RSP Star from the inside
A l’occasion de la Semaine des Arts du BDA, RSP réitère l’évènement RSP Star pour une sixième édition.
Devenu véritable studio musical, le petit hall a changé de visage. Les tables de travail ont laissé place aux grands tapis et poufs colorés, où même les sciences-pistes les plus sérieux se sont autorisé une pause sieste dans la journée de mercredi. Une douce lueur bleue éclaire désormais l’annexe de la Péniche (saluons l’effort des organisateurs, qui ont su donner cette ambiance feutrée au hall d’ordinaire invisible, au moyen d’une belle bâche bleu marine déployée sur la verrière). Les micros et le piano installé par les experts logistique du BDA complètent le tableau : on a changé d’univers. Bienvenue à RSP Star.
Les sélections, repoussées à jeudi pour cause de cérémonie le mercredi après-midi, s’annoncent serrées. Nous sommes une vingtaine, répartis sur la matinée – car oui, Lapeniche, c’est aussi du journalisme de terrain : candidate-infiltrée, me voici apprentie chanteuse pour quelques minutes. Les prestations ne doivent pas excéder huit minutes et seront acoustiques, à moins d’être équipé d’un accompagnement sur clé USB, auquel cas RSP se charge de l’ordinateur. Voilà pour les consignes. Première vague de panique dans les rangs des candidats : deux chansons ? Certains improviseront; c’est après tout la meilleure façon de dénicher des talents.
Derrière sa bannière aux couleurs d’RSP, le jury, composé d’un membre du Bureau Des Arts, deux membres de Radio Sciences Po, et d’une personne extérieure, nous toise en picorant des bonbons. Les prestations démarrent et ne se ressemblent pas : reprises d’Oasis, balades émouvantes, rythmes de soul et compos personnelles, il y en a pour tous les goûts. Les sciences-pistes pressés, que rien ne détourne d’ordinaire de l’entrée de la bibliothèque, s’attroupent, toujours plus nombreux. On chante en chœur sur les Beatles, on rit franchement aux paroles délurées de la composition originale Bienvenue à Sciences Po, en essayant d’oublier le son strident émanant des portes closes de la bibliothèque à chaque ouverture. Baptiste Descotes-Genon chauffe la salle : jeudi, pour la finale, ce sera Daniel Saltsman, le président de RSP, le maître de cérémonie.
C’est armée de ma guitare que je m’avance face au jury, qui juge avec humour ma prestation. Les ardoises, sensées annoncer les notes, tournent bien vite au gag à coups de smileys et autres AAA, suivant les coups de cœur du moment. Mais leur analyse n’en est pas moins avisée, ni leurs conseils pertinents. Ayant donné priorité au journalisme, c’est bien malheureusement ici que s’arrête ma grande carrière dans la chanson.
Sur l’ensemble des participants, neuf finalistes gagnent l’honneur de revenir jouer le lendemain, vendredi 13 avril, devant une invitée un peu spéciale : Amanda Lear ! Contactée par Facebook, l’impayable icône a accepté avec joie l’invitation de RSP, sans rémunération bien sûr, et selon ses propres mots, « pour leur faire plaisir ». Pour les sceptiques que ce choix laisse perplexes, sachez qu’Amanda Lear est, outre sa carrière musicale et artistique, et non contente d’avoir été mannequin et muse des plus grands, la voix française d’Edna Mode des Indestructibles. Et ça, c’est classe.
Sa présence pimente sensiblement la finale ; elle n’hésite pas à reprendre un jury trop gentil, et impose un humour légendaire : « Tout le monde fait de la musique ? Il n’y en a pas qui se mettent à poil ? ». Si ses remarques sur les coiffures et les vêtements des participants font bien rire, elle n’oublie pas ce pourquoi elle est là : dénicher la nouvelle Star de Sciences Po, le chanteur de demain, la pop idol 2012.
Elle a donc le dernier mot sur le podium sélectionné, et c’est finalement Georges Dib le grand gagnant, qui remporte un enregistrement en studio pour son interprétation de Soul Man et Forget You ! Le suivent de près Shantelle Williams, à la deuxième place, et Justine Bourdais à la troisième. Les plus nostalgiques et les déçus se consolent avec les CD d’Amanda Lear, offerts avec dédicace à la demande ; les membres de RSP se félicitent quant à eux d’avoir su, une année encore, offrir au petit hall un remarquable show. « C’était très professionnel », observe l’un d’entre eux. Les candidats ‘’pour la déconne’’ ont-ils moins répondu présents cette année ? Amanda Lear met en tout cas tout le monde d’accord : « Elle a été sympa, très accessible ! ». On attend avec impatience l’édition 2013 –et son jury.