Un semestre chargé pour l’Association Sportive

Local AS (télé)Trop souvent vue comme une clique mollassonne, affairiste, fleurant bon le musc et le parfum Abercrombie, occupée d’une main à traire la laine sur le dos de maigrichons étudiants prêts à dépenser des millions d’anciens francs pour qu’enfin l’épaisseur de leurs biceps dépasse celle de leur Mac Book, et de l’autre à branlotter énergiquement une manette de Playstation 2 (cassée depuis) dans un local sordide, l’Association Sportive de Sciences Po pâtit d’un certain manque de crédibilité professionnelle de la part des étudiants. Pareil déni, nous n’en avions plus vu depuis le fabuleux hat trick de Véronique Courjault en juin 2009. Les inscriptions pédagogiques montrent néanmoins que les membres de l’AS sont loin d’être des zonards complets.

L’Association Sportive, c’est ce garage bariolé de jaune et de noir jouxtant la baraque à frites du BDE. Pénétrer dans l’arrière cour sous vitre blindée du local de l’AS, au delà des trophées, de l’écran plasma et de la nonchalance alanguie d’indolentes molasses vautrant goulument leur gros séant sur des fauteuils qui n’en demandaient pas tant, c’est s’immiscer dans 20 mètres cubes d’un chaos lovecraftien. Le boxon ambiant qui y règne ferait passer un souk marrakchi pour un Shopi suisse: les dossiers en vrac dégueulent de papelards administratifs mal retenus, un pot de Nutella renversé défie la gravité juché sur une pile de DVD, et les canettes de Coca tiédasse entamées de longue date exhalent les miasmes douceâtres d’une odeur de sucre macéré. Dans ce bordel si noir qu’on n’y retrouverait pas sa propre silhouette, on note l’énigmatique présence d’un dictionnaire grammatical aux cotés d’un dessin de « Big John », pseudo mascotte outrageusement phallique toisant la pièce du haut de son chibre. Comme disait Coluche dans Paul et Virginie, « on se fait une idée précise de l’ordre mais non pas du désordre ».

« Prête pas attention au bordel, on a eu une semaine chargée » me lance un membre du staff.

image4.jpegEn effet, outre s’agiter devant PES (et autres jeux de sport) avec plus de frénésie qu’un épileptique en train d’avaler sa langue, le rôle de l’AS, comme son nom l’indique, est de permettre à chacun de pratiquer le sport qui lui convient. Et ça ne fut pas une mince affaire de répartir plus de 2500 étudiants parmi environ 200 séances de 65 sports différents, avec quelques nouveautés au programme comme danse hip-hop, roller ou encore tir au pistolet, discipline riante qui donnera aux Lee Van Cleef à mèche le plaisir de se prendre pour Cho Seung-hui en dégommant un poster de biche à coup de calibre picométrique. Il fallut près de deux semaines pour prévoir la logistique nécessaire aux inscriptions, ce qui passe tantôt par une formation à l’enregistrement du paiement bancaire, tantôt par l’organisation de la file d’attente à venir, des choses toutes bêtes de ce genre mais qui évitent que le jour venu les inscriptions prennent des airs de distribution de sac de pâtes en Péniche. Et c’est sans compter les petits désagréments qui perdurèrent durant encore deux semaines après le début des inscriptions, entre conflits horaires à gérer, oublis malencontreux de documents administratifs de la part des étudiants, désinscriptions pour raisons médicales et difficultés de communication avec l’administration.

