Le végétarisme : Cas isolés ou fait de société ?
Dans la plus grande boucherie d’Europe, en Allemagne, 27 000 animaux sont tués chaque heure. Une réalité cruelle, pourtant nécessaire pour fournir les quelques 1 094 bêtes que l’Allemand moyen consomme tout au long de sa vie. Face à ce problème éthique, le végétarisme prend de plus en plus d’ampleur, conforté par des arguments difficilement contestables…
La défense du végétarisme
D
ans le restaurant universitaire de la faculté de médecine de Berlin, je discute avec Sohrab, étudiant en médecine et végétalien depuis près d’un an. Sur quels arguments cette décision de ne plus consommer de viande, de poisson et d’œufs est-elle fondée ? Sa réponse est claire et structurée, signe d’une réflexion profonde ayant précédé ce choix. Le refus de cautionner l’assassinat d’espèces vivantes, souvent dans des circonstances impliquant la souffrance de celles- ci, constitue la première des raisons. Mais l’argument éthique n’est pas suffisant, admet-il. Pour cela, il m’explique que la consommation actuelle de viande est aussi à l’origine de la famine et de la soif dans le monde. Il faut en effet produire des quantités impressionnantes d’eau et de céréales pour nourrir le bétail. On parle en moyenne de 15 455 litres d’eau nécessaires à la production d’un kilogramme de viande. Cette eau et ces céréales, au lieu de subvenir aux besoins de plus démunis, servent au contraire à nourrir une infime partie d’une population ne souffrant d’aucun problème alimentaire, sinon d’obésité.
À un moment où près de 2,5 milliards d’individus souffrent du manque d’eau, il semble plus qu’urgent de repenser notre consommation de viande quotidienne. Enfin intervient le côté écologique du problème. Le bétail est à l’origine du rejet d’une grande quantité de méthane, gaz à effet de serre contribuant au réchauffement climatique. On estime d’ailleurs à 7,51 kilogrammes la quantité de méthane émise pour produire 1 kilogramme de viande bovine. Encore une fois, ces chiffres sont largement en-dessous de la réalité puisqu’ils ne prennent pas en compte la pollution due à la production de la nourriture et au transport des animaux…
La viande : un aliment réellement nécessaire ?
On est tenté de répondre à cette question que l’homme a besoin de la viande, qu’elle lui procure des vitamines nécessaire à sa survie. Qui dans son enfance n’a pas aus- si entendu : « Mange ta viande, cela va te donner des forces ! » ? Mais n’est-ce pas une boîte d’épinards qui procure à Popeye la force nécessaire pour sauver sa compagne du méchant Brutus ? Dès lors, comment explique-t-on l’importance de la viande dans notre alimentation ? Comment se fait-il que pratiquement chaque repas soit accompagné d’un produit d’origine animale ?
Après les deux guerres mondiales, périodes de disette et de famine dans de nombreux pays d’Europe, ont suivi les « Trente Glorieuses ». L’amélioration des conditions de vie s’est accompagnée d’une consommation croissante de viande et d’autres produits auparavant considérés comme luxueux. Mais peut-on en vouloir aux générations précédentes d’avoir voulu profiter de la vie lorsque l’occasion s’est offerte à eux ?
Le problème apparaît lorsque les générations suivantes ont considéré comme normal ce qui était, pour leurs ainés, exceptionnel. C’est ainsi que la consommation (en général) est devenue excessive dans tous les domaines.
Un produit à bannir de nos assiettes ?
Consommée de façon excessive, il est clair que la viande peut avoir des effets né- fastes : fort taux de cholestérol et d’acides sont nécessaires au bon fonctionnement du corps humain. Ces apports peuvent être trouvés grâce à des produits végétaux de substitution tels que le blé, le riz, le soja, les lentilles… Pourtant, il convient de rappeler que chacun de ces aliments ne constitue pas un remplacement parfait de la viande. Deux solutions peuvent alors être évoquées : soit l’on rejette totalement tout produit animal en s’organisant un régime riche en différent végétaux (dont certains originaux comme le seïtan, le boulgour ou le quinoa), soit l’on peut se contenter de consommer moins. « Less meat, less heat » déclarait Paul McCartney peu avant le sommet de Copenhagues sur le réchauffement climatique en décembre 2009.
