Derniers coups de cravache, ils arrivent au galop

Personne ne les attendait, personne n’y pensait, les afterworks nous les avaient faits oublier ! Et pourtant, les galops arrivent, et plus tôt que jamais ! 

En effet, les dates sont sorties il y a deux semaines seulement : les premiers examens des sciencespistes commenceront le 12 octobre. Personne ne veut se l’avouer, mais c’est pour dans moins trois jours ! 

Pour les 1A, c’est la grande nouveauté ! (Bien qu’ils s’en seraient bien passés…). C’est pourquoi, dans le but de se rendre plus « sereinement » à Arcueil (tout est relatif évidemment), nous avons décidé de partir à la recherche de ceux qui s’y connaissaient déjà. Les élèves de deuxième année sont désormais (plus ou moins) aguerris, après toutes ces heures de galops et les partiels, ce fameux stress s’est dissipé. Louis Margolis nous dévoile la « magie » de cette salle d’examens : « Arcueil c’est un lieu un peu au milieu de nulle part et pas hyper bien relié au reste du monde… Du coup quand tu arrives tu te retrouves avec plein d’autres 1A, tous en train de bosser pour les galops et réviser leurs fiches « dernier tour » (à part une petite minorité qui essaie de faire autre chose pour se changer les idées).
Après la salle c’est une grande salle d’examens un peu comme pour le bac, donc il fait chaud, il y a des règles un peu strictes à respecter mais à part ça c’est cool ! […] une grande partie de la promo […] est vraiment dans le même état que toi (à l’exception près qu’eux sont pour la plupart en monocu donc ils ont en théorie pu bosser plus)
 ». Car en effet, comme le souligne Louis, toute la promotion est au rendez-vous ces matins-là ! Ce qui signifie également, un beau mélange de cursus (monocursus, bicursus mathématiques, histoire…).

Pour sa préparation aux examens, tel un sportif aguerri, Louis nous confie son programme pour les examens : « Je n’y pensais pas des masses… du coup je ne m’y suis pas vraiment préparé, j’ai vraiment bossé pendant la semaine de révisions quand j’ai pu… Même si, en tant que grand procrastinateur, je me suis retrouvé au S2 à réviser et tout apprendre le jour d’avant, franchement je ne recommande pas cela… Cette méthode ne porte vraiment pas ses fruits 😉 »

Mais alors, passons au cœur du problème : comment se déroule un galop d’histoire ?

Si comme Louis, tu réalises que les révisions de dernières minutes, les apprentissages « à l’arrache » sont trop risqués, voici quelques « tuyaux » pour essayer de briller pendant les examens. (Essayer c’est déjà ça !)

Il est d’abord important de souligner que les p’tits jeunes de Sciences po vont avoir le droit à une nouveauté cette année ! (Comme si cela ne suffisait pas d’avoir des examens, il faut en plus qu’on soit le « crash-test » de Mr Delalande…). Cette exclusivité réside dans la configuration du sujet. Comme le souligne Mr Truong-Loï, assistant de Mr Delalande : « Les sujets seront plus précis et cela doit notamment vous permettre de réutiliser les textes du syllabus. Mobiliser ces textes sera un plus dans toutes les copies. ». D’une dissertation du type : « Conserver le pouvoir en Europe au XIXème siècle » ou encore « Moderniser les Empires au XIXème siècle », demandant une réflexion sur une grande partie des leçons vues en cours et à réaliser en 4 heures, nous passons à deux sujets, plus précis, mais toujours à réaliser en 4 heures ! Il nous est donc demandé une réflexion plus pointue sur chacun des sujets et donc une quantité (normalement) moins importante pour chacun d’eux. Mais la difficulté réside alors en la capacité d’être concis, précis et rapide ! 

Mais comment faire pour s’y retrouver à travers cette masse des dates et évènements à ingurgiter ? Les spécialistes, Mr Truong-Loï et Mme Dasque, nous répondent à travers une série de questions que voici …

Comment s’organiser pour ne pas se laisser déborder ? 

