Quand l’image publique passe avant le service aux étudiants

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Bureau Des Elèves, Association Sportive, Bureau Des Arts, Junior Consulting, Sciences Po Environnement. Quels points communs entre ces cinq associations a priori si différentes ? Un statut, celui d’association permanente, et une mission, le service de tous les étudiants. Mais il faut croire que l’une d’entre elles rend bien plus service à l’administration que les autres.

On ne présente plus l’AS, le BDE ou le BDA, connus pour leurs soirées plus ou moins endiablées, l’organisation du Crit’, du WEI ou de la Semaine des Arts. Mais déjà les regards se font plus sceptiques lorsqu’on se prend à parler des deux autres associations permanentes. Junior Consulting d’abord, semble particulière à plusieurs titres. Son manque de visibilité auprès des étudiants du Collège universitaire s’explique par le fait qu’elle concerne avant tout les meilleurs élèves de master, puisque son but est de mener des missions de conseil auprès de différentes entreprises afin d’étendre le réseau et l’expérience professionnelle de ses étudiants-consultants. Elle génère ainsi son propre chiffre d’affaire et se place troisième au classement des entreprises associatives françaises, derrière celles d’HEC et de l’ESSEC. Sciences Po Environnement est la petite dernière dans le groupe restreint des associations permanentes. Sa jeunesse ne l’a cependant pas empêché de profiter d’une ascension vertigineuse : création du collectif « Ecocampus » en 2007, reconnaissance de l’association en 2008 et accession à son statut actuel dès la rentrée 2010-2011. Elle revendique comme objectif principal la sensibilisation des étudiants et du personnel de Sciences Po à la cause environnementale.

Le statut dont jouissent les membres de ce « Big-Five » leur procure plusieurs avantages par rapport aux autres associations, avec notamment une importante aide logistique et budgétaire que leur offre l’administration de Sciences Po pour les aider mener à bien leur mission de service des étudiants. Leur situation particulière découle en effet de la reconnaissance par la Commission paritaire – organe gérant la vie associative de Sciences Po et composé de huit représentants des étudiants issus des élections syndicales et de huit représentants du corps enseignant – du caractère « d’intérêt public » de leur mission auprès des étudiants. Ces aides prennent d’abord un aspect logistique, avec le paiement par Sciences Po de l’ensemble des frais de reprographie, ainsi que la mise à disposition et le nettoyage de locaux permanents et individuels, situés à la cafétéria du 27 pour le BDE, l’AS et Sciences Po Environnement, au 56 rue des Saints-Pères pour le BDA et au 84 rue de Grenelle concernant Junior Consulting. En plus de ces précieux avantages en nature, les cinq associations profitent de dotations budgétaires directes qui diffèrent énormément de l’une à l’autre, le montant étant fixé lors des réunions de la Commission paritaire en fonction du coût des projets proposés et de la qualité du bilan moral et financier de chaque association, ce bilan étant établi par la même Commission à la fin de chaque année scolaire.
Green Business

Interviewé à ce sujet, Julien Palomo nous détaille les contributions financières versées par l’administration de Sciences Po aux associations permanentes. Sur les 170 000 euros dédiés par Sciences Po à ses associations permanentes, Junior Consulting ne touche par exemple pas un centime, pour la bonne raison qu’elle réalise déjà un chiffre d’affaires très important, de l’ordre de 150 000 euros chaque année, grâce aux services qu’elle fournit aux entreprises. Le BDA suit lui aussi un traitement particulier, qui consiste en des soutiens financiers ponctuels à l’occasion de manifestations particulières, comme la Semaine des Arts. Le BDE et l’AS profitent quant à eux d’un système mixte, avec d’abord une aide directe de l’ordre de 7 000 euros par an pour le premier (sous la forme d’un crédit en compte) et de 20 000 euros pour la seconde (destinés à la location des infrastructures sportives), avec en complément des aides ponctuelles destinées à certains évènements particuliers, comme l’organisation du Gala ou celle du Crit’ à Paris l’an dernier.

A l’inverse, Sciences Po Environnement engloutit à elle seule 85 000 euros de ce budget, sous la forme d’une enveloppe mise à sa disposition si un projet déposé devant la Commission paritaire et justifiant l’emploi d’une part de cette somme est accepté. En admettant qu’une telle débauche de moyens reste nécessaire pour enfin réussir à convertir les étudiants, les enseignants et l’ensemble du personnel de Sciences Po à la protection de la planète, il faudrait alors que les résultats soient à la mesure des sommes investies. Or, on remarque immédiatement que ces précieux fonds permettent de financer des projets dérisoires voires stupides, à l’image du prêt de verres réutilisables pour les soirées ou, encore plus percutant, la création de ruches sur les toits de Sciences Po. Au delà de l’impact décisif de ces actions sur nos pauvres petites consciences peu concernées par l’écologie, il est paradoxal qu’en dépit des aides exorbitantes de l’administration, être un bon sciences-piste écoresponsable coûte aussi cher. Sur les cinq euros à débourser pour faire l’acquisition d’un pot de miel parfumé aux fientes de pigeons germanopratins, moins d’1e50 est reversé à une association défendant la reforestation et l’apiculture à Madagascar. Madagascar, qui a bien évidemment plus besoin d’hectares de forêt que de nourriture ou de médicaments…

78309_163428902_money-tree_H055815_L.jpgSi l’on ne manquera pas de m’objecter qu’il est très cher de fabriquer du « bon miel à Paris » ou que sauver la planète nécessite qu’on y mette le prix pour assurer une vie agréable à nos futurs enfants et petits-enfants, on peut s’étonner que d’autres moyens d’action plus humbles financièrement et peut-être plus efficaces ne soient pas davantage valorisés, comme l’organisation de conférences à grande échelle (à l’image de celle sur le gaz de schiste le 26 septembre dans l’amphithéâtre Jean Moulin) servies par des intervenants reconnus et forts respectables dans le domaine écologique comme Nicolas Hulot ou José Bové, ou la mise en place de moyens de sensibilisation plus proches des activités quotidiennes des étudiants, à l’instar des affiches prônant l’impression recto-verso en bibliothèque pour économiser le papier. Ainsi, concernant le jardin, pourquoi ne pas multiplier les cendriers entre les escaliers et la pelouse pour éviter de « laisser le jardin dans l’état où vous l’avez laissé hier » ? A la place, l’incroyable lubie d’une « Forêt Sciences Po » de 4 hectares en région parisienne à des fins de sensibilisation des étudiants, de compensation des émissions de CO2 de l’école et de préservation de la biodiversité, représente la dernière initiative improbable de l’association, comme un symbole de la folie des grandeurs qui la caractérise depuis sa création, encouragée en cela depuis l’année dernière par les aimables donations de l’administration.

Malgré tout cela, les membres de cette association ne méritent pas d’être les seuls pointés du doigt, car la raison principale de cette débauche extravagante de moyens en leur faveur reste avant tout liée à la « nécessité » pour l’école de se forger une belle image extérieure, sensible aux problèmes particulièrement en vue de son temps. En arrosant si grassement une