Cependant le staff jaune et noir ne compte pas mettre un terme à son activité une fois retombée la poussière de cet intense moment de défonce administrative. Le second semestre risque en effet de s’avérer lourd de labeur pour l’AS, comme l’a démontré la projection récente en amphi Boutmy des vidéos des Crit’ passés. En préparation depuis des mois, le Crit’ – qui, je le rappelle à l’adresse des aveugles sourds qui ne seraient pas encore au courant, et lisent certainement la Péniche en braille – aura lieu cette année à Paris, constitue le très gros morceau dopé aux stéroïdes de chaque année scolaire, et est sans conteste l’évènement le plus attendu par les étudiants. Les 25 membres de l’AS vont donc avoir du pain sur la planche pour épauler l’association chargée de mettre en place ce vaste mouroir à provinciaux pour que la ville Lumière ne tarde pas à fleurer bon le sang, la sueur et le foutre, ad majorem Richie gloriam.

image5.jpegNéanmoins, s’il vous a semblé que les récentes éructations des Fils d’Arcueil en Boutmy devant les vidéos du Choukrit’ avaient plus à voir avec le pépiement de jouvencelles neurasthéniques qu’avec les hurlements wagnériens de Boulogne Boys ventrus, et si cela vous laisser subodorer que le Crit’ parisien sera un rassemblement de fillettes bariolées, rassurez vous, le Ragnarok province-civilisation n’est pas le dernier garenne que les Gérard Majax de l’AS ont dans leur chapeau ! La semaine de ski à Risoul approche à grands pas et devrait mettre en joie les adeptes de glisse alpine et de bacchanales savoyardes. Les sportifs du Gymnase prévoient également deux soirées pré- et post-Crit, une soirée « Isla Bonita » en juin, le Minicrit’ (qui est de moins en moins mini) et last but not least, un week-end de surf à Hossegor courant avril-mai.

L’heure est cependant à la préparation du Monarcrit’. Alors que les sportifs parisiens reviennent tout juste de Vichy où s’est tenu le CREPS, stage de préparation athlétique, et que les halls de Saint Guillaume vibrent en cœur aux slogans pétaineux du pôle com’ de l’AS « Travail, Famille, Paris », c’est une guerre totale qui s’annonce, une lutte pour bouter sportivement les bouseux hors du périphérique. Il en va de l’honneur du Richieland de décrocher la palme inter-IEP sur son propre terrain. Et si d’aventure vous pensez comme ce tigre de Clémenceau que « l’honneur c’est comme la virginité ça ne sert qu’une fois », faîtes le pour le plaisir: au-delà de l’émulation chauvine qui vrombit en chaque IEP, n’oublions pas que là est le vrai but coubertinien du sport. Donner, recevoir, partager, bref, aiméjacquer.

13 Comments

  • Mitaines

    La plupart de ces critiques vociférantes me semblent complètement dépassé.
    Un article traitant de l’AS à quoi vous attendiez-vous? Un rapport professionnel, dévoué à l’éthique journalistique, composé d’interviews multipliant les perspectives afin d’aboutir à une critique à la fois nuancée et flatteuse? A une banale description des divers problèmes liés à la réservation d’un terrain le vendredi matin? A une étude approfondie des complications dû à des raquettes de ping pong défectueuses?
    Homme simple que je suis, je ne demandais qu’à être amusé.
    Ayons au moins l’honnêteté de reconnaître deux qualités à cet article celui d’être original et divertissant.
    Quand aux braves gens qui crient au scandale vous pourriez faire l’effort de faire des commentaires constructifs étant donné que ce sont des critiques. Autant éviter: « ramassis condescendant d’âneries nauséabondes digne de France Soir. » c’est gratuit, inutile, ronflant et péremptoire.

  • Mitaines

    La plupart de ces critiques vociférantes me semblent complètement dépassé.
    Un article traitant de l’AS à quoi vous attendiez-vous? Un rapport professionnel, dévoué à l’éthique journalistique, composé d’interviews multipliant les perspectives afin d’aboutir à une critique à la fois nuancée et flatteuse? A une banale description des divers problèmes liés à la réservation d’un terrain le vendredi matin? A une étude approfondie des complications dû à des raquettes de ping pong défectueuses?
    Homme simple que je suis, je ne demandais qu’à être amusé.
    Ayons au moins l’honnêteté de reconnaître deux qualités à cet article celui d’être original et divertissant.
    Quand aux braves gens qui crient au scandale vous pourriez faire l’effort de faire des commentaires constructifs étant donné que ce sont des critiques. Autant éviter: « ramassis condescendant d’âneries nauséabondes digne de France Soir. » c’est gratuit, inutile, ronflant et péremptoire.

