Série des dédicaces (4/4) : David Foenkinos
L’idée semble folle. Le principe est simple, pourtant : on prend une icône, et on l’écrit à la première personne. Mais David Foenkinos, dans cet exercice, ne choisit pas n’importe quelle icône, ni n’importe quel moment de sa vie, pour écrire ce que quelques uns ont appelé un « roman biographique » : l’auteur nous dépeint ici des séances de psychanalyse de… John Lennon ! Bien entendu, il ne s’agit pas de la retranscription d’enregistrements de réelles séances, mais tous les faits sont réels. « Je n’aurais pas trouvé ça intéressant d’écrire une fausse bio de Lennon » nous confie-t-il. Véritable bio, donc, mais faux roman ? Pas vraiment, l’auteur nous confie également lors de l’interview qu’il nous a accordé que les faits sont soumis à son interprétation, ce qui amène l’auteur à mettre un peu de lui dans ce Lennon, qu’il veut toutefois le plus proche possible de la réalité.
Personnage hors-norme, pour un livre hors-norme qui se démarque de la bibliographie de l’auteur. David Foenkinos, qui nous avait habitué à des romans sur le thème de l’amour avec une narration moins surprenante (mais non moins prenante), change ici de stratégie et étonne. Un exercice de gymnastique littéraire qui pourrait faire mentir ceux qui lui reproche de ne parler que d’amour. En fait, Foenkinos avait déjà surpris avec son roman Qui se souvient de David Foenkinos, où il se mettait lui-même en scène, boudé par la critique après le succès d’un roman, face à l’angoisse de la page blanche. Pour les amateurs à qui on ne présente plus l’auteurs, rassurez-vous, s’il semble changer de thèmes, son univers est bien là : vous ne serez pas surpris de retrouver deux personnages polonais, sorte de tradition et de clin d’oeil à lui-même que l’on retrouve dans chacun des romans de David Foenkinos, depuis son premier livre (L’inversion de l’idiotie. De l’influence de deux polonais)
Assez parlé du roman. Le 4 décembre, David Foenkinos sera présent à la Journée Dédicaces de Sciences Po, dont il est un habitué. Pour ceux qui ne le connaissent pas encore et qui aimeraient en savoir plus, « il faut regarder ma page facebook ! » suggère l’auteur. Diplomé de lettre de la Sorbonne, David Foenkinos s’est également formé à la guitare et en a fait son métier, même s’il ne joue plus que pour le plaisir et se concentre aujourd’hui sur l’écriture. Loin de se limiter aux romans il est également l’auteur d’une pièce de théâtre, et d’un court métrage réalisé avec son frère ([http://www.6nema.com/dharamsala/court-metrage/une_histoire_de_pieds-407]).
Depuis longtemps remarqué comme l’un des auteurs les plus prometteurs de sa génération, David Foenkinos a rencontré le grand succès avec son huitième roman, La Délicatesse (Gallimard, 2009), qu’il prévoit d’adapter au cinéma avec son frère. Traduit dans une quinzaine de langues, en Allemagne, en Corée, jusqu’en Bulgarie (jeux de mots/paillardises sciences pistes/AS s’abstenir…), il a remporté de nombreux prix au fil de son oeuvre, et loin de se targuer de ce succès, il nous confie : « J’espère juste avoir de l’inspiration pour le prochain livre. » Affaire à suivre, donc, mais profitez de cette occasion unique de rencontrer un auteur unique qui continuera de faire parler de lui.