Photo, le grand boom !
Les expos photos fleurissent à SciencesPo !
Est-ce l’effet numérique ? Le retour de l’argentique comme objet d’art ? Ou tout simplement un effet de mode ? Quoi qu’il en soit, la photo a rarement été aussi présente à SciencesPo et la Capitale fleurit depuis quelques mois d’expositions photos de qualité. Alors que l’exposition Robert Frank au Jeu de Paume s’est fini la semaine dernière, d’autres se poursuivent comme Paris capitale photographique 1920-1940 à l’hôtel de Sully, Controverses à la BNF, les collections de la Maison Européenne de la photographie ou encore l’exposition de David Lachapelle à la Monnaie de Paris, pour ne citer que les plus connues parmi une vingtaine d’autres exposition. D’autres sont attendues avec impatience comme la collection de Martin Parr à partir du 30 juin (à Concorde). A n’en pas douter, il y en a pour tous les goûts, et souvent à des prix abordables.
SciencesPo n’est pas en reste de son côté et offre la possibilité de découvrir le travail des étudiants de façon gratuite à l’intérieur même des locaux. Le traditionnel Concours photo de SciencesPo organisé par le Bureau des Arts n’a pas manqué à l’appel depuis six mois en proposant à tous les étudiants d’Île de France (et notamment aux étudiants de SciencesPo) de participer au concours en envoyant trois photos sur le thème « Chaos ». Avec pour l’heure une cinquantaine de participants, l’équipe s’apprête à recevoir bientôt les différents jury pour sélectionner les dix finalistes dont il sera possible de découvrir les œuvres du 12 au 15 mai au 13 rue de l’Université.
L’objectif de ce concours étant avant tout « de stimuler la pratique de la photographie chez les étudiants » comme le rappelle Virgile, le coordinateur du projet.
Une autre tentative d’ampleur a été réalisée ces mois-ci en Île-de-France : l’idée d’une exposition photo itinérante. Pour la troisième édition, cette exposition dont l’initiative revient à l’ESSEC en co-organisation avec les BDA et Club Photo de l’ESSEC, ESCP, Centrale, Polytechnique, HEC et SciencesPo, se promène d’une école à l’autre et prend ses quartiers à SciencesPo du 8 au 10 avril. Lancée le 30 mars dernier à l’ESSEC, l’exposition avait pour thème « A la croisée des chemins ». Les étudiants des différentes écoles pouvaient participer en envoyant une photo. L’envie originale était ainsi de « motiver les étudiants à participer aux expositions et aux activités proposées », comme le souligne Mari-Ann du Club Photo du BDA de SciencesPo. En résulte une diversité de clichés que l’équipe s’efforce de mettre en valeur dans les différents lieux d’exposition.
L’association Pari Banlieue a aussi fait le choix de la photo dans le cadre de leurs initiatives en lien avec les élèves du lycée de Sevran notamment. Projetant de créer une exposition à la fin mai, l’association a organisé trois sorties photos ouvertes à tous avec la présence des membres de l’association et des élèves du lycée. La première se déroulait dans les quartiers de Sevran, la seconde au marché de Saint Denis et vers la rue Mouffetard. La dernière sortie aura lieu après les vacances de Pâques (information sur le blog). La grande motivation de l’association reste de donner « différentes visions de Paris et de sa banlieue » (selon une organisatrice) et de favoriser un échange culturel autour de la photographie entre autres choses.
L’exposition sans doute la plus audacieuse reste sans conteste celle de l’association Pavés. L’association qui s’efforce de donner des regards autres sur le monde qui nous entoure a tenté l’aventure depuis quelques mois de bâtir une exposition mêlée d’interview sur le personnel de SciencesPo.
Comme l’explique Lucas, « c’est une petite enquête sociologique qui permet de prendre contact avec les gens qui travaillent pour nous ». Le but des photographies en noir et blanc est ensuite de sortir les personnes de leur contexte pour mieux les révéler. Si l’exposition n’a pas encore de date précise, les espoirs restent entiers. Pourtant, la mise en place est souvent délicate. Entrer en contact avec le personnel et les amener à se livrer n’est pas une mince à faire, faute de temps, ou simplement par pudeur. Quoi qu’il en soit, l’initiative demeure salutaire.
Et parmi les autres expositions, les cours de photo du BDA se préparent à mettre en scène les clichés des élèves à la fin de l’année. Numérique, Argentique, Noir et Blanc, Couleur, modifiée par photoshop ou travaillée lors de la prise de vue, la photographie offre des potentialités énormes. Cette richesse et cette vitalité actuelle de la photo qui poussent de plus en plus d’association à organiser des expositions posent cependant deux questions problématiques. Tout d’abord, la question de la place et de l’organisation demeure un obstacle pas toujours évident à franchir. Peu de grilles à SciencesPo pour accrocher les images, un planning déjà très chargé limitant les possibilités et des questions de sécurité, voilà de façon concrète certains aspects légitimes qui réduisent l’effervescence d’associations qui à SciencesPo peinent parfois à se coordonner ensemble. Autre soucis mis en avant de temps à autre, le peu d’intérêt des étudiants de SciencesPo qui ne se précipitent que rarement devant les photos pour découvrir les expositions.
Le tout n’est pas de prendre des photos, encore faut-il les regarder.
One Comment
Redford Robert
l’exposition de Frank Robert est sûrement très bien, mais je ne doute pas que celle de Robert Frank soit beaucoup mieux!