  • une footeuse, encore

    Il est pas si mal ton article
    continue, ton talent sera reconnu un jour, mais pas par une bande de pipoteux

  • Emile promo 001

    De mon temps,

    les premiers reportages photos de la Guerre de Sécession m’avaient laissé pantois. Alors vous imaginez bien mon désappointement quand je me trouve face à la décrépitude des médias étudiants, qui sont tous d’ailleurs des poly-toxicomanes et des pervers polymorphes.

    Votre Cher Emile B

  • Roger promo 189

    De mon temps, la péniche se concentrait sur les faits, de l’investigation raisonnée et un brin d’humour pour agrémenter la purée….
    Aujourd’hui, nous avons seulement droit à gerbillettes pseudo-journalistiques issues d’une masturbation intellectuelle de 1A tellement investi dans rien du tout qu’il crache impunément sur une institution respectable.
    Vu qu’on l’a fait avant moi, je ne reprendrais pas les innombrables erreurs de ce ramassis condescendant d’âneries nauséabondes digne de France Soir.

    PS : J’admire ton incroyable connaissance des rouages de Sc Po et de l’AS, tu es là depuis siiiiii longtemps.

  • Maxime

    Mon brave Pierre,

    Le déchiffrage de ton pavé au moins aussi indigeste que les pavés de 1968 le furent pour les CRS, m’a poussé à me lever d’un bond de mon fauteuil, tel un fils de l’Oum al Dounia face à un troudbal irritant (et a priori irrité).

    Mon but n’est pas de te nigeldejonger, mais juste d’émettre quelques simples doutes et remarques quant à ta diatribe diarrhéique.

    1) Qui est Véronique Courjault? On a pendu des gens pour moins que ça.

    2) Je suis l’auteur du « Travail, Famille, Paris », le revendique comme Khaddafi revendique le pouvoir en Lybie. Malheureusement, je n’ai pas ma place au pôle comm’ de l’AS (ni à l’AS tout court en fait), tout comme Mouammar n’a pas sa place au pouvoir.

    3) Je suis aussi un des usagers épileptiques de la PS2 et de PES. Je ne dénoncerai pas messieurs NM, TLC, et autres 4A ne faisant pas partie de l’AS, avec qui j’ai vibré (sans orgasme) sur les vaillants fauteuils du local. L’existence de cette PS2 a donc réjoui des étudiants hors AS, et c’est là l’objet d’une association étudiante, si je ne m’abuse.

    4) Si l’AS gravite bien évidemment autour du Crit’, ce n’est pas l’association organisatrice. Tes digressions disgracieuses distordent ton discours… On s’y perd un peu.

    5) As tu pensé à contacter Gala? Tes photos en caméra cachée pourraient t’ouvrir certaines portes chez Gala/Voici, voire certaines cuisses.

    6) Le ton de ton article était il réellement didactique, ou ton but était il uniquement de te faire mousser en lâchant un texte bourré de références dignes de Jean Picq??

    Love (sans craft), (désolé, pas de blagues de fin drôles en tête, tu m’as anesthésié)

    Maxime

  • Mémé Shreck

    Mec, t’es à la péniche, alors cesse d’écrire si c’est pour faire des fautes de syntaxe. Et étaler sa science ainsi, à mettre des métaphores et des allusions à toutes les phrases, cela dessert l’article, lorsque c’est fait sans talent.
    N’est pas Proust qui veut.

  • victor

    Que de clichés. Un conseil entre membre d’assoss:
    « Mieux vaut se taire et passer pour un imbécile que de parler et n’en laisser aucun doute » (A. Lincoln)

  • lila

    calmez vous sur l’humour servi à toutes les sauces et sur tous les sujets… C’est amusant une fois deux fois mais à la dixième…on en vient même à perdre le fil du sujet tant tout est truffé d’hilarantes références et mots tarabiscotés Baisers tendres tout de même et que Vive l’AS !