LE MAG – La chronique ciné #4
Chaque samedi, La Péniche vous livre ses watch or skip des sorties ciné de la semaine.
Nos rédacteurs vous font voyager aujourd’hui, avec la critique Yann Le Carre sur The Tribe par et l’avis d’Adrian de Banville sur Still the Water – pas de vidéo exceptionnellement; nos réalisateurs se préparent déjà pour l’incontournable Mommy à retrouver la semaine prochaine.
The Tribe par Yann Le Carre
Note : 4,5/5
Pour son premier film, le réalisateur ukrainien Myroslav Slaboshpytskiy fait un choix audacieux : un film uniquement en langage des signes, sans sous titres, qui nous plonge ainsi violemment dans l’univers des sourds muets.
Un parti pris surprenant, qui, initialement frustrant, devient rapidement agréable. On se prête facilement à l’effort de compréhension de l’inconnu : expressions corporelles, environnement, tout est orchestré pour que le spectateur parvienne à reconstruire la trame de l’histoire. Ce monde du silence, on le découvre à travers Sergey, jeune sourd-muet. Débarqué dans un centre spécialisé, il va devoir faire ses preuves dans un univers de violence, de crime, et de trafic en tout genre. Les jeunes internes se sont effectivement organisés comme une « tribu », avec leurs propres règles, très dures.
Un film novateur donc, qui nous permet de découvrir une Ukraine pauvre et désorganisée, en proie au chaos. Si le réalisateur nous propose un film sans effusions de sang ou voyeurisme, le choix de certaines scènes interrogent. Malgré cela, avec ses séquences longues, des scènes crues, une maîtrise de la lumière et des bruits, seuls sons offerts au spectateur, The Tribe nous tient en haleine dans une ambiance oppressante pendant toute sa durée. Indéniablement une réussite, et une expérience cinématographique à ne pas manquer.
Un film de Myroslav Slaboshpytskiy, avec Grigoriy Fesenko, Yana Novikova, Rosa Babiy.
Still the Water par Adrian de Banville
Note : 4,5/5
Après avoir fait un splash au Festival de Cannes sans pour autant avoir réussi à glaner la Palme d’or, le film de la réalisatrice japonaise sur les doux moments et dures épreuves de deux adolescents dans une île de l’archipel réussit néanmoins à ravir les cœurs. Kaito et Kyoko, les deux jeunes protagonistes, affrontent chacun une souffrance dans leur cercle familial: l’une est sur le point de perdre sa mère, gravement malade, tandis que l’autre doit se réconcilier avec la sienne, divorcée, en surmontant l’éloignement affectif qui s’en est suivi.
Mais la crise d’adolescence n’est que la toile de fond de Still the Water; ce que poursuivent réellement les personnages, c’est la sagesse ascétique qui leur fera découvrir le bonheur, dont la très spirituelle mère de Kyoko avait le secret. Certains plans très simples, d’une beauté et d’une poésie spectaculaires, touchent profondément le spectateur, de même que l’économie de paroles dans certaines scènes renforce cette émotion. Les jeux de lumière omniprésents, discrets mais chargés de signification, sont liés par Kawase à l’intimité d’une famille heureuse, bercée par les rayons du soleil qui se filtrent à travers les feuilles d’un banian.
Sans abandonner le regard des deux adolescents, la réalisatrice s’aventure dans un tableau où homme et nature sont étroitement liés, le premier étant à la fois élément inconscient et observateur impuissant des caprices de la seconde. Lorsque Kaito et Kyoko parviennent à faire la paix avec la nature, et tout ce qui découle d’elle (la mort et l’amour notamment), ils atteignent la grâce et peuvent désormais communier avec celle-ci. Un sentiment magistralement transmis dans la scène où les deux amoureux nagent nus sous l’eau, par-delà les vagues de la surface où s’était arrêtée leur compréhension du monde et qui servent, ô coïncidence, de plan introductif au film. Très émouvant (préparez vos mouchoirs) et à la fois faisant l’éloge de la souveraine simplicité de l’existence, Still the Water est une œuvre puissante qui a toute sa place parmi les grands films du cinéma japonais.
Un film de Naomi Kawase avec Nijrô Murakami, Jun Yoshinaga, Miyuki Matsuda.
4 Comments
Manon Oiknine
Pourquoi tu vas pas en face me le dire ? Je comprendrais que tu es jalouse de moi mais si tu parles de moi dans mon cul comment je le sais hein ??? ? Hein ???? Connasse !!!!!
Camille Beauvais
eh mais soi disant tu vas me casser la goule et tout ? tu vas prendre ta race oué oué oué oué
Manon Oiknine
Ouais c’est à moi que tu vas soi-disant casser le cul ? Ouais ouais ouais moi je vais te chercher à Tahiti en rollers !
Camille Beauvais
Tu veux li cou’d’ babousssssshe ? C’est pas une droite c’est pas une gauche, c’est oun cou’d baboush que tou va prendre