Paris relocalise les campus

La Péniche démarre ses partenariats avec les journaux des campus. Noviny fait la lumière sur la décision incongrue de la maison-mère parisienne, décidant de relocaliser ses campus… le temps d’une soirée.

Monsieur Kazabonov, mystérieux contributeur du journal dijonnais Noviny, livre ses impressions sur la soirée d’intégration du vendredi 9 septembre. Invité par le campus de Paris tout comme d’autres étudiants de Reims et Poitiers, l’étudiant nous offre un témoignage cinglant et poignant de vérité sur cette soirée dans la jungle parisienne.

la-peniche-soiree-inte-2016-2340
Soirée d’intégration 2016. Photographie: Jade Vergnes

 

Remariage et billets doux

Incroyable mais vrai: après presque 15 ans de chambres à part, il semblerait le campus de Paris se soit soudainement souvenu que les campus délocalisés existaient, et même : qu’ils suivaient ensemble le même cursus. Surpris de se trouver des cousins de race pure (une pensée pour les bordelais et lillois que l’eugénisme aura écarté de la famille), le nouveau BDE, dans un élan de générosité a fait un geste envers les pauvres hères estrangeois. Le tarif d’entrée était à seulement cinq euros, laissant aux BDE délocalisés ou même aux étudiants eux-mêmes le bon soin de financer leur trajet.

Si les oligarques dijonnais et autres businessmen rémois n’auront pas eu de mal à se payer le meilleur des BlablaCar, on aura une pensée émue pour tous ceux qui, faute de liquidités, ont dû renoncer à Paris (les poitevins, ruinés par les Collégiades ?).

Car si l’offre semble extrêmement bradée aux yeux des parisiens, il faut bien réaliser : cinq euros, c’est le prix moyen d’une soirée en campus délocalisé. Quelle chance donc pour les délocalisés : une soirée à Paris, mais comme à la maison! Sans déplacement, avec consommations payantes, et logement approximatif chez les parisiens (« logez des provinciaux, gagnez une conso ! »). Bref, comme à la maison quoi.

 

 

Na zdarovié sur la voie des festivités

Premier contact difficile sur l’immense place des Invalides qui déboussola les campusards habitués à leurs petites places de province. C’est au milieu d’une jungle de chemise BCBG parisiennes que les camarades du campus dijonnais ont prouvé leur valeur. En minorité numérique dans une foule hostile et hautaine, les plus fiers des délocalisés, carburant aux précieux liquides russe et polonais, ont réussi à mettre une ambiance digne des soirées du « Goulag ». Le before aura été court pour les 1A parisiens qui n’auront pas su suivre la fougue de ces campusards déchaînés, festoyant au rythme des chants nationaux venus des quatre coins de l’Europe, réduisant le répertoire musical parisien à un recueil de comptines pour enfants. La minute Yep était là, tentant vicieusement de filmer les âmes perdues dans la boisson et les rencontres alcoolisées. Mais les forts camarades du goulag ne se sont pas laissé avoir par les petites mœurs parisiennes.

 

Paris, la (très) grande sœur qu’on aime détester

Cependant, nul besoin de se mentir : les campusards aussi en ont eu plein les yeux et en premier lieu par les dimensions hérculéenne de la boîte La Palmeraie choisie par le campus de Paris. Du jamais vu pour des gens résidant à Dijon, Reims, ou Poitiers. Deuxième surprise en découvrant que les mineurs étaient recalés à l’entrée, un phénomène surprenant pour les dijonnais qui acceptent en soirée tous les individus motivés de 7 à 77 ans (au sein d’une mystérieuse “Maison du Péché”, lieu notable de débauche dijonnaise).

In fine, c’est bien sur le dancefloor de la Palmeraie que les délocalisés ont retrouvé des frères perdus de longue date : les “parigots”, ces sciencepistes en chemise et Stansmith que l’on adore détester.

 

Quelle conclusion pour les parisiens ? Et bien, d’après une source noire et jaune, proche du milieu médiatico-télévisuel de Sciences Po, les enfants de la capitale ont eu un coup de cœur pour les slaves dijonnais avec lesquels ils partageaient leur car lors du Minicrit. Noir Jaune Bleu. On souhaite donc aux parisiens une belle histoire d’amour naissante avec ces « provinciaux », en attendant de les voir aux Collégiades, compétition de grande qualité où ils sont mieux reçus que dans un autre événement que nous ne nommerons pas (toulousains, c’est à vous qu’on pense).

Bref, un remariage géographique et spirituel fait de spiritueux, à l’initiative notable du campus de Paris. Dans cette foulée, peut-être verra-t-on naître enfin le mythique WEIC de Paris ?

Monsieur Kazabonov

En partenariat avec Noviny, le journal des étudiants du campus de Dijon.