Rentrée 2018 : NOVA, pour une année NOVAtrice ?

Après notre article sur l’UNEF, voici le deuxième volet de notre enquête auprès des syndicats étudiants, avec Côme Agostini, président de Nova !

Nova est le « petit nouveau » des syndicats étudiants à Sciences Po. Créé l’an dernier, refusant tout positionnement idéologique ou partisan, l’organisation étudiante a su convaincre puisqu’elle a obtenu deux sièges à chacun des deux Conseils lors des élections. Son objectif est ainsi de rassembler des jeunes engagés de tous bords politiques, pour parvenir à construire, en dépit de et grâce à leurs différences, un projet commun : une initiative qui a pu être saluée comme constructive par certain.es, ou perçue comme un peu floue pour d’autres.

Il est vrai que cette ligne directrice qui se définit par ce qu’elle n’est pas peut laisser perplexe : s’il n’est pas marqué à gauche ou à droite, que propose réellement Nova ? Pour le président c’est très simple : « vouloir toujours mieux », la proposition phare qui a séduit les étudiant.es en mars dernier. Pour Nova, cela signifie « ne pas se contenter de ce qu’on a, ne pas se contenter de protester non plus, ne pas attendre la prochaine échéance nationale, la prochaine manifestation ou le prochain blocage pour agir, mais œuvrer concrètement chaque semaine pour la qualité des études, l’égalité des chances, la transition environnementale, l’égalité femmes/hommes, la vie associative, l’intégration des Internationaux et bien d’autres sujets encore ».

Ces propositions se transcrivent dans des projets propres, notamment la Semaine de la Mer qui s’est déroulée début octobre, comme annoncé dès la création du syndicat. Cet événement avait pour but de « sensibiliser toute la communauté sciencepiste aux questions maritimes, dans la droite ligne de notre Campus de la Mer », explique le président. Autre action politique et tournée vers l’environnement, Nova s’engage pour faire du Campus de Paris 2022 « un site universitaire modèle en matière de durabilité », via son programme Ambition Campus Vert.

Mais les sciencepistes le savent bien, un syndicat étudiant, s’il est certes à même de porter ces projets plus globaux, a aussi pour mission d’apporter des réponses à des sujets plus particuliers, aux problèmes quotidiens rencontrés par les élèves. Ainsi, le président explique élaborer avec son syndicat des « stratégies » présentées à l’administration sur des sujets comme les IP, l’intégration des internationaux, ou la réforme des frais de scolarité et du concours d’entrée. Par ailleurs, la formation étudiante affirme aussi avoir milité pour et obtenu la tenue d’examens de rattrapage fin août en présentiel pour celles et ceux qui n’avaient pas pu se rendre disponible pour les partiels en ligne fin mai. Enfin, pour le président de NOVA, l’engagement du syndicat s’illustre aussi par ce qui peut sembler être de petites actions, comme la distribution de plans de Sciences Po aux 1A au début de l’année, mais qui peuvent s’avérer constituer un vrai soutien.

Si l’on se penche sur le très discuté Acte II du Collège Universitaire, NOVA apporte une vision assez pragmatique de la situation : quitte à ce que les choses changent, autant s’y adapter. Le syndicat tient tout d’abord à rappeler que la réforme a été mise en place et discutée bien avant son élection au printemps dernier, « sans aucune possibilité d’action ou de négociations » pour les élu.es donc. Le mot d’ordre : « parer, sur tous les fronts, au plus urgent ». Comme beaucoup, la formation reconnaît de bonnes intentions à l’acte II, mais redoute une « mise en place inadaptée ou chaotique », et affirme tout faire pour éviter d’éventuelles retombées négatives sur la vie des étudiant.es. Ainsi, NOVA tient à rappeler le rôle de négociateur qu’il a pu tenir auprès du Comité Pédagogique – et qu’il aurait été « le seul à tenir » selon le président -, afin d’attirer l’attention de l’administration sur les conséquences engendrées par les changements de l’Acte II, notamment sur la vie associative. En effet, l’important volume horaire requis par les cours et engagements du Parcours Civique, en 2A notamment, risque de rogner sur l’engagement associatif des élèves au sein de Sciences Po que NOVA tient absolument à préserver.

Enfin, le dernier-né des syndicats étudiants rappelle son engagement pour l’égalité entre les femmes et les hommes, et pointe ainsi une avancée qui a eu lieu avant son élection, mais qui lui paraît particulièrement positive : l’inauguration des amphithéâtres Jeannie de Clarens et Simone Veil, à la fin de l’année dernière, permettant pour la première fois de faire figurer des noms de grandes figures féminines sur le plan de Sciences Po. Ce n’est certes « que symbolique, mais c’est déjà beaucoup ».

La rentrée s’annonce ainsi riche de projets pour cette organisation étudiante qui s’affirme « ferme et déterminée ». Entre le Parcours Civique, les enjeux écologiques du campus ou encore le simple fait de prendre ses marques après une première élection, les élu.es de NOVA entament indéniablement une année chargée.

Capucine Delattre