Blogbuster #6: Bilan: Les Guignols de Sciences Po

L’événement de ce mercredi 4 décembre c’est le dernier Blogbuster de la Péniche ! Entre constats flamboyants d’intelligence et aventures houleuses, les 3A nous offrent un panel d’expériences diversifiées et romancées. Le choc percutant des commérages sciences-pistes s’étend jusqu’au bout du monde, et nous, à la Péniche, on se fait une joie de vous le retranscrire modestement, dans tous ses aspects cash, trash et coquet. Car, novembre s’efface et décembre nous enlace ; et s’annonce bientôt, oh oui bientôt, ce choix vital et définitif pour un avenir incertain et obscur… celui d’une année d’échange/de vacances incomparable.  Touristes en vadrouille bonjour, touristes à venir bonsoir ! Sans transition, le bilan de ce voyage en Péniche, agrémenté des impressions de Nadim au Canada et du récit imagé de Jérôme, Natalia et Pauline…

Atterrissage embusqué et retour à la réalité avec Nadim :

Un mois s’est déjà écoulé depuis que j’ai débarqué en terre canucks (réf à l’équipe de hockey de Vancity). Et on va pas se mentir, je ne voyais pas vraiment ma 3A comme ça.

(…)

Une fois arrivé à destination, la découverte commence. Tout va très vite, tu entres en plein dans l’effervescence dans cette ville, cette université où tu dois trouver ta place, aussi dépaysante soit elle. [Pour le coup avec le Canada, le dépaysement est léger]. La semaine d’intégration arrive vite et avec elle une belle panoplie de rencontres, des internationaux aux freshmen (1st year) canadiens. Pendant une à deux semaines, tu vivras ta 3A au rythme effréné des évènements que ton université t’aura concoctée (ou non), pour te confirmer que tu as fait le bon choix en la choisissant. Puis, progressivement les cours commencent et avec eux des rencontres plus formelles, plus scolaires. Tu arpentes les trois campus de ton université, répartis aux trois coins de l’étendue de Vancouver, émerveillé par la diversité des lieux ; et tu écoutes attentivement chaque mot prononcé par tes profs de tutorial et de lecture, impressionné par leur proximité avec les étudiants, leur attitude plus ou moins informelle. Et là, la magie s’estompe peu à peu : la routine s’installe car après tout, ça reste une université. Les étudiants de tes cours ont cet air sympa et ouvert mais quittent rapidement les cours, sans un mot, dès la fin du temps réglementaire. Pour ne rien arranger, la période des mid-term arrive et avec elle, tu sens monter dans le campus un stress permanent : le pas des étudiants se fait plus rapide, en tutorial les étudiants prononcent leurs premiers mots pour se rassurer sur la forme de l’examen, les pages facebook type « Confessions » régurgitent la panique qui hante les étudiants à l’idée de foirer des études qui leur coûtent la modique somme de $9 000 avec des cours facturés à chaque unit, pour ne rien arranger. Bref, le campus est sous pression !

N’existe-t-il aucun remède contre cette routine qui s’installe alors qu’elle n’a pas sa place pendant cette année d’expériences, de découvertes, de voyages ? Mais surtout, est-ce que cette routine existe vraiment ?

Je dirais que la 3A est avant tout une question d’état d’esprit. Il ne tient qu’à chacun de nous de construire notre propre année et de vivre pleinement le break qui s’offre à nous. Avant tout de partir pour Vancouver, j’avais énormément cogité sur la façon dont je voulais que cette année se déroule, quels étaient mes objectifs, mes attentes. Pour moi, la 3A se devait d’être l’Année de ma vie, le tournant de mes années à Sciences Po, une année inoubliable. Et à trop se laisser porter par l’utopie, on finit par tomber en plein dedans ! Chaque moment qui s’écarte de cette utopie que nous nous sommes construites vient semer les graines de la déception, de la frustration de passer à côté de quelque chose.

Pourtant, ce premier mois m’a déjà beaucoup apporté. La première des leçons que j’ai intégré est que cette année d’échange n’est que ce que tu décides d’en faire. Oui cela paraît d’une logique enfantine et nous le savons tous pertinemment mais quand celle-ci commence, la vague nous emporte et nous nous laissons porter par cette poussée d’adrénaline qui nous propulse vers l’inconnu. Bref, sur le terrain les pensées sont vite oubliées. C’est donc un retour à la réalité, à la rationalité même que je vis à l’heure de ce bilan car la 3A est une affaire de rythme. Tout comme en musique, la mesure doit être battue dans les temps, sans précipitation ni mollesse : juste crescendo lorsque le passage opportun survient, ponctué de silences pour mieux apprécier la mélodie.

Après cette longue parenthèse, j’en viens au fait : l’arrivée à Vancouver m’a ouvert la voie à un environnement assez incroyable. Mon campus m’offre un panorama des premières neiges sur les montagnes de l’Ouest canadien ainsi que d’une vue d’ensemble de la ville, (vue en contre-plongée) quand le brouillard se permet une halte downtown. Les alentours de Vancity me comblent des randonnées terriennes ou aquatiques que l’environnement parisien ne permettait pas, SFU me permet de suivre mon programme intensif de mandarin et les cours de communication qui me mèneront je l’espère jusqu’au double-diplôme espéré. Tout va pour le mieux par ici, et même si ma symphonie ne distance plus le métronome, mon rythme cardiaque continue de s’accélérer quand je pense à tout ce qu’il me reste à explorer des mystères que la Colombie-Britannique et le Canada me réservent encore.

Et envolée onirique pour les coréalisateurs de Quo Vadis: 

Trois étudiants en vadrouille, trois pays, un même défi : tenter de se rapprocher et de comprendre un Ailleurs tant rêvé.
Nulle place pour de grands discours. Simplement ces quelques photographies, témoins de nos découvertes, de nos rencontres.
Quo Vadis ?
Vers d’humbles douceurs et voluptés d’Orient ou le partage de notre expérience en terre inconnue.

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Xi’an, Huashan 

Aube étoilée

 

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Liban

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Saint-Pétersbourg

http://3orients.tumblr.com/