Tribune : « Réforme à l’IEP, l’UNEF mobilisée »

La Péniche donne la parole aux syndicats étudiants et aux sections des partis politiques souhaitant publier un texte ou une tribune, dans notre rubrique « Tribunes ». La position des auteurs de ces tribunes n’engage pas la rédaction de La Péniche. Aujourd’hui, l’UNEF revient sur la réforme des statuts de Sciences Po.

12607211_10208463893302946_1853296472_n

 

Pour une meilleure représentation des étudiant-e-s  dans les processus d’élaboration des réformes de grande ampleur.

En cette période de rentrée, l’UNEF souhaite mieux informer les étudiant-e-s de Sciences Po à propos du cycle syndical qui s’achève et du nouveau chantier de réforme qui se profile.

L’activité syndicale ne s’effectue pas uniquement par les campagnes de terrain (conception des campagnes, interventions, distribution de tracts, vidéos…) mais également au sein des différentes instances de l’établissement dans lesquelles le syndicat représente les étudiant-e-s. Certains dossiers doivent être suivis sur plusieurs années. Dans cette tribune, l’UNEF revient sur deux dossiers majeurs : la question de la réforme des statuts de Sciences Po et la réforme du collège universitaire, nommée Acte II.

 

La réforme des statuts de Sciences Po, un cycle qui se ferme

Demandée par l’UNEF et les étudiant-e-s de Sciences Po en 2013 suite au mouvement Occupy Boutmy, la réforme des statuts de l’IEP avait pour but créer une brèche afin d’introduire plus de démocratie et de transparence dans le fonctionnement de Sciences Po. En effet, en 2012, la Cour des Comptes avait pointé du doigt les dérives de la gestion de Sciences Po par la direction de l’époque.

Ce cycle de réforme des statuts, entamé il y a plus de deux ans, s’est clôturé en ce mois de janvier 2016 avec la publication par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche d’un décret définissant les nouveaux statuts de l’école. Un nouveau règlement intérieur a aussi été adopté par le Conseil de Direction en décembre 2015. Les élu-e-s UNEF se sont impliqués tout au long du semestre dans les groupes de travail de rédaction de ce nouveau règlement intérieur pour pousser vers plus de démocratie et de transparence. Néanmoins, force est de constater qu’en dépit des nombreuses interventions et du travail constant des élu-e-s étudiant-e-s de l’UNEF dans ces groupes de travail, avec l’administration, les professeur-e-s élu-e-s et les membres des conseils centraux, cette réforme ne répond pas totalement aux attentes exprimées par les étudiant-e-s de Sciences Po en 2013.

Dans les conseils centraux de Sciences Po, la représentation des étudiant-e-s est fragilisée, notamment pour les doctorants : en Conseil Scientifique, le nombre de représentants doctorants passe de 6 élu-e-s à 3. De façon générale, les mandats des représentant.e.s étudiant.e.s dans tous les conseils passent de 1 à 2 ans ce qui limite la participation des étudiant-e-s aux décisions politiques de l’institut. Cependant, aujourd’hui, la représentation étudiante est enfin reconnue au Conseil d’Administration car les élu-e-s obtiennent deux sièges permanents. Jusqu’ici, les étudiant-e-s n’étaient pas représentés au Conseil d’Administration (sauf lors du vote du budget). Une brèche démocratique a donc été ouverte dans le Conseil d’Administration.

Les élu-e-s UNEF ont été présents tout au long de ce processus de réforme des statuts pour défendre la démocratie étudiante Sciences Po et tenaient à informer les étudiant-e-s de la fin de ce cycle syndical. Cependant, un nouveau chantier de grande importance attend les représentant-e-s étudiant-e-s : celui de l’Acte II de la réforme du Collège Universitaire.

 

L’ouverture de la réforme du collège Universitaire, « l’acte II » du Collège Universitaire

Après la réforme des statuts, qui concerne la gouvernance de Sciences Po, de nouvelles transformations sont à prévoir avec l’ouverture de la réforme du Collège Universitaire, nommée « Acte II du Collège Universitaire » par la direction de Sciences Po. Cette réforme vise à transformer le premier cycle de Sciences Po, tant sur l’organisation de la vie étudiante que sur la thématique des programmes et les méthodes pédagogiques. Les futur-e-s étudiant-e-s de Sciences Po vont être directement concernés, au quotidien, par cette réforme. Il est donc primordial que les étudiant-e-s de Sciences Po soient mis au courant et soient inclus dans ce processus qui vise à transformer le cursus du premier cycle.

Quatre comités techniques seront réunis pour plancher sur cette réforme, chacun ayant pour mission de réfléchir sur un thème différent : pédagogie, internationalisation, innovation sociale, contenu et qualité des formations. Aucun étudiant ne fait partie de ces comités techniques. Une fois de plus, la direction de Sciences Po décide d’écarter les étudiant-e-s d’un processus décisionnel qui les concerne en premier chef.

Depuis plus d’un an, les élu-e-s étudiant-e-s UNEF essayent de prendre part au processus de réforme du Collège Universitaire  lors de rendez-vous avec la direction ou lors de groupes de travail qu’ils ont exigés à chaque début d’année, mais ces réunions ne suffisent pas pour aborder complètement ses sujets et prendre en considération l’avis des étudiant-e-s : c’est à dire le vôtre.

En tant qu’étudiant-e-s, nous sommes tout-e-s les premier-e-s concerné-e-s : pédagogie, programmes, modalités de validation, organisation de la vie étudiante : nous avons tout-e-s notre mot à dire !

C’est pourquoi nous invitons les étudiant-e-s, lors du second semestre, à réfléchir avec nous, ensemble, sur ce qui doit être amélioré et ce qui doit être préservé au sein du Collège Universitaire. Et faire en sorte que l’avis des étudiant-e-s soit pris en considération par l’Acte II du Collège Universitaire.