Blogbuster #2 : L’université

Oui, on l’oublie trop souvent, mais la 3A c’est aussi une année universitaire! Cette semaine, LaPéniche se focalise sur le monde anglo-saxon et vous emmène suivre un cours d’histoire de l’art en Ecosse, vivre le stress des examens à Toronto, et visiter le campus de University of Washington à Seattle!

Anne-Pauline en Ecosse

Ici, tout est plus différent. Les cours magistraux comptent une vingtaine de personnes, les tutorats environ six. Mon cours d’histoire de l’art, relatant l’évolution de la représentation de l’école dans les arts en général, ressemble plus à un vaste jeu qu’à un cours à proprement parler, et ce n’est pas pour me déplaire. Pour le premier tutorat, j’ai du faire un plan de mon lycée, et le décrire à mon prof émerveillé par les cinq blocs de béton que constituent mon regretté (ou pas) lycée Richelieu. Sur ces entrefaites, il nous annonce la première sortie de l’année, à Glasgow, dans trois semaines, pour « visiter un musée, la ville, se promener, et puis ce serait sympa si vous veniez écouter ma conférence à l’université de Glasgow ». Je dis oui ! S’en suit le processus de validation de ce cours. En plus du portfolio retraçant nos souvenirs d’école, il faudra produire une réflexion sur une représentation de l’école au travers les médias de nos choix. Cela pourra donc aller de l’éducation dans les camps de concentration, à l’évolution de l’imagerie scolaire dans la BD. « Mais, s’il vous plait, juste une chose, évitez de me faire votre mémoire sur Harry Potter, il y a quelque chose de satanique dans Harry Potter ». Bienvenue dans mon monde parallèle.

Vincent à Toronto

Les examens se succèdent, et la bibliothèque ne désemplit pas.

Mes colocs se couchent à pas d’heure, entre 3 heures et 6 heures du matin. Ils n’arrêtent pas de réviser. Et ils sont stressés.

De ce fait l’Université a pensé à tout, et a fait venir des chiens.

Tu vas me dire « quel est le lien ? ».

C’est simple.

Les étudiants peuvent aller caresser les chiens pour se déstresser.

Oui c’est sérieux.

Thomas à Seattle

La bibliothèque

(La bibliothèque)

Si on m’a envoyé de l’autre coté de la planète, ou pour être précis, de l’autre coté de l’hémisphère nord dans sa partie occidentale, c’est tout de même pour être un étudiant studieux et consciencieux. Pour vous prouver à quel point je suis totalement isolé de chaque distraction que le monde sensible pourrait tenter de lancer en travers de mon cheminement vers le monde des esprits, je m’en vais organiser une petite visite guidée de l’austère campus de l’Université de Washington.
Grand I, petit a) souligné en vert: le campus de l’université grâce à ses espaces verts et ses bâtiments à l’architecture gracieuse est un espace agréable. Rien à voir avec les universités de Toulouse, Bordeaux ou encore Nanterre. Non, ici les bâtiments ont la classe. Pour une mystérieuse raison, le campus est épargné par le design primairement efficace de l’ensemble des constructions américaines. L’inspiration des grandes universités britanniques telles que Cambridge sur les campus américains n’est plus à prouver, et c’en est sans doute la cause. En effet, bien que UW (lire U-deub si l’on ne veut passer pour un teubé) fête à peine ses 150 ans, certaines constructions ne dénoteraient pas si ont les transposaient au milieu du Cambrigdeshire. D’ailleurs la bibliothèque, fleuron architectural du campus, est surnommée “Harry Potter’s Librairy” par des étudiants qui, dans une large majorité, n’ont toujours pas digéré que leurs parents interceptent la lettre d’admission à Poudlard…

Seattle 2

(Le Alaska Airlines Stadium plein à craquer pour accueillir les petits nouveaux à UW!)

D’autres constructions, comme les bâtiments de la Buisnness School semblent quand à eux être tout droit sortis d’un magazine d’architecture. Le plus impressionnant est peut-être celui du “Husky Union Building” – entendre d’une certaine manière un espèce de gigantesque local BDE. Flambant neuf et particulièrement bien aménagé, ce bâtiment est tout entier entre les mains des “Huskies” c’est à dire les étudiants. Aucun cours n’y est donné et l’administration n’y prend pas ses quartiers! Que l’on donne autant de moyens aux étudiants pour s’autogérer est inhabituel aux yeux d’un étudiant français. Même dans la riche Sciences Po, obtenir une salle pour les associations étudiantes reste un calvaire.
Les infrastructures pour la vie étudiante passent aussi par les aménagements sportifs. Le sport est primordial aux Etats-Unis. Pour compenser des régimes alimentaires diététiquement douteux (oui même par rapport aux standards de l’étudiant français moyen), le seul remède est de faire de l’exercice. Le work-out pourrait presque partager le statut de religion avec les mormons ou la scientologie. Pour les étudiants de UW des centres de fitness sont disposés aux quatre coins du campus. Au sud de celui-ci se situe en outre un gigantesque centre sportif: terrains de foot, de tennis, de football américain sont légions. Pendant ce temps à l’intérieur du grand building du IMA, terrains de basket, mur d’escalade, piscine, salles de squash et autres infrastructures se partagent l’espace. Et c’est gratuit! (pour l’essentiel…) Ajoutez à cela un club de voile intégré à l’université, quelques musés, pleins d’évènements et le résultat est franchement positif!

Bref… Pas de quoi s’ennuyer! Cependant, la magnificence des bâtiments de cours n’a rien à envier aux glorieux buildings précédemment abordés. Même si certains sont plus des modèles de l’école Stalinienne à tendance bunkerienne, la majorité sont dotés de grandes fenêtres, et salles de classes convenables. Même si l’équipement en matière de table est plutôt limité. Bien que l’Etat de Washington soit l’un des grands producteurs de bois des Etats-Unis, pas moyen de trouver une table complète pour écrire en amphi. Une feuille A4 loge difficilement sur le petit repose coude. Décidément, Boutmy c’était quand même la classe! Par contre, niveau assise, c’est un tout autre monde. On est rarement calés dans des chaises en bois arride. Non, aux Etats-Unis ce sont presque de vrais chaises de bureaux dans lesquelles les étudiants peuvent dormir suivre avec beaucoup d’attention le discours de leur professeur.

Seattle 3

(Les petits bateaux de l’université…)

Ensuite, si vous vous baladez entre les bâtiments, vous aurez peut-être la chance de tomber sur une bonne quinzaines de représentants d’églises plus ou moins apostoliques qui chercheront à vous convaincre de rechercher le salut de votre âme. Le plus drôle est sans doute la variété de costumes. Chaque congrégation a son uniforme : les mormons sont en chemise à manche courte et cravate (moche), et d’autres sont en pijamas verts bouteille à carreau (moche aussi… mais drôle au moins!). Enfin bref tout ça pour dire que en bon produit de l’école républicaine, ça fait bizarre de croiser dieu à tous les coins de rue… Mais on s’y habitue!