Rencontre exceptionnelle avec deux espoirs du Stade Français

Alors que le Stade Français, champion de France en titre de rugby, s’apprête à entrer dans une nouvelle ère à la fin de la saison avec le renouvellement annoncé d’un certain nombre de son encadrement, nous nous sommes intéressés à la nouvelle génération de joueurs du Stade. Quentin Valançon, 19 ans, ¾ centre est actuellement au Pôle Centre de Marcoussis, et a joué son premier match avec l’équipe pro le 22 février dernier à Castres. Damien Weber, 20 ans, pilier, a joué jusqu’à présent 28 matchs en Top 14. Ils ont gentiment accepté de répondre à nos questions et de nous expliquer leur vie au Stade Français.

  • LaPeniche :Quand et où as-tu commencé le rugby ? A quel moment t’es-tu fixé à ton poste ? Qu’est-ce que tu aimes particulièrement à ce poste ?

Quentin Valançon, ¾ centre : J’ai commencé a jouer au rugby à l’âge de sept ans au Stade Français. Je pense être le seul joueur à avoir gravi tout les échelons de jeunes au Stade Français. Le premier poste auquel on m’a fait jouer était le poste de demi-d’ouverture, mais j’ai rapidement évolué au poste de 3/4 centre en cadet première année. J’aime les sensations que procure ce poste : la vitesse et le contact, c’est aussi un poste clé dans le jeu, il est donc aussi très technique. C’est un poste complet, c’est ce qu’il me plaît le plus.

Damien Weber, première ligne : J’ai commencé le rugby en 1999 a Forbach (57). Le poste de première ligne est le seul poste où à un moment donné tu es face à face avec ton adversaire et c’est ça que j’aime, c’est le combat collectif contre ton vis-à-vis : à toi de montrer qui es le plus fort. Dans le combat que tu mènes contre ton vis-à-vis en mêlée, la chose qui peut sembler bizarre pour les non-initiés, c’est que ta performance ne dépend pas que de toi : chacun doit compter l’un sur l’autre et pour la mêlée les huit doivent compter et être solidaires les uns avec les autres pour que l’équipe avance. C’est ce que j’aime car le rugby est un sport collectif où l’aspect humain compte beaucoup.

  • LaPeniche :Quel est l’avantage de jouer au Stade Français pour un jeune joueur ?

Quentin Valançon :Le plus gros avantage lorsqu’on joue au Stade Français, c’est certainement le fait d’être confronté à une très forte concurrence, ce qui ne peut que te tirer vers le haut et ainsi améliorer ton niveau. Après, il faut aussi réussir a faire ton trou et y rester , c’est certainement l’un des clubs où la concurrence est la plus forte. C’est un avantage en terme de progression mais un désavantage en terme de temps de jeu. Mais c’est un choix.

Damien Weber : Jouer au Stade Français en étant jeune joueur n’a pas que des avantages car dans le club il y a beaucoup de concurrence et beaucoup de grands joueurs donc pour un jeune c’est dur de sortir la tête de là. Mais en revanche, même s’il y a une grande concurrence les joueurs plus anciens nous aident à grandir (en nous donnant des conseils ou en nous racontant leur vécu par exemple) et on a la chance d’avoir des entraîneurs au stade qui font confiance aux jeunes. Au stade, on n’a pas le droit de jouer un match a 50% : c’est toujours à fond car on n’a pas le choix si on veut prouver aux entraîneurs qu’on est présent. Il faut donc beaucoup travailler mais ce n’est pas cela qui nous fait peur : on n’a jamais rien sans rien!

  • LaPeniche :Comment ça s’organise avec tes études ? Combien de temps t’entraînes-tu par semaine (jour) ? Qu’est-ce qui est le plus dur à l’entraînement ?

