• poème.

    Vendredi 15 AVRIL. Poème de migration. Personnes anonymes et villes fantômes peuplent mes rêves et remplacent ma mémoire. À mesure que mes pas m’éloignent de ma vie, mon corps coule et s’effondre sur lu même.  Mes genoux explosent, mes cheveux s’embrasent et mes yeux deviennent calcaires.  Entre l’horizon morose et le ciel qui s’excuse, accroupis sous les bombes et dans la boue. Condamné à glisser, à oublier tout état, à sacrifier au futur pour espérer me sauver Anonyme

  • Le bateau capricieux

    Jeudi 14 AVRIL. Un besoin de perspective.  Je sors ma longue vue.Je vois tout noir.Comme un aveugle. Qui a éteint la lumière?  Il fait déjà nuit?Où sont les étoiles? Encore oublié d’enlever le cache.Je veux regarder loin trop vite.Je me précipite toujours et je soupire.  Avec la rage d’un lion j’arracheCe vilain gardien de ma vision. Sans voir comment prévoir?Comme le marin je déploie les voiles  -Et j’attends, derrière mon gouvernail. J’attends que les voiles se gonflent.  J’attends encore et toujours.  J’attends de sentir ma prise.  J’attends d’être maître. Me sentir commandant et puissant. Mon ventre gargouille,  Lui aussi est…

  • Écriture automatique

    Mercredi 12 AVRIL. écriture automatique : écrire frénétiquement tout ce qui me passe par la tête, en prenant bien garde à ne poser aucun filtre rationnel. Vas te faire noyer dans la Seine noire  Comme l’incendie des palais privés beaux et fades.  Vides de vie, t’évites mais t’as envie. Vas-y.  T’es trop satisfait de toute façon tu te tues, c’est bien fait.  Je te mettrais des claques. Tu t’enfuis. Vas-y, cours, je t’attraperai  Même si les filles sautent sur la Lune et que les tableaux se moquent des visages tristes.  Les travaux crient, je pleure.  J’ai mal à la main,…

  • Porto Cesareo

    Mardi 11 AVRIL. Memories of an Italian summer. Red beach sunsets with a drink. Laughs and background music. Grains of sand between your toes, Damp shirt starting to feel cold.  Pieces of chips falling on the ground, A deck of cards. Naked sunset swim. Orange sky, friends laughing on the shore. Laughing on the way home. Cold shower, the smell of shampoo. Dinner’s ready.  Crédit image : ©Alice Montuori

  • Tout se répète 

    Lundi 11 Avril. Poème écrit en amont du déclenchement de la guerre en Ukraine. La neige tombe à gros flocons. En dessous des guirlandes du centre-ville, s’agitent marchands de marrons chauds et téméraires musiciens.  Les bars grouillent de travailleurs, la place  Maïdan voit défiler la jeunesse insouciante. Vie ! Vie ! Vie ! Vie ! Vie! Derrière moi, bruit de bottes des soldats. Impression de déjà vu  Sur cette même place gisaient, huit ans auparavant, Cinquante Corps inertes. Balle dans la tête, balle dans le cou, Balle dans la tête, balle dans le cou, Balle dans la tête, balle dans…