Mme Dasque : « L’apprentissage doit être régulier ! Chaque semaine, la maîtrise des connaissances acquises, par les lectures complémentaires et la révision de vos cours, vous permettront à la veille des galops et des examens de ne devoir faire qu’une relecture globale pour vous assurer que le cours est bien maîtrisé. Pour le vérifier et se donner confiance, bien que vous en sachiez toujours plus que vous ne le pensez, on peut s’entraîner avec quelques sujets. On essayera de rassembler et organiser ses idées de façon à répondre à la question posée. Attention, si au bout d’une demi-heure, cela ne donne rien, il ne faut pas insister et passer à un autre sujet, tout en étant conscient des lacunes encore à combler »

Mr Truong-Loï ajoute : « Pour ne pas se laisser déborder, mieux vaut travailler donc un peu toutes les semaines que beaucoup à l’approche des examens. Je sais que la plupart de choses vues en CM sont nouvelles pour vous, alors il faut vraiment faire un effort pour tenir à jour chaque semaine ses notes et ses fiches. De la même manière, le travail d’apprentissage doit être régulier pour ne pas avoir à ingurgiter une énorme masse de connaissances au dernier moment. Pour l’entraînement, aidez-vous des exercices que vous donnent vos chargés de conférence de méthode. »

Comment trier ses lectures complémentaires pour ne pas se laisser submerger par la quantité de ressources disponibles?

Mme Dasque : « Le principal est d’abord l’assimilation des cours, complétés par les chapitres des manuels. Les lectures complémentaires doivent, d’une part, permettre d’aller plus loin lorsque l’essentiel a été déjà bien assimilé et, d’autre part, aider à combler un sujet de curiosité et à stimuler votre réflexion. Il faut concevoir ces lectures de façon progressive, des plus généralistes aux plus précises et pointues, et choisir parmi ces lectures celles qui doivent vous permettre de compléter un cours déjà bien assimilé, afin d’enrichir votre réflexion. »

Mr Truong-Loï nous rassure malgré tout sur ces lectures en précisant : « Faites du CM votre point de repère. Les lectures complémentaires sont les bienvenues, mais si elles vous éloignent de la compréhension des faits et des idées du CM, gardez-les pour les vacances ou plus tard. »

Comment garder les idées « claires » face à toutes ces notions d’histoire et retenir l’essentiel?

Mme Dasque répond : « Il faut repérer les grandes articulations du cours et retenir les questions et les principaux enjeux qui se posent pour chaque période – séquence chronologique et cours thématiques mais aussi définir les problématiques et les concepts les plus pertinents propres à chaque période. Et à partir de là, on retiendra les exemples propres à illustrer ces notions et/ou problématiques et donc donner de la matière à la réflexion. »

Pour Mr Truong-Loï, il s’agit de se référer : « à la dernière slide de chaque cours. Nicolas Delalande y synthétise les choses à retenir. Pour prendre vraiment de la hauteur, vous pouvez essayer de dégager les deux, trois grandes idées fortes de chaque CM et de les inclure dans un récit qui reprend chacune des séances du cours ». Il propose également le travail en groupe, pour une meilleure efficacité : « Ensuite, pourquoi ne pas essayer de comparer entre étudiants les différents résultats auxquels vous parvenez ? »

Enfin, voici les derniers « tips » pour écrire votre meilleure copie 😉

Le « petit plus » d’une copie :

Mme Dasque : « une pensée très clairement exprimée, fluide et nuancée, dans une langue soignée. »

Mr Truong-Loï : « Cette année, le mode d’évaluation change. On est passé d’une seule dissertation à deux essais. Les sujets seront plus précis et cela doit notamment vous permettre de réutiliser les textes du syllabus. Mobiliser ces textes sera un plus dans toutes les copies. »

Et inversement, l’erreur à éviter absolument ?

