Globe-trotteurs en herbe : Les Sciences Pistes en troisième année à la conquête du monde #2
Eh bien voilà. Nous y sommes.
Ce 25 novembre signe le début d’un chemin du combattant. Les portes de l’arène s’ouvrent, la compétition pour la destination de troisième année est déclarée. Jusqu’au 3 décembre, quatorze heures, les deuxièmes années doivent saisir leurs six vœux d’université à l’étranger par ordre de préférence.
Pour certains, ce classement est déjà inscrit comme une liste de course dans les esprits, aucun retour en arrière possible. Pour d’autres, les doutes subsistent. Parce qu’après tout, comment reconnaître un sciences piste sans sa fabuleuse incapacité à faire des choix ?
C’est vrai, qu’est-ce qui change vraiment entre la Thaïlande, le Canada et l’Autriche ?
Alors pour les plus assurés comme pour les plus indécis, ce deuxième article dédié aux échanges de troisième année est pour vous. Et pour ce faire, rien de mieux que de nouveaux retours de nos 3A préférés, qui se demandaient eux aussi où ils atterriraient il y a seulement quelques mois.
Autrice: Maelle Pottecher
Après les paysages idylliques du Kirghizstan, le soleil de Brisbane, la féérie de la Finlande et la nature éclatante de Sao Paulo, nous volons à présent vers de nouveaux horizons…
Première escale à Édimbourg, où Andréa s’extasie devant la beauté architecturale, historique et naturelle de la capitale écossaise. Tout est « simplement magnifique » dans cette ville aux allures médiévales, et les grands espaces verts sont particulièrement appréciables pour une activité sportive en extérieur. Une pratique d’autant plus facilitée par les équipes de sport, très nombreuses au sein de l’université, et accessibles à tous grâce aux différents niveaux proposés (compétitif, loisir, voire débutant). Au-delà de la vie associative très riche au sein du campus, les cours dispensés à la prestigieuse université d’Édimbourg et l’ambiance moins stressante qu’à Sciences Po ont su combler Andréa. La disponibilité des professeurs et leur proximité avec les élèves sont de réels atouts. Autre grand avantage : l’accès gratuit au bus pour les moins de vingt-deux ans, qui ne vous donnera plus aucune excuse pour explorer les quatre coins du pays !
Quant à ceux pour qui le TOEFL fut peut-être une épreuve des moins appréciables, pas de panique ! Les Écossais sont très compréhensibles et ne rechignent pas à répéter ou à attendre que vous reformuliez vos propos. Malgré cette sympathie, Andréa avoue cependant avoir eu du mal à se faire de « vrais amis » dans le cadre universitaire. Les quelques heures de cours et les rares discussions en classe peuvent rendre l’intégration difficile. La vie associative s’avère donc être la meilleure occasion pour faire des rencontres lors des événements organisés.
En attendant l’hiver humide indispensable au charme écossais, Andréa nous résume donc son échange universitaire par ce simple adjectif : « lovely ! ». Elle qui n’aurait « jamais, au grand jamais » pensé voir son premier vœu accepté à Édimbourg….
Son conseil à l’intention des 2A est donc le suivant : « écoutez votre cœur et choisissez tout de même des destinations qui vous font vibrer, vous avez toutes vos chances ! ».
Suivre son cœur, c’est justement ce qu’a fait Charles en se tournant vers Boston après un « coup de cœur absolu » lors d’un précédent voyage. Celui-ci est très satisfait de l’université, qui l’a « pris par la main » lors de son installation, mais lui permet également une réelle indépendance dans l’agencement de son emploi du temps et l’organisation de sa vie en tant qu’étudiant. Si la charge de travail est importante et nécessite une réelle discipline, les cours sont néanmoins passionnants. Charles apprécie particulièrement le fait de vivre en dorm, qui permet de concilier intimité et vie commune dans la journée. Grâce à cela, il a pu rapidement rencontrer des amis avec lesquels il est devenu proche. Il soulève cependant le risque de se sentir facilement enfermé sur le campus, et donc de choisir la proximité plutôt que la découverte de la ville en elle-même. Ce qui serait dommage, pour une ville « extrêmement agréable à vivre », aux nombreux espaces verts, et qu’il considère être « la moins américaine des Etats-Unis » avec la présence d’une grande communauté lusophone.
