L’Imparfaite : quand l’érotisme effeuille Sciences Po

Capturer_imparfaite1.JPGInterview du président de l’Imparfaite, Fahd Ayeva, à l’approche de la sortie prévue pour le mois de juin de la revue érotique, qui entend être « Une revue érotique pour pervers de toute obédience » et dont la ligne éditoriale est « ni trop haut, ni trop bas ».


Fahd Ayeva, en première année du master Ressources Humaines, nous présente les projets de son association, créée en début d’année et reconnue à Sciences Po.

Bonjour ! Tout d’abord comment l’idée t’es venue de créer l’Imparfaite ?

L’idée m’est venue à Chicago, lors de mon année à l’étranger, quand des amis m’ont appris qu’ils publiaient une revue érotique. J’ai trouvé le principe original, et de retour à Sciences Po j’ai proposé ce défi à quelques amis. L’association a été reconnue, et a même l’aval de Palomo. L’imparfaite n’est pas une revue militante à proprement parler, notre premier but c’est de produire une revue excitante mêlant photographies, analyses en sciences humaines, journalisme, illustrations et fictions. Pour autant, ce n’est pas neutre de choisir comme thème la sexualité, alors d’une certaine façon on peut considérer que nous revendiquons un peu de liberté et de légèreté. Avec Facebook, 123people et autres sites, la maille de surveillance autour de nous est très fine. On a tous peur de laisser des traces qui un jour se retourneraient contre nous. Or la question mérite d’être posée quant à savoir s’il nous revient, à nous, de passer notre temps à nous cacher, ou bien si les recruteurs et autres espions en herbe n’ont pas des choses plus importantes à faire. Publier une revue érotique c’est une façon de s’extirper de ce jeu de cache-cache.

Peux-tu nous présenter l’Imparfaite ?

Tout d’abord, l’Imparfaite n’est ni une revue hétérosexuelle, ni une revue homosexuelle, elle est destinée à tous. Nous sommes une revue érotique pour pervers de toute obédience. Dès le départ, nous avons voulu offrir une vue panoramique de la sexualité, réaliser un passage en revue (d’où le fait que nous ne soyons pas un magazine) des multiples facettes de la sexualité. Nous ne sommes ni Entrevue, ni Têtu, ni Cosmo. Il s’agit d’une revue un peu chaude absolument pas pédante, certes, mais cultivée et pleine d’humour. On s’adresse à tout le monde et on présente autant de perspectives possibles, il y a à l’intérieur même de notre rédaction (4 garçon et 3 filles) une grande diversité d’opinion !

De plus, c’est une revue sans tabous (par exemple, il y aura un article sur la pornographie lesbienne, ou sur le phénomène bareback). D’une certaine façon L’imparfaite c’est la revue que « l’intello du fond de la classe » éditerait s’il en avait le courage. Nous ne sommes pas à l’Ecole pour devenir ennuyeux, l’imparfaite c’est un peu Revenge of the Nerds. Pour aller vite, on promeut un érotisme Polisson sans être vulgaire et intellectuel sans être chiant. D’où notre ligne éditoriale « ni trop haut, ni trop bas ».

Capturer_imparfaite2.JPGPeux-tu nous donner un aperçu des articles qu’il y aura dans la revue ?

La revue est entièrement réalisée par des étudiants de Sciences Po et avec des étudiants de Sciences Po. La revue paraîtra début juin et comportera plus de cent pages, pour une somme modique. Elle sera pour moitié composée de photos d’étudiants dans leur plus simple appareil et d’illustrations lascives.

Il y a d’un coté des articles universitaires – toujours abordables –, je pense par exemple à un article exceptionnel sur la traduction de Simone de Beauvoir en anglais, où l’on découvre que des contresens majeurs ont été commis et changent totalement la lecture pour les anglophones. De l’autre coté on trouve des articles plus légers et ludiques. Par exemple, en collaboration avec Rue89, Quentin Girard, l’un des membres de l’imparfaite réalise des investigations en se rendant à des soirées fétichistes parisiennes.

Nous sommes aussi soutenus par un professeur de philosophie publique de Sciences Po, qui a écrit un dialogue socratique avec l’un de ses élèves. Dans le dialogue le professeur milite pour une liberté sexuelle sans limite et l’étudiant appel de ses vœux une morale un peu plus victorienne. Tout ceci n’est absolument pas exhaustif, il faudra acheté la revue pour découvrir les trésors dont regorge l’imparfaite. Bien entendu, nous espérons lancer la revue en organisant une soirée « érotique » en juin.

Peux-tu nous présenter aussi ton étude sociologique ?

Nous avons construit un questionnaire sociologique très sérieux pour comprendre les pratiques, représentations et valeurs des étudiants de Sciences Po sur la sexualité. Elle est conduite par deux étudiants en master recherche de sociologie politique.
Cela prend la forme d’un questionnaire en ligne, anonyme, et les résultats seront publiés et analysés dans la revue.
Vous pouvez le remplir en suivant ce lien http://www.my3q.com/go.php?url=imperfect/53688, cela ne prendra que quelques minutes !

Le mot de la fin ?

Nous acceptons jusqu’à fin avril les propositions d’aide, que ce soit pour la rédaction, ou les photos (modèles et photographes).
Vous pouvez nous écrire à limparfaite@sciences-po.org.

D’ailleurs nous recherchons activement une personne opposée à notre projet, pour publier sa critique dans l’Imparfaite.

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