Richie spotted in the Upper East Side

Abonnés compulsifs de la page Facebook du directeur vous vous êtes peut-être un jour interrogés sur la raison des fréquents Paris-New York de Richard Descoings. C’est que la communauté des anciens de Sciences Po y est particulièrement dynamique et nombreuse, faisant de la ville une cible privilégiée lorsqu’il s’agit de récolter de l’argent pour financer le développement de l’école. Et le nombre d’anciens ne saurait décroître tant New York demeure une destination phare pour la 3A. En témoigne la quarantaine de stagiaires qui a quitté les pavés des quais de Seine pour les docks de Brooklyn cette année.

Mardi 8 novembre à 18h30 donc, Richard Descoings était aux Services Culturels de l’Ambassade de France (aux « SKAK » pour les insiders) sur Fifth Avenue. Organisée par la Sciences Po US Foundation la conversation en anglais mettait en scène M. Descoings et Peter Gumbel, qui n’est autre que le directeur de la communication de Sciences Po. Exercice ô combien polémique et plein de questions piège donc. Mais peu importe, M. Descoings était là pour vendre Sciences Po à des anciens élèves. Finalement sur le fond, l’intérêt du discours était assez limité pour un initié. Le développement de Sciences Po est un projet bien connu de la plupart des étudiants. Quant à la forme, plusieurs détails ont terni l’image donnée par l’école.

D’abord, la composition du public était loin d’être optimale : Une bonne brochette d’étudiants actuels, une autre brochette de membre de l’administration et enfin une dernière petite brochette de personnes potentiellement intéressées par une donation. Le côté légèrement « cheap » de la réception et le petit public présent rappelaient que le fundraising n’en était qu’à ses débuts à Sciences Po. La salle de réception du SKAK était jolie certes, mais trop grande, et trop vide en l’occurrence. Sans compter un accueil et un service assez déconcertant durant le cocktail (depuis quand éteint-on les lumières pour faire partir les gens – à part à la fin d’une boum en cinquième ?). Bref. Quels enseignements tirer de cet événement ?

De manière générale l’événement était un peu décevant étant données les attentes que l’on pourrait avoir d’une école comme Sciences Po. Mais pour autant, ce type d’initiative est louable si l’on pense que le fundraising auprès des anciens est tout sauf une pratique française. La mentalité française est bien loin des convictions américaines sur ce point. Les anciens étudiants de Yale à Harvard en passant par les universités de Milwaukee et du Vermont (no offense) sont prêts à donner pour que d’autres aient accès à l’éducation à laquelle ils ont eu droit. Ce n’est pas encore le cas de la plupart des Alumni de Sciences Po.

On peut espérer voir le fundraising de Sciences Po atteindre une autre dimension d’ici quelques années, attirant plus d’anciens étudiants, sur le modèle des universités américaines qui récoltent des dizaines de millions de dollars à chaque campagne. C’est vraisemblablement notre génération, sensibilisée aux bienfaits de la donation, qui contribuera avec plus de spontanéité au financement de Sciences Po. Malgré ces débuts hésitants, l’école semble donc s’être engagée sur la bonne dynamique. A cet égard, le travail de fond mené par Sciences Po devrait porter ses fruits dans la décennie à venir.

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