Ray Lamontagne and the Pariah Dogs à l’Olympia
Commencer l’année 2011 — tardivement — avec un concert des plus rafraîchissants, celui de Ray Lamontagne & the Pariah Dogs à l’Olympia, c’est prendre de l’avance sur le printemps. Un véritable rayon de soleil dans la grisaille de l’hiver parisien !
Devant une salle déjà bien remplie s’avance le groupe chargé d’assurer la première partie, the Secret Sisters. Laura et Lydia Rogers sont deux sœurs au look délicieusement rétro, venues d’Alabama pour nous délivrer une country fortement influencée par celle des années 50 et 60, celle de Johnny Cash. La voix s’avère être la pierre angulaire de ce duo minimaliste, Lydia assurant l’accompagnement à la guitare électro-acoustique.
Bien qu’une partie du public soit peu réactive — comme c’est trop souvent le cas — le groupe reçoit un accueil chaleureux. On regrette cependant que cette première partie soit plutôt courte et surtout que les sœurs Rogers n’aient bénéficié d’aucun autre accompagnement. Alors qu’à d’autres concerts des musiciens rendaient leur musique certes moins intimiste mais beaucoup plus riche.
Après un entracte de vingt minutes, c’est sous un tonnerre d’applaudissements que débarquent Ray Lamontagne et ses musiciens. La setlist est vraiment nouvelle, puisque la moitié des chansons interprétées ce soir sont tirées du nouvel album « God willin’ and the creek don’t rise », sorti en août 2010. Sans pour autant négliger des classiques comme « Let it be me » ou « You are the best thing ». Renouvelée, la setlist alterne les chansons purement folks, celles orientées vers le blues ou la country, voire la pop. Néanmoins, Ray Lamontagne and the Pariah Dogs se concentrent — trop ? — sur les ballades et les mélopées, à tel point que les riffs ravageurs se font plutôt rares.
Loin d’être un guitar hero, et même s’il est doué à l’harmonica, c’est bien évidemment sa voix qui constitue LE talent de Ray Lamontagne. Une voix formidable, usée, brûlante, râpeuse et chargée d’émotions; celle d’un homme mélancolique qui semble avoir vécu une multitude de vies. Et à laquelle s’ajoute celle de Lydia Rogers lors de quelques chansons comme « You can bring me flowers » ou « Mama tried », pour notre plus grand plaisir.
Mais la collaboration avec les Pariah Dogs, artistes qui l’accompagnaient déjà lors de ses précédentes tournées, n’est pas uniquement portée par le timbre d’or du chanteur barbu. Les Pariah Dogs sont des musiciens très, très talentueux. Eric Heywood et Greg Leisz n’arrêtent pas de swinguer entre guitare électro-acoustique, électrique, lap steel et pedal steel, faisant de l’Olympia un véritable saloon ; Jay Bellerose déborde d’énergie derrière son kit, variant très souvent les styles de jeu ; enfin, Jennifer Condos mérite un nouvel Eloge des femmes mûres pour son sourire et son doigté irréprochable. Mais l’on sent comme une puissance retenue qui ne demande qu’à être libérée, surtout chez le batteur. A part lors de « Repo Man » et « Henry nearly killed me », le joyeux déluge de décibels n’est pas au rendez-vous.
Finalement, après cinq bonnes minutes d’applaudissements, de sifflements et de « I LOVE YOU !!! » scandés par des groupies enragées, le groupe revient sur scène le temps de « Hold you in my arms » et de l’excellentissime « Trouble ». Grand-public sans pour autant virer dans la facilité musicale, ce concert de folk fut un très bon moment. De temps en temps soporifique, mais quel bonheur d’être bercé par Ray Lamontagne ! Les puristes, quant à eux, se sont dépêchés de vendre leur place pour aller voir Samuel Beam (Iron and Wine) qui passait ce soir-là à l’Alhambra.
2 Comments
Hugo
Ha, merci de la signaler! 😉
C’est vrai que j’avais noté une différence de corpulence, sans y faire très attention…
Alex
Greg Leisz n’était pas présent lors du concert à l’Olympia ! C’est un autre musicien de talent qui le remplace ! Définitivement ? l’avenir nous le dira !
Pour ceux qui veulent être au fait sur l’actualité de Ray LaMontagne, je vous invite à rejoindre sur Facebook le groupe Ray LaMontagne France.
Cordialement.