Le nouvel album de Blur : retour en force des 90’s ?
Malgré des déclarations du leader de Blur, Damon Albarn, qui indiquaient l’été dernier qu’il ne se remettrait pas à la musique de sitôt, l’un des deux groupes emblématiques de la britpop des années 1990 vient de sortir un nouvel album, The Magic Whip, après 12 ans de longue attente pour les fans.
The Magic Whip a été enregistré à Hong-Kong puis soigneusement enveloppé de mystère par le groupe, histoire de frapper un grand coup à l’annonce de leur retour que l’on n’espérait plus. Le groupe a sorti quelques singles au compte-gouttes (dont Go Out et There Are Too Many Of Us) accompagnés de vidéos difficilement compréhensibles. Après écoute, on peut affirmer que cet album enregistré « sans pression » selon le chanteur sera définitivement l’album du chill pour cet été.
The Magic Whip est largement acclamé par la critique et on comprend que Blur avait manqué à la scène musicale au cours des dix dernières années. On sait que l’album a été enregistré en quelques jours seulement, sans réelle intention d’en faire un jour quelque chose. L’album est pourtant si bien équilibré entre le style caractéristique de Blur et de nouvelles expérimentations sonores qu’on a l’impression d’écouter le fruit de plusieurs mois de travail. Il est rassurant de voir que le groupe n’a rien perdu de son talent malgré plus d’une décennie de séparation.
La première chanson de l’album, Lonesome Street, semble arriver tout droit des 90’s et peut très vite rassurer les fans qui craignaient que ce nouvel album ne soit pas assez Blur. Elle ne manque pas de nous rappeler de vieux succès du groupe comme Parklife et nous plonge tout de suite dans une ambiance familière. La majorité des chansons de l’album usent d’effets électroniques pour transmettre un sentiment aérien, tout particulièrement Thought I Was A Spaceman (6 minutes de pure merveille). Et si planer n’est pas ce que vous voulez, Blur s’est assuré de glisser sur l’album quelques chansons plus directes et agressives dans la veine du fameux Song 2, notamment Go Out et I Broadcast. The Magic Whip allie en fait l’identité de Blur aux expériences individuelles que chacun des membres a pu vivre ces dernières années. Ainsi New World Towers et Terracotta Heart sont très fortement marquées par le style bien reconnaissable des travaux solo de Damon Albarn, bien que la quasi totalité de l’album ait été retravaillée par le deuxième grand créateur du groupe, le guitariste Graham Coxon. La prouesse de cet album réside dans le fait que ces deux influences créatrices très fortes aient réussi à s’associer si harmonieusement. Aujourd’hui quadra, Blur sonne toujours aussi jeune, mais bien plus mature.
Le quatuor sera au Zénith de Paris le 15 juin et a également programmé son quatrième concert à Hyde Park pour le 20 juin. S’il vous faut une dose de Damon Albarn en plus, sachez qu’un nouvel album de Gorillaz , son autre groupe, est attendu en 2016. Quant au 90’s lovers, il semblerait qu’Oasis ne peut résister à l’appel d’un nouveau duel avec Blur et envisagerait donc de se reformer, croisons les doigts !