiers succès et qui les avait propulsés au premier rang de la scène européenne.
NB : Pour tous les amateurs, les Arctic Monkeys seront en concert le 8 novembre au Zénith de Paris. Il ne reste plus beaucoup de places, alors n’hésitez plus !