Si Charles est très heureux de son choix, il rappelle cependant que l’important n’est pas la destination, mais « ce qu’on en fait » ; l’essentiel est de s’adapter, d’accepter les moments de « down » ainsi que de choc culturel qui seront inévitables, et de « kiffer » malgré tout.
Pour Clément, le choc culturel fut effectivement une réalité en atterrissant à Bangkok, capitale thaïlandaise. Pourtant, cet écart culturel parfois redouté « ne doit pas être un frein, à partir du moment où l’on accepte que la Thaïlande n’est pas la France ». Une fois la chaleur et les habitudes thaïlandaises intériorisées (comme l’absence de code de la route…), on ne peut que s’extasier devant cette ville au patrimoine culturel et naturel extrêmement riche. De ses temples centenaires à ses cinémas ultra-modernes, Bangkok et sa superficie qui fait dix fois celle de Paris sauront vous ravir. Un grand atout de cette ville ? L’immense liberté qu’elle confère aux internationaux, qui peuvent choisir de vivre à l’occidentale, ou bien à l’image des Thaïlandais. « A vous de décider qui vous souhaitez être le temps d’une année ! ». Et si la capitale ne suffit pas à nourrir votre désir d’évasion, Bangkok est également une plaque tournante du trafic aérien dans la région. Ceci vous ouvre donc à une multitude de vols à prix raisonnable.
Enfin, Clément relève également l’attitude toujours positive et accueillante des Thaïlandais, qui contraste parfois avec la conduite distanciée des étudiants face à leurs analogues internationaux. La raison ? Simplement une « grosse flemme de parler anglais », quand bien même leur niveau de langue est excellent.
Un constat également relevé par Amélie, partie découvrir la culture allemande à Cologne. Les Allemands restent difficiles à aborder, ce qui amène inévitablement à se rapprocher avant tout des étudiants internationaux. Et concernant les cours, la qualité n’est « pas toujours au rendez-vous », avec une ambiance « très chill » qui peut entraîner une moindre implication des étudiants. Néanmoins, l’université propose un large panel de cours, et Amélie s’est dirigée vers ceux dispensés en anglais, à l’exception d’un gros cours en allemand. Il est donc possible de progresser dans la langue de son choix. Attendez-vous cependant à rentrer épuisé les premières semaines, comme l’a vécu Amélie alors même que sa langue de confort était l’anglais ! Pour contrecarrer l’ennui des cours, elle conseille elle aussi de s’impliquer autant que possible dans les activités extrascolaires et principalement le sport, autour duquel la ville est axée. Les cours de sport sont d’ailleurs gratuits ou peu chers à l’université. Un détail non négligeable, alors que la charge de travail largement supportable permet de s’y consacrer librement.
Et si le campus est agréable, il est avant tout à l’image de la ville. Celle-ci est « globalement assez sage », surtout si vous logez dans le quartier belge dans la partie ouest de l’Innenstadt, qui reste sûr même en pleine nuit pour les passants. Attention cependant à s’y prendre à l’avance pour trouver le logement parfait ! C’est également une ville LGBTQ friendly, un détail qui importait beaucoup à Amélie. Et les transports gratuits contribuent eux aussi à ce sentiment de sûreté, plus marqué qu’en France. En parlant de transports, Cologne est d’ailleurs la seule ville allemande reliée par le Thalys, le service de trains à grande vitesse entre la France et l’Allemagne notamment. Tous ces détails auront fini par convaincre Amélie, qui vit à présent une année « intense » et profite pleinement de son séjour !
Ainsi, alors que près de dix mille kilomètres séparent Bangkok d’Édimbourg, et que seize mille kilomètres séparent Cologne de Brisbane, on retrouve une même similitude : un énorme sentiment de satisfaction et de gratitude chez les étudiants.
Andréa nous a appris que le culot peut être notre meilleur allié, Charles nous a rappelé que les mauvais moments du séjour sont tout aussi précieux que les plus beaux, Clément nous a indiqué que nous pouvons choisir qui devenir le temps d’une année, et Amélie nous a démontré que quelques heures de train peuvent suffire à nous dépayser.
Et alors que votre petit cœur palpite peut-être encore en imaginant tous les changements qu’implique cette troisième année, appliquez ce dernier conseil de Charles : faites en sorte « que vos choix reflètent vos espoirs, et non vos peurs ! ».