En effet, s’il paraît utopique de souhaiter un monde entièrement végétarien (pourrait-on se passer de la laine, du cuir ou du fumier produits aussi par l’élevage ?), il serait en premier lieu bénéfique de repenser nos habitudes alimentaires. Une consommation de viande réduite permettrait notamment un retour à l’élevage traditionnel (en effet, l’entassement de 2 000 poulets dans un enclos fermé est devenu une norme ; or, on ne connaît pas encore vraiment les effets sur l’animal d’un élevage dans de telles conditions…). Cela aurait pour conséquent, notamment, une baisse des coûts de transport liés à la vente (les produits seraient distribués localement) et enfin un produit de meilleure qualité, qui n’aurait pas été nourri à base d’antibiotiques ou d’autres médicaments dangereux pour l’animal, et pour l’homme…
Qu’attend-on pour changer nos habitudes ?
Par Guillaume Krempp, rédacteur à Le Parvenu
One Comment
Solveig
Un article qui fait l »effort sympathique de relayer les arguments végétariens… mais truffés d’approximations et d’erreurs !
Les « vitamines » sont bien sûr trouvée dans les légumes, en aucun cas dans la viande. Le fameux « Mange ta viande, cela va te donner des forces ! » repose sur les apport en PROTÉINES et MINÉRAUX, notamment le FER, dont on a longtemps pensé qu’outre la viande, il était très présent dans les épinards, d’où Popeye (même si l’étude qui reportait un taux impressionnant de fer dans les épinard relevait d’une erreur de calcul. Si vous êtes végétarien et que vous avez besoin de fer, mangez plutôt du persil ou des légumes secs)
Le fort taux de cholestérol est un des effets néfastes d’une trop grande consommation de viande, de beurre, de crème et d’œufs.
Les acides AMINÉS sont nécessaires au bon fonctionnement du corps humain. Les viandes nous apportent d’un coup les 7 différents dont nous avons besoin, alors que la plupart des végétaux en contiennent 3 ou 4 en quantité suffisante, mais pas les 7. D’où la nécessité de combiner les végétaux, en général toujours une céréale (riz, blé, maïs, …) et une légumineuse (pois chiches, haricots rouges, petits pois, …). De nombreuses recettes traditionnelles autour du monde contiennent cette association, car comme le souligne l’auteur de l’article, la viande n’était pas accessible quotidiennement à la majorité jusqu’à l’avènement de l’agriculture industrielle jusqu’à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Et les gens n’était pas tous faibles et anémiques pour autant. Ils mangeaient du risi bisi, riz au petits pois, en Italie, du chili (pas con carne!) de haricots rouges et de mais en Amérique Latine, du houmous de pois chiches avec du pain pita de blé au moyen Orient, du riz Basmati avec du dahl de lentilles en Inde, …
Le boulghour n’est qu’un couscous au grain un peu plus gros, c’est-à-dire du blé, très gouteux mais pas particulièrement riche en protéines.
Le Quinoa est un des seuls végétaux à contenir sans transformation tous les acides aminés nécessaires aux humains sans transformation préalable.
Le seitan est une protéine végétale produite à partir du blé, un peu comme le tofu l’est à partir du soja.
Contrairement à une idée encore répandue en France, on peut être végétarien et en très bonne santé, à condition d’équilibrer ses apports en protéines et en minéraux, ce qui est beaucoup plus facile aujourd’hui que ça ne l’était pour nos ancêtres, grâce à la large variété de produits disponibles. Même sans se prendre la tête sur les apports nutritionnels, il suffit de varier ses repas ! Et si vous mangez des produits laitiers, vous couvrez probablement déjà ue grande partie de vos besoins en protéines…