Renaissance, Sciences Po a son journal d’opinion

renaissance.bmp Vous les croiserez sûrement en Péniche ce matin : aujourd’hui, Renaissance fait sa rentrée avec une vente « à la criée » de son journal, pour la modique somme de 50 centimes. Certes. Mais qu’est-ce que Renaissance ?

En septembre 2008 est venue l’idée de créer un journal différent de ce qui était alors proposé à Sciences Po. Le président et instigateur du projet, G.L, définit son journal comme cherchant à « réunir des élèves que tout oppose, milieu social, situation économique, entourage intellectuel, et surtout, orientations politiques » au nom de la pluralité des opinions.

Vous l’aurez sans doute rapidement compris : Renaissance a de l’ambition. Sur des sujets aussi variés que la politique, l’histoire, la philosophie, la littérature, il s’agit de confronter des opinions diverses et de créer le débat, que ce soit dans le journal ou après à Sciences Po, entre lecteurs et rédacteurs. De même, l’association se targue de réunir des points de vue radicalement opposés sur les problématiques approchées, des expériences de vie différentes.

Tous les deux mois devrait donc sortir un nouvel exemplaire de Renaissance. Au delà du projet initial – gérer des personnes aussi différentes pour créer un débat d’idée et des articles de fond – de nouveaux défis sont lancés pour la jeune association : élargir le lectorat, et recruter de nouveaux rédacteurs. Toute personne intéressée par le journal peut donc les contacter à renaissance@sciences-po.org ou chercher en Péniche l’un des représentants de l’association. Les deux seules conditions : porter haut ses opinions et vouloir écrire, à un rythme qui permet néanmoins de travailler à côté les exposés, en deux parties deux sous-parties et autre sorties supplémentaires.

Pour soutenir un projet alternatif et complémentaire, LaPéniche commence un partenariat avec Renaissance : nous publierons un article de celui ci au moment de la sortie de chaque numéro dans notre partie magazine. Afin de vous faire envie, et de vous prévenir de la sortie du journal.

L’éditorial de G.L

Jeune pipoteur, toi qui as peut-être craché ton sang il y a peu dans les couloirs soviétiques d’Arcueil, toi qui as pendant un mois guidé les touristes aveugles jusqu’à la ligne 4 du métro parisien, toi qui peut-être retrouves la capitale après un an de faux labeur hors de ces murs, à toi et aux autres, bonjour.

En une matinée étouffante de septembre 2008, une question est venue interrompre ma frénétique (elle l’était, en ces temps lointains) prise de notes du cours de Françoise Melonio : « Que faire de mon année à Sciences Po ? ». Avec la formation d’un petit groupe d’étudiants volontaires de première année, l’idée de lancer le journal Renaissance est née. Elle a abouti, versons une larme.

Comme je l’exposais dès le premier numéro, notre projet consiste à « réunir des élèves que tout oppose, milieu social, situation économique, entourage intellectuel, et surtout, orientations politiques, le tout au seul nom du libre débat d’idées ».

Faire cohabiter un marseillais UMPiste, quelques lyonnais républicains, un parisien marxiste, une bretonne de gauche, des sudistes de droite, ainsi qu’une poignée d’élèves venus de toute la France, conservateurs comme féministes, libéraux comme proudhoniens, n’a pas été une tâche aisée. Il y a eu du sang et des larmes dans le local associatif, et il y en aura peut-être plus encore cette année.

Toujours est-il qu’après deux mois de luttes intestines, mais aussi de concertation et de travail, nous avons réussi à proposer un premier numéro, vendu à 150 exemplaires, suivi d’un second, atteignant les 200 exemplaires, en répondant à chaque fois à notre objectif : faire se confronter intellectuellement des étudiants sur des sujets aussi variés que la grève, le système concentrationnaire, le patriotisme, ou le pardon.

Mais après tant de luttes acharnées, Renaissance a besoin de chair fraîche. Dit autrement, nous nous sommes fixé un objectif absolu d’ouverture, c’est pourquoi nous invitons les étudiants de première année à Sciences Po (et renouvelons notre proposition aux autres) qui seraient intéressés à la lecture de ce numéro par la participation à ce projet, à nous contacter, soit directement, soit par le biais de notre adresse ENTG : renaissance@sciences-po.org. ».

Ce numéro comporte une exception qui confirme notre règle fondatrice de pluralisme : l’article sur les élections de la liste BDE de cette année.

Vous, premières années, ignorez tout des déchirements inter-listes qui ont marqué ces lieux il y a quelques mois, et de la polémique qui a suivi ces élections, à tous points de vue scandaleuses. Nous étions désireux de vous présenter plusieurs versions du déroulement de cette campagne et de ces élections, mais l’opposition n’est pas toujours possible, et nous ne vous proposons ici que le point de vue d’un membre désabusé de la liste REGLES. Mais nous ne serions que d’innommables vermines (pardon : nous ne serions pas honnêtes intellectuellement) si nous n’offrions pas de droit de réponse et de publication à nos lecteurs, par la voie qui leur conviendra le mieux (ENTG, provocation en duel, courrier…).

Je profite de cet espace qui m’est accordé pour vous communiquer un dernier message et vous encourager à nous consacrer l’un de vos deux votes pour la reconnaissance des associations, qui se tiendra à la mi-octobre. Si vous voulez que cette entreprise qui est la nôtre se poursuive, si vous êtes attachés à la présence à Sciences Po d’un journal qui revendique la publication d’articles orientés et qui donne la parole sans exclusive et sans censure à des opinions libres et indépendantes, sans soutien d’une chapelle politique ou syndicale quelconque, si vous tenez à l’idée d’une publication donnant réellement la possibilité de s’exprimer, si vous voulez enfin lire ou écrire des articles qui sortent du « deux parties deux sous-parties », votez Renaissance !

Bonne lecture les enfants.

6 Comments

  • Julien

    Ouais… comment on peut être journal d’opinion et faire cohabiter des gens qui pensent des choses diamétralement opposées? ça va se finir en débat vide et concensus mou. Encore un truc creux à la pipo quoi… Complétement d’accord avec Louis, lisez IVV.

  • Louis

    Si c’est le journal qui « ne boit pas, ne fume pas et fait du sport » comme le proclament les affiches à Pipo, autant dire qu’IVV est très fier d’être tout l’inverse.

  • Romain

    Je pense qu’il faut lire « instigateur » du projet, et non « investigateur ». Me trompé-je?
    Autrement, excellente initiative : bravo!

  • Romain

    Je pense qu’il faut lire « instigateur » du projet, et non « investigateur ». Me trompé-je?
    Autrement, excellente initiative : bravo!