LE MAG – La chronique ciné #1

Nouvelle année, nouveau format : La Péniche fait désormais honneur à la salle obscure avec la Chronique ciné. Chaque samedi, retrouvez les 3 films sélectionnés par la rédac, dont l’un sera débattu en vidéo en partenariat avec le Ciné-club.

Vous saurez donc tout sur les sorties du moment. Que vous vouliez briller en soirée ou occuper un week-end, La Péniche vous livre ses watch or skip du cinéma chaque semaine.

 

Gemma Bovery par Claire Schmid

La note de La Péniche : 3/5

Martin, interprété par Fabrice Luchini, mène une vie familiale paisible à la campagne. Boulanger, pétrir le pain constitue son « yoga quotidien », mais sa tranquillité est troublée lorsqu’un couple d’Anglais emménage dans le taudis qui fait office de maison voisine à la sienne. Les nouveaux venus se nomment Charles et Gemma Bovery : ils immigrent dans cette Normandie où Flaubert avait écrit son chef d’œuvre Emma Bovary, roman qui a profondément marqué Martin lorsqu’il était adolescent. La coïncidence ne s’arrête pas au nom de cette nouvelle voisine, interprétée par Gemma Arterton. Elle semble en effet adopter le même comportement que l’héroïne romanesque. Martin tombe totalement sous son charme et tente de prendre en main le destin de la jeune femme, partagé entre une jalousie profonde envers ses amants et la peur qu’il éprouve à l’idée qu’elle s’autodétruise.

Gemma Bovery est film champêtre et frais. On rit principalement grâce à la prestation de Fabrice Luchini, qui prouve encore une fois le ressort comique de son merveilleux jeu d’acteur. Anne Fontaine fait preuve de très bonnes idées dans sa mise en scène, la photographie est travaillée et on suit avec plaisir la vie de cette Emma Bovary des temps modernes. On regrette cependant la multiplication de personnages secondaires caricaturaux et le fait que les deux principaux ne soient pas plus fouillés. Gemma Bovery est un de ces films que l’on qualifie de « bon film » : un long métrage agréable, doté d’une belle pirouette finale, mais qui ne reste pas forcément en mémoire et qui surtout, se dispense du grand écran.

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Les gens du Monde par Elise Levy

La note de La Péniche : 3/5

Un stage d’observation au quotidien du soir. Les gens du monde, c’est l’expérience d’une immersion au coeur des locaux du service politique du Monde pendant la campagne présidentielle 2012. Yves Jeuland s’efface si bien derrière sa caméra que les journalistes l’oublient, se livrant à nous dans leur naturel, leur vivacité et leur cynisme. Nous, on se promène de réunion en interview, tel un stagiaire timide. On n’intervient pas mais on voit tout, on entend tout. Et par fragments, on saisit les grands enjeux que connaît aujourd’hui le célèbre quotidien.

Dans notre rapport on retiendra d’abord une ambiance. Que fait on dans un journal? On raconte, on débat, on interroge, on tweet, on rit, et ce règne de l’expression est partie intégrante du travail de rédaction. On retiendra ensuite le changement de rythme qui force l’adaptation de la presse écrite. Petit à petit tout le monde se met au tweet, et si on écrit pour Le Monde, on s’applique aussi à nourrir son propre blog. Tout ceci est intimement lié au dilemme, vital, que connait aujourd’hui la presse écrite. « Le nombre d’inscription sur notre site augmente. En revanche, les ventes du journal papier ne cessent de baisser. Et ça, c’est pas que pour nous, c’est pour tout le monde ». Lors d’une autre réunion, un jeune journaliste insiste « Dans ma génération, personne n’achète Le Monde, personne ». Un peu triste, on réalise qu’on ne peut qu’être d’accord.

 

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