Mme Dasque : « Plusieurs erreurs à éviter : une réflexion confuse et mal organisée … des informations peu pertinentes avec le sujet et donc récitées et plaquées vous assurent d’être hors-sujet. »

Pour Mr Truong-Loï, les conseils se rapprochent : « L’erreur à éviter sera, je pense, une simple récitation de cours. On vous demande de traiter une question précise, déjà assez problématisée. Efforcez-vous de bien expliciter les enjeux qu’elle soulève et répondez ensuite à cette question sans vous perdre dans le récit des événements que vous mobilisez. En d’autres termes, ne perdez jamais de vue le sujet et demandez-vous toujours si ce que vous écrivez répond à la question posée. »

En espérant que ces indications te permettront d’arriver « béton » (enfin du moins pas en « carton ») samedi, au galop d’histoire !

Et l’éco dans tout ça ? Les meilleurs conseils de Yann Algan

Pour ce qui est de l’économie, rien ne change, et même pas la charge de travail ! Prenez un peu de croissance à long terme, mettez-y des ressources et stratégies, sans oublier de saupoudrer d’interactions sociales et mélanger le tout avec les entreprises et marchés… Vous obtenez le programme de révisions pour le premier galop d’économie. 

Mais alors, comment faire pour ne pas « rater son gâteau » justement ? Pour être sûr de n’oublier aucun ingrédient, nous avons demandé directement au cuisinier étoilé : Yann Algan.

Chères étudiantes, chers étudiants, toutes mes pensées et tous mes encouragements vous sont adressés à la veille de vos premiers galops d’essai. Comment réussir son galop en économie ? Pas de recettes miracles, à part du travail, de la sérénité  de la confiance en soi, et le partage avec les autres.

Comment s’organiser pour ne pas se laisser déborder et être sûr d’avoir compris l’ensemble des concepts ?

“La clef est un travail régulier : réviser chaque semaine ses cours et ses dossiers de conférence de méthode, plutôt que la veille du galop ! Certains n’arrivent pas à se mettre au travail et repoussent sans cesse le moment d’attaquer. D’autres sont paniqués à l’idée des tonnes de cours qu’il faut revoir et ne savent pas par quoi commencer. D’autres encore se lancent sans méthode dans des révisions marathon et voient leur stress augmenter de jour en jour. 

 Pour s’organiser, il faut s’organiser! Il faut faire un plan de révision. Réfléchir dans le temps à scander les révisions et les apprentissages. Pourquoi ne pas partager avec quelques camarades ce plan et se répartir le travail?”

Comment garder les idées « claires » face à toutes ces notions d’économie ? Comment retenir l’essentiel ?

En évitant de boire des spritzs  la veille du galop d’essai! Plus sérieusement, il faut garder le sens des grandes questions qui sont posées, s’assurer de comprendre les raisonnements. 

J’écris, je pense, l’économie en me demandant si mes enfants comprendront ce que je dis. Je conseille aux étudiants d’adopter cette posture d’empathie avec celui qui les écoute. L’apprentissage par les paires est très efficace: essayer d’expliquer une notion d’économie à voix haute à vos amis ou votre famille. Si leur expression du visage reste dubitative, c’est certainement que vous ne maîtrisez pas encore parfaitement la notion, recommencez ! 

Enfin pour garder les idées claires, il faut aussi savoir prendre la force là où elle est: dans le repos, le sport,  les arts, la culture, l’engagement dans la collectivité, l’amitié, l’amour… La veille du galop; lisez un bon roman plutôt que votre cours d’économie, vous le maîtrisez déjà.” 

Le « petit plus » d’une copie ?

La base : Une pensée construite, claire. Le plus : la preuve d’une maturation des connaissances et une capacité à les mettre en perspective. Nous privilégions l’esprit critique, les capacités de raisonnement, l’aptitude à embrasser des problèmes complexes de façon claire et nuancée, bien plus que la récitation.”

Voilà, les conseils de nos professeurs s’achèvent ici… 

Alors pas d’inquiétude! Si en lisant ces conseils, tu penses être loin du compte pour samedi, rappelle toi que ce ne sont que les premiers examens, que tu es tout à fait capable d’y arriver et que tu connais déjà plein de choses!

La Péniche t’envoies tous ses meilleurs voeux de succès <3