Blogbuster #5: Feu croisé
C’est la guerre. Oui, une véritable catastrophe a eu lieu. Vous l’avez tous entraperçue sur votre fil d’actualité entre les spam de l’AS pour la Cash and Trash et la mort de Lou Reed (oui, ça aussi c’était triste). C’est une lutte sans merci qui a commencé récemment ; l’issue du combat, lointaine, incertaine et probablement sanglante, vous fait craindre pour l’avenir. Et vous vous retrouvez, ou du moins je me retrouve, au milieu de ce terrible feu croisé, tel un navire qui aurait perdu ses amarres, telle une péniche échouée, sur la plage abandonnée. Oui, l’avenir de votre journal préféré est en jeu dans ce choix terriblement déchirant entre deux camps ennemis. D’un naturel conciliant, j’opte toutefois pour une solution brillante, splendide, audacieuse et non pas de ‘‘facilité’’ comme les médisants auraient tendance à l’appeler. Une solution centriste en clair. Je vous parle bien sûr des blogs collectifs connus sous les noms de Crossworlds et Maux croisés. L’idée initiale d’un regard croisé mensuel autour d’un Edito thématique (Les taxis en octobre, la bière pour vous réchauffer en ce mois de novembre un tantinet frisquet) a en effet vite été reprise avec légèreté par le taquin Maux croisés. Aussi, entre le sérieux intellectuel et artistique du premier et l’humour fin et délicat du second, je n’ai pu me résoudre à choisir et citerai en guise de justification Bâtard du chanteur Stromae « Ni l’un, ni l’autre, je suis, j’étais et resterai moi ». Contre vents et marées, voici donc la Confrontation, encore plus brutale qu’un combat de Mohammed Ali…
« T’es beauf ou bobo de Paris ? » ou la présentation des projets :
Du projet inspiré de Crossworlds :
Le blog « Crossworlds » est composé de trois parties : le Regard croisé mensuel, la rubrique Actualités et la rubrique Photos.
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Juin dernier, j’ai eu une idée simple: lancer un blog où, chaque mois, une équipe de correspondants immigrés aux quatre coins du monde traiterait un même thème de société. Pour ce faire, chaque rédacteur trouverait l’angle pertinent selon son pays d’accueil. Un édito permettrait d’expliquer le choix du thème et d’établir un regard croisé entre les diverses expériences.
L’édito paraît la première semaine tandis que les articles, eux, sont publiés tout au long du mois.
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C’est d’ailleurs l’une des premières définitions du nom de notre blog « CrossWorlds ». Retirez la lettre « l » et vous lirez « CrossWords », ce qui signifie « mots-croisés » en français. Croiser nos mots pour croiser les mondes ; aboutir à un véritable échange entre la plume et le pinceau, le visuel et la lettre, pour susciter un regard nouveau.
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Ce blog est une incitation à regarder de nouveau ce qu’on ne voit même plus au quotidien, ce qui nous paraît insignifiant, et à le regarder avec neuf paires d’ yeux différents. Comme un rendez-vous au carrefour des mondes, mais aussi une modeste protestation contre les fatalistes ou les mauvaises langues… Qui a dit que le journalisme était mort? Certainement pas nous.
Au piquant de Maux croisés :
Il va falloir choisir le moindre mal :
Master Governing the Large Metropolis : pour découvrir les plus beaux côtés de la métropole internationale.
Master Journalisme : pour savoir qui se la pète vraiment, le meilleur du pire des blogs de 3A.
Master PSIA : c’est arrivé à nous, loin de chez vous.
Master Gestion des Ressources Humaines : conseils à l’usage des plus paumés de la 3A.
D’aucuns font du journalisme. Nous sommes le journalisme.
« Faut être dans le coup, faut être branchouille » ou la confrontation en pratique :
Le récréatif façon Thomas:
Une année d’échange ne te fait pas forcément grandir. Maux Croisés te dit pourquoi ça ne tient qu’à toi.
Si, au retour de la meilleure 3A du monde, les gens te disent que tu as changé ou que tu as l’air différent, ne t’étonne pas. Si tu es toujours le même, redouble.
Invariablement, tu vivras un choc culturel cette année, même si tu ne pars pas très loin (je refuse de faire une vanne sur Louvain, ça pue vraiment). Tu peux alors choisir plusieurs options quant à ce choc. L’embrasser, grandir et devenir l’être humain splendide que tu est né pour être ou alors être un vrai con. Bien qu’à la rédaction de Maux Croisés nous soyons tous des cons, on va quand même vous dire de ne pas en être.
