Afterwork DTGE : Quand Jean remplit Lassalle

Un article de Zacharie Kartener et Céleste Relave

“Lassalle président !” ; “Lassalle 2022 !”, pouvait-on entendre dans toute la rue Saint-Guillaume, hier soir. Mais quelle fièvre du jeudi soir a donc saisi les sciencepistes ? La soirée d’intégration ? Non : Lassalle. Ainsi Jean Lassalle, pied dans le plâtre et sourire aux lèvres, est à la rencontre des étudiant.e.s de Sciences Po, ce jeudi 20 septembre, à l’occasion d’un événement organisé par l’initiative étudiante Des Territoires aux Grandes Écoles (DTGE). La Péniche y était, et vous le raconte.

Après une demi-heure de discours sur des sujets très divers tels que les territoires ou la jeunesse, M. Lassalle s’est prêté à une séance de questions-réponses, pinte à la main. Parmi elles, la demande d’entonner le chant avec lequel il avait coupé la prise de parole de Nicolas Sarkozy à l’Assemblée Nationale en 2013, qui a été satisfaite, pour le plus grand amusement de son public.

Par ailleurs, Jean Lassalle a profité de l’échange pour annoncer sa candidature à l’élection présidentielle de 2022. À cet égard, il a tenu à saisir l’occasion pour plaider la cause de la démocratie et à dénoncer l’importance de l’argent dans le milieu politique, en même temps que sa volonté de créer une liste indépendante aux élections européennes. « Qu’est-ce que c’est que ce monde où il faut 500 000€ pour monter une liste aux européennes », déclare-t-il, avant d’ajouter : « (…) la démocratie devrait être gratuite ».

Rappelons en effet qu’avec 1,55% des suffrages exprimés en 2017, Jean Lassalle n’a pas pu bénéficier du remboursement partiel des dépenses de campagne. Aux élections européennes, le seuil de remboursement est fixé à 3% des suffrages exprimés. Un cri de ralliement motivé de la part de Jean Lassalle à son auditoire : « J’ai besoin de vous, pour cela aussi (…) l’ argent n’est plus un handicap ». Un argumentaire ponctué par une Marseillaise, entonnée par l’homme politique et son public.

Pour plaider sa cause, Jean Lassalle en appelle à la jeunesse : « vous êtes des visionnaires ». Tout au long de la soirée, il a cherché à créer du lien avec l’assistance en racontant sa propre jeunesse, dans les territoires ruraux et en insistant sur la nécessité de voyager et de s’ouvrir au monde.

Un événement pour remettre les territoires au centre de l’attention 

C’est en effet là le cœur de l’engagement de l’initiative Des Territoires aux Grandes Écoles. Il s’agit d’une association nationale née au pays basque, tentant de se faire reconnaître cette année au sein de Sciences Po. Avec ses antennes dans plusieurs filières sélectives, elle souhaite “faire vivre l’égalité des chances et contribuer aux développements de nos territoires”.

Comme l’explique Mandine, présidente de l’antenne de Sciences Po, il s’agit principalement de faire connaître l’existence des filières sélectives dans les territoires, mais surtout de montrer aux jeunes qu’ils ont le droit et la capacité d’accéder à ces filières, dans une “lutte contre l’autocensure”. Il s’agit également de constituer un réseau entre les membres et ancien.ne.s membres de cette association et de les inciter à retourner s‘installer dans les territoires dont ils sont issus pour les redynamiser.

La présidente, enfin, insiste sur l’importance de la candidature aux votes de la communauté de Sciences Po, “faire connaître DTGE, au travers d’événements comme celui-ci est un moyen de développer l’association et d’avoir davantage d’ambassadeurs pour notre cause.”

Cet événement, en apparence anodin, restera symboliquement fort, et pas uniquement pour les chants et plaisanteries de M. Lassalle. Derrière les chants béarnais, l’engouement pour la personne de Jean Lassalle et les photos et autres selfies, se cache la volonté d’une association de se battre en faveur de l’égalité des chances partout en France.

Zacharie Kartener et Céleste Relave