Connaissez-vous (bien) le quartier de Saint-Germain-des-Prés ?
Tous les jours (ou presque, selon vos performances aux IP), vous entrez dans ce quartier. Mais que connaissez-vous de ses rues, sa vie et ses intimes recoins ? Qu’y a-t-il lorsqu’on s’éloigne du jardin du 27, les pintes habituelles du Basile et le Monoprix, rue de Rennes ? La Péniche et son guide du Potard vous donnent leurs adresses.
Si Saint-Germain était au Moyen Âge une grande abbaye fortifiée hors de Paris, c’est aujourd’hui un quartier phare de la vie parisienne, qui regorge de petites adresses secrètes, étonnantes et imprégnées d’histoire.
Une histoire dont on ne se lasse pas
Puisqu’il faut bien commencer quelque part, partez de la Rue des canettes, cette vieille et indémodable rue datant du XIIIe siècle. Si vous ne la connaissez pas encore, allez la découvrir (ou la redécouvrir pour certains) elle et son incontournable trio 10-4-11. Commencez la soirée par la crêperie des canettes (au numéro 10), une « véritable institution ».
Ensuite, la marche ne sera pas si longue même avec un ventre bien rempli pour alterner entre chai Antoine et chez Georges (respectivement aux numéros 4 et 11 de la même rue), deux caves à vin dans lesquelles vous pourrez aisément tester vos performances au blind test musical, catégories vieilles musiques françaises ! Bien que l’ambiance soit très conviviale, attention cependant, après une certaine heure la foule se fait plus dense et la sueur plus abondante.
Pour une ambiance plus tranquille, allez dîner ou simplement visiter (vu la gamme de prix) le plus vieux café de Paris, le Procope. Ouvert en 1684 et situé au 13 rue de l’Ancienne-Comédie, vous pourrez y accéder en passant par le passage piéton de la Cour du Commerce Saint-André qui possède des façades et une verrière à ne pas manquer. Si vous vous vous imaginez déjà comme le prochain Robespierre ou Benjamin Franklin, vous serez honorés de savoir que vos dignes prédécesseurs se plaisaient à le fréquenter.
Amoureux, amoureuses de la chanson française. Voilà 23 ans que Serge Gainsbourg est mort, mais les hommages qui lui sont rendus ne faiblissent pas. Même si l’incontournable mur du 5 bis rue de Verneuil, adresse où Gainsbourg a vécu ses derniers jours, a été repeint en blanc l’année dernière, il est de nouveau recouvert de nombreux œuvres et graffitis en l’honneur du chanteur. Passez donc, au cours d’une balade devant ce mur : que l’on soit fan ou non, ce lieu atypique est gorgé d’histoire, de souvenirs et de vie. Vous pourrez aussi y déposer votre hommage personnel, quelques soient vos talents artistiques !
De la gourmandise
Si vous avez vraiment faim en sortant des cours. Ou envie d’un bon dessert après votre sandwich particulièrement fade. Ou que vous venez de Lille et que les saveurs du pays vous manquent. Ou tout simplement si vous avez envie d’être émerveillé comme quand vous aviez quatre ans… Allez faire un tour au 3 rue Jacques Callot. Vous entrerez alors dans un repaire de confiseries et pâtisseries en tout genre, de quoi vous faire rêver (et peut être regretter dix minutes plus tard). Meert est une pâtisserie atypique. Nous vous conseillons bien sûr de croquer dans leur spécialité : une petite gaufre lilloise nappée de votre saveur préférée.
Si vous êtes plutôt du genre à picorer, allez découvrir le plus petit magasin de Paris, minuscule et plein de charme, qui vous régalera en petites gourmandises originales. Au 1er rue du Four, Cupcakes & Macarons vous propose une gamme de recettes envoûtantes et une touche très française qui se ressent dans les cupcakes « Paris-Brest » ou « Poire Belle-Hélène ».
La surprise au coin de la rue
Si le quartier offre bon nombre d’adresses traditionnelles, vues, revues, et fréquentées jusqu’à l’overdose, il existe cependant des petits lieux surprenants et de qualité.
Niveau cocktail, plus rien ne vous fait rêver ? Faites d’abord un tour par le Prescription avant de donner votre dernier mot. Si ce bar situé 27 rue Mazarine n’est indéniablement pas le lieu pour se retrouver à la How I Met (le prix d’une fameuse boisson varie entre 12 et 15 euros) il reste une bonne adresse pour les curieux qui voudraient tester des potions incongrues. Vous aurez alors le choix entre une valse de saveurs alliant alcools peu communs (comme le mezcal) aux bases surprenantes telles que du potiron, du blanc d’œuf ou du zeste d’orange flambée. Douteux, mais (souvent) réussi !
Le Café Coutume vous prouvera qu’il y a bien mieux que le Starbucks d’Odéon, que ce soit en termes d’ambiance ou de goût. Niveau prix, bien sûr, il n’égalera pas les cafés à cinquante centimes de la cafète mais il reste raisonnable, autour de trois euros. Dans une ambiance originale, ce café-restaurant a l’air d’un véritable laboratoire, arborant des dizaines d’espèces de cafés aux noms farfelus et des erlenmeyers en guise de carafes d’eau. En plus du Chaï Latte excellent et des jus de fruits frais, on y pratique le latte art : des jolis petits dessins sur la mousse de votre café. De quoi rendre obligatoire le détour au 47 rue de Babylone.
Saint-Germain intime
Venez vous détendre au bord de la Méditerranée. Venez vous échapper le temps d’un déjeuner, de la foule et des rues bruyantes, de la fatigue et de la mauvaise humeur ambiante. On sait que l’été et ses saveurs vous manquent. Au 44 rue du Four, l’épicerie-cantine Da Rosa, vous offrira du réconfort au sein de sa petite terrasse excentrée, sorte de joli patio. Expérimentez des spécialités italiennes, portugaises et espagnoles au cours d’un petit voyage culinaire. Malheureusement, cette petite échappée a un prix (assez) élevé : autour de vingt euros par plat.
Enfin, Saint-Germain cache aussi dans ses rues des endroits magiques comme la Pagode. Entrez au 57 bis rue de Babylone, et découvrez cette magnifique pagode asiatique, lieu d’exotisme et d’évasion. Dehors, un petit jardin rempli de bambous et de charme, et à l’intérieur, un cinéma dont la programmation est tout aussi originale que le lieu. Ce cinéma d’auteur projette des films de qualité et souvent en version originale. Ce minuscule endroit est un véritable havre de paix au cœur et d’effervescence culturelle. Vous aurez donc du mal à ressortir de cette petite bulle si charmante et dépaysante car l’expérience reste unique. À renouveler sans modération.