Le MAC/VAL, une merveille d’art contemporain en proche banlieue

Let's Dance - AfficheCela fait maintenant cinq ans que le musée est installé à Vitry (dans le Val-de-Marne), avec son petit café/restaurant le Chantier. Il a reçu plus de 400 000 visiteurs et vous n’avez pas encore été y jeter un œil ? Il n’est pas encore trop tard, et c’est à dix minutes en voiture de la porte d’Italie ou à 19 minutes du métro Saint Michel par le RER C (itinéraire Mappy à l’appui).

Sa création a donné lieu à de nombreuses critiques. Comment ce centre d’art contemporain qui s’installait en banlieue sans autre forme de procès allait-il pouvoir attirer un public local ? Les statistiques sont pourtant formelles : pendant ces cinq petites années d’existence, 70% des visiteurs du MAC étaient originaires du Val de Marne, dont 35% de Vitriots. Mais ce que le département et la ville veulent maintenant obtenir, avec l’investissement colossal qu’a été le musée, c’est une notoriété et une audience qui aillent bien au-delà du département. C’est là que vous intervenez, amis de l’art contemporain qui n’avez pas peur de faire 20 minutes de transports en commun pour aller autre part qu’à Beaubourg. D’autant qu’au MAC/VAL, l’exposition temporaire aussi est gratuite pour les moins de 26 ans. A bon entendeur …

L'ivrogneVenons-en au point crucial : que trouve-t-on au MAC/VAL ?

La collection permanente, dont je n’ai pas encore pu faire le tour totalement (attention, le musée ferme à 19h), s’appuie sur un Fond départemental d’art contemporain (le FDAC) dont la constitution a commencé dès 1982. La décision prise de lancer le musée, en 1990, le département a choisi de mettre l’accent sur les créations des deux dernières décennies, avec trois effets principaux : mettre en avant des artistes plus jeunes, se positionner comme un complément aux musées d’arts contemporains déjà existants et, peut-être, pouvoir acquérir davantage d’œuvres. Pourtant la collection recèle des œuvres françaises de 1950 à nos jours – 1 600 œuvres au total, parmi lesquelles des œuvres d’artistes incontournables tels que Boltanski, Closky, Messager, entre autres. On retiendra que le tout nouveau parcours baptisé « Nevermore » s’attache à retracer l’histoire de la collection.

Illustration : Gilles Barbier, « l’ivrogne », 1999-2000

Capture_d_ecran_2010-11-14_a_16.45.13.pngDepuis sa création, le musée propose des « résidences » d’artistes choisis. Du 22 octobre au 24 janvier 2011, ce sont Irina Korina et Alexei Kallima qui sont invités à réaliser des œuvres inédites pour le musée.


Illustration : Alexei Kallima, « Vous nous regardez, nous vous regardons ! », 2010 (Dessin au fusain et à la sanguine, élément d’une série de portraits d’agents du musée réalisés sur les murs du MAC/VAL. Photo : Jacques Faujour.)

          Mais c’est l’exposition temporaire « Let’s Dance », intitulée en référence à l’album de David Bowie, que vous avez vue placardée sur les quais du métro parisien. On jugera de la cohérence d’ensemble de l’exposition, mais on ne pourra pas oublier certaines pièces, notamment une œuvre vidéo de Sandra Foltz et Laurent Sfar, « le cadeau », se proposant d’observer les réactions de passants sur le chemin desquels on aura déposé des cadeaux sans auteur ni destinataire ; « le banquet » de Hans Op de Beck, autre vidéo à mi-chemin entre le récit distancié et morbide des célébrations d’une vie et la pièce aux détails comiques ; ou encore le « Monument » de Christian Boltanski.

Illustration : Christian Boltanski, « Monument »

En bref c’est un lieu à découvrir absolument, et pas seulement pour son café/restaurant spécialement sympathique que vous devrez découvrir par vous-mêmes puisqu’aucune photo décente n’est disponible sur internet.

« Vous chantiez? j’en suis fort aise: – Eh bien! dansez maintenant. »