LE MAG – Un homme idéal : Une aventure en terrain Niney

A voir si :
Vous aimez Pierre Niney.

A éviter si :
Vous souffrez du mal des transports.

UN HOMME IDEAL, un film de Yann Gozlan avec Pierre Niney et Ana Girardot

« Pierre Niney de la Comédie Française », annonce fièrement l’affiche du nouveau film de Yann Gozlan, capitalisant à son tour sur la toute nouvelle caution « bankable » des membres de la troupe. Si, désormais, l’appellation ne sera plus utilisable pour un Niney tout juste émancipé, elle reflète bien l’aspect essentiel du film : la capacité confirmée de ce dernier à porter une production sur ses frêles épaules.

S’il avait fait ses preuves dans Yves Saint Laurent, Un homme idéal prouve une nouvelle fois le charisme de Niney, qui, avec ses grands yeux de biche effrayée, capte la lumière du Sud-Est de la France avec un talent incontestable. Sa beauté étrange, son charisme magnétisent la caméra. Il trompe le spectateur par ses faux-airs très convaincants d’un Alain Delon à son apogée, dans Plein-Soleil.

Jusqu’ici, tout est parfait. Mais justement, le hic est là : Un homme idéal n’est pas Plein-Soleil, tout comme que Yann Gozlan n’est pas René Clément. Gozlan déniche parfois de belles trouvailles cinématographiques. Cependant, il s’embourbe en multipliant les références, comme si ce fourmillement de redites de plans cultes -les plans reproduisant ceux de La Main au Collet finissant par devenir d’une lourdeur presque loufoque- allait donner à Un homme idéal le cachet et la sophistication qu’il prête à ses personnages.

L’histoire, toute en ellipses, déçoit par ses rebondissements improbables et ses hasards convenus. Ici, il s’agit davantage de placer le personnage principal dans des situations plus difficiles les unes que les autres que de réellement mener une intrigue suivie et logique. Le scénario se déroule lentement, livrant un thriller ronronnant qui n’est réellement efficace que dans les dernières vingt minutes du film, mais qui a le mérite de laisser Niney démontrer ses talents pour la performance. Comme quasiment l’essentiel de cette production il s’agit ici plus d’une esquisse que d’un réel tableau. D’une proposition alléchante, belle sur le papier et brillante par moments, mais dont les traits de génie retombent plus vite qu’un soufflé.

Au fond, le verdict est aussi simple que l’intrigue : allez voir Un homme idéal. Mais n’allez pas le voir pour l’histoire, ni pour la réalisation. Allez voir le film pour Pierre Niney qui, pour le coup, est vraiment un homme idéal.

En un mot:
Autant de talent, ça pique les yeux.

La note:
7/10

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