Il y aura donc des étapes dans ta vie de grand voyageur. Des paliers qui, indicateurs de ton taux de connerie (en pourcentage), te donnerons une idée de si oui ou non tu es en train de réussir ta 3A. Maux Croisés propose donc un petit jeu à réponses multiples.
Un petit conseil : imprimez cet article et gardez le auprès de vous. Ca pourra toujours vous servir de guide et au pire vous penserez à moi de temps en temps.
Attention : comme tout sur ce blog les commentaires et les statistiques sont arbitraires.
Tu es face à quelqu’un qui ne connaît pas Sciences Po.
– « You Know Sciences Po ? »
– « Sciences wut ? »
Dans ce cas tu réponds :
A) C’est une des meilleures écoles françaises, et tu donnes une typologie complète pour expliquer pourquoi tu es un sacré champion. Taux de connerie : 75%.
B) « Nevermind. » Taux de connerie : 10%. Il ne faut pas s’écraser comme ça.
C) Tu retends un verre à ton pote. Taux de connerie : 0% parce qu’il était probablement trop ivre pour se souvenir de quoi que ce soit.
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Si vous obtenez plus de 50% à une majorité de questions, il est temps de considérer sérieusement le redoublement. Chez Maux Croisés on sait de quoi on parle on a tous 100% partout. Mais si nous sommes la c’est aussi pour que vous appreniez de nos erreurs. La 3A est aussi un putain de moment. Profitez-en, 3A donne des ailes.
Le test complet sur http://desmauxcroises.wordpress.com/2013/10/22/maux-croises-prepare-son-stage-chez-madame-figaro/
Le créatif façon Clara :
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Invitation légère et conviviale pour l’immigré qui débarque dans un pays, la bière est aujourd’hui productrice de lien social et se décline selon les profils, allant de la descente massive d’alcool, quatre packs à la main – « on se la met ce soir ? » – à la dégustation presque snob – « je prendrais bien une ambrée ».
Mais toute invitation est conditionnée par les règles de l’hôte. Ai-je le droit de boire ? D’acheter ? Ainsi, boire une bière, c’est d’abord ingurgiter la loi du pays qui nous reçoit… Pour la déjouer, parfois. Commence alors un flirt plus ou moins agréable entre l’immigré et les autorités locales. Tel ce jeu de regard entre les fausses ingénues qui se sont procurées des cartes d’identité truquées afin de vieillir leur âge et ces videurs qui hésitent à les laisser entrer. Au Canada, deux documents officiels sont nécessaires pour acheter une bière au « liquor store », boutique exclusivement réservée à l’achat d’alcool.
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L’hôte a aussi ses habitudes éthyliques et les suivre semble le comportement le plus respectueux. Oui, il y a du respect lorsqu’on s’initie au « beer pong » sans juger les américains du Nord, autant que lorsqu’on laisse tomber la bière pour du whisky dilué en Inde, ou lorsque l’on fait de la blonde son petit lait quotidien comme un « vrai » berlinois. Certains peuples voient dans le liquide fermenté un pan de leur fierté nationale. Il n’y a qu’à compter le nombre d’Oktoberfest célébrés dans le monde. D’autres n’y voient qu’une trace un peu grotesque mais festive de l’emprise de certaines industries occidentales sur l’économie internationale actuelle, des industries à l’image de la géante InBev qui a son siège américain à São Paulo et qui ravit les papilles des baigneurs de Copacabana. A Hong Kong, la Tsingtao incarne ce double visage entre Nord et Sud, entre l’Allemagne et la Chine.
Mais « qu’importe le flacon, (le buveur ou le pays) pourvu qu’on ait l’ivresse » !
Pour suivre le regard croisé du mois http://crossworlds.fr/themes/la-biere/
2 Comments
Dinah
Quelle plume mademoiselle Daire ! Merci de parler de ce problème d’alcool au Canada, trop souvent mis sous silence car tabou… Je tiens également à ajouter que ces magasins ne vendent plus d’alcool après 22h… Bref, c’est la merde!
Cirrus
En intégrant nos belles grandes écoles, nous nous sommes tous amusés à critiquer l’Institution, manière un peu infantile de se positionner au-dessus du lot.
« Moi j’en suis mais je suis tellement sur de moi que je critique à tout va pour me faire… remarquer ».
C’est une phase normale, mais nous en sommes tous revenus.