Quentin Valançon : Actuellement je suis au pôle France , basé à Marcoussis et je ne rentre que le week-end, du coup, je fais mes études en même temps que l’entraînement. J’ai approximativement 9 heures de cours ( ce qui est relativement peu pour une terminale…) par semaine pour 2 h 30, 3 h d’entraînement intensif par jour. Et l’année prochaine le stade français a tout mis en œuvre pour que je puisse faire mes études dans mon école de communication et m’entraîner avec les professionnels. Le plus dur à l’entraînement au pôle France est d’être régulier dans la performance, on nous demande le meilleur de nous tout les jours. Au Stade français, c’est différent, le plus dur c’est de t’imposer et de te faire respecter par les plus anciens.

Damien Weber : Pour les études on s’organise de la façon suivante : chaque semaine on discute avec notre responsable étude pour voir quelle matière nous voulons passer et le responsable nous places des cours quand on es libre donc c’est souvent après les entraînements,et quand on a fini de réviser la matière avec un intervenant nous passons le partiel. L’entraînement du lundi matin est souvent consacré à la récupération. Le mardi, on a vidéo, muscu ou vitesse le matin et rugby l’après-midi, comme le mercredi. Le jeudi est laissé libre et le vendredi, on a un petit entraînement le matin. Le samedi, c’est le match. Mais le plus dur, c’est que quand on est jeune on se met des séances de musculation, de vitesse ou d’aerobie en plus car on veut progresser donc il faut savoir gérer la fatigue et pas vouloir trop en faire car sinon on peut se blesser ou faire des contre-performances le week-end.

  • LaPeniche :Est-ce que c’est une pression particulière de jouer avec des « stars » ou c’est plutôt une émulation ? Est-ce que tu profites vraiment de leur expérience ?

Quentin Valançon : Jouer avec des grands joueurs, c’est toujours impressionnant. C’est un mélange de pression et d’émulation. Il faut savoir gérer les deux, et trouver le juste équilibre, c’est très important. Par contre on profite énormément de leur expérience, j’ai moi même énormément appris lors du match contre Castres de l’expérience de Stéphane Glas par exemple. De plus, les « anciens » nous guident vraiment et nous parlent beaucoup pour faciliter l’intégration dans le groupe et nous mettre en confiance sur le terrain.

Damien Weber : C’est plutôt une émulation car ils nous montrent le chemin à prendre pour réussir et ils nous donnent des conseils quand on leur demande. Il faut savoir qu’au Stade Français c’est comme une famille : on travaille tous pour un seul but : c’est d’être champion donc tout le monde donne le meilleur de soi pour y arriver.

  • LaPeniche :Est-ce qu’il y a d’autres sports qui t’intéressent ?

Quentin Valançon : Je m’intéresse à tout les sports, j’ai pour préférence le golf, le foot, le tennis…mais je n’aime pas les sports mécaniques.

Damien Weber : Il y a d’autres sport qui m’intéressent car dès mon plus jeune âge j’ai essayé beaucoup de sports donc j’ai eu l’occasion de toucher un peu à tout. J’aime tous les sport en général.

  • LaPeniche :Quel est ton joueur préféré ? (actuel et dans l’histoire du rugby) Est-ce que tu as un modèle ?

Quentin Valançon : Je n’ai pas tellement de joueur préféré. Je respecte énormément les joueurs mais j’ai du mal a tomber en admiration devant des joueurs de rugby ou d’autres sports d’ailleurs. Après je tends plus ou moins à ressembler a un type de centre (explosif, véloce, rapide et puissant) comme Gonzalo Canale ¾ centre international italien à … par exemple.

Damien Weber : J’ai des joueurs préféré et j’ai la chance de jouer avec eux. Il s’agit de Pieter De Villiers et de Sylvain Marconnet premières lignes internationaux au…. La première fois que je me suis entraîné avec eux ou que j’ai joué contre eux j’ai eu du mal car j’avais vraiment beaucoup de respect mais aujourd’hui on travaille ensemble et ils me donnent des conseils. Sinon quand j’étais plus jeune, c’était Califano et dautres …

  • LaPeniche :Merci à vous deux d’avoir répondu à nos questions et bonne continuation!