Sciences Po : le match idéal pour un étudiant en échange ?
En tant qu’étudiant espagnol, j’ai choisi Sciences Po pour mon année d’échange, non seulement parce qu’elle est l’une des meilleures universités européennes en sciences politiques, mais aussi parce que j’aime bien Paris et le monde francophone. Mais le choix n’est pas aussi évident qu’il paraît et Sciences Po n’est pas nécessairement l’option idéale pour tout le monde.
Sciences Po est une université relativement méconnue en Espagne, où en dehors de la Sorbonne (celle du Panthéon, bien sûr), le système universitaire français est souvent considéré comme peu attrayant : on préfère souvent se rendre en Italie ou même au Portugal pour profiter davantage de la fête. Cependant, la France suscite un certain intérêt, notamment au sein des cercles intéressés par la politique. C’est lors de mes études en philosophie, en politique et en économie à Barcelone que j’ai entendu parler de Sciences Po. Pourquoi donc ai-je choisi cette destination, tout comme de nombreux étudiants espagnols et d’ailleurs ?
Il y a trois raisons principales pour lesquelles un étudiant souhaite passer son année d’échange à Sciences Po Paris. Tout d’abord, c’est l‘une des meilleures universités en sciences politiques en Europe. Ensuite, elle est située dans l’une des villes les plus célèbres au monde. Enfin, certains sont intéressés par le monde francophone et par la culture française. Moi, j’ai choisi Sciences Po pour ces trois raisons, et maintenant que j’ai étudié ici pendant un semestre et que j’ai pu échanger avec plusieurs étudiants étrangers, je me suis demandé si cette université est effectivement le lieu idéal pour passer une année en échange.
Une université comme les autres ?
Commençons par l’aspect académique. Sciences Po donne tout d’abord l’impression d’être un lieu à la fois strict et chaotique, mais avec le temps, on peut constater qu’elle est tout à fait semblable aux autres universités, à quelques exceptions près comme l’assistance obligatoire aux séminaires et le contrôle des sacs. Elle peut être aussi bien stricte que chaotique, mais aussi calme et détendue, exigeante mais aussi compréhensive. Comme partout ailleurs, il y a des bons et des mauvais professeurs. Mais ne vous inquiétez pas, car si vous avez la chance de trouver les bons professeurs et les bons camarades, l’université devient alors une source inépuisable de connaissances. L’ambiance étudiante est également très stimulante et il existe de nombreuses associations auxquelles les étudiants étrangers peuvent adhérer et avec lesquelles ils peuvent collaborer. Cependant, il est vrai que parfois, l’ambiance dans les espaces de travail peut devenir angoissante à cause de la quantité de pages LinkedIn ouvertes, surtout si on est parti à l’étranger en espérant trouver la tranquillité et ne pas s’inquiéter de ce qu’on fera avec son avenir.
Paris, capitale de la francophonie
Pour ceux pour qui l’université est une question secondaire, Sciences Po est une bonne option car elle se trouve à Paris. Mais Paris présente un gros inconvénient : elle est connue de tous, et chacun en a déjà une idée très claire, ce qui peut occasionnellement mener à de grandes désillusions. Cependant, Paris est une ville aimée de presque tous ; bien qu’elle puisse parfois être fatigante, elle est ouverte, libérale, moderne et chacun y trouve sa place. Il est très difficile de s’ennuyer ici. Néanmoins, c’est aussi une ville très exigeante : elle nous demande d’être toujours actifs, stoïques et glamours.
Paris est également la capitale symbolique de la francophonie, et même si cela nous offre un contact permanent avec la langue française, il est également très facile de vivre en marge de la communauté parisienne. Il y a tellement de gens et d’activités internationales qu’il est très facile de s’éloigner de la vie locale, même si on a l’intention de la fréquenter. Il est toujours difficile de s’intégrer lorsqu’on arrive à l’étranger et à Paris, même à Sciences Po, cette difficulté est exacerbée. Les étudiants en deuxième année sont souvent peu intéressés pour faire connaissance avec leurs camarades en échange (ce qui est tout à fait compréhensible) et l’université facilite énormément (parfois trop) la vie étudiante entièrement en anglais : la commodité que représente être entouré d’étudiants en échange, sans même se préoccuper des méthodologies d’enseignement françaises ni de la difficulté que pose la langue, rend moins enrichissante l’expérience, parce qu’être en France ne fait plus la différence.
Alors, est-ce que Sciences Po est le match idéal pour un étudiant en échange ? Oui, cela peut être le cas, mais ce n’est pas aussi évident que ça : il faut savoir profiter des cours et des ressources mises à disposition par l’université, il ne faut pas se laisser accabler par l’immensité de Paris, il faut rechercher des activités à faire dans la ville et dans ses environs, et faire un effort conscient pour s’intégrer dans la vie francophone. Mais tout cela dépend évidemment de ce qu’on cherche pendant son année d’échange. Et si on ne trouve pas son match idéal à Sciences Po, tant pis ! On ne peut pas tout prévoir et il ne reste qu’à profiter au maximum des possibilités infinies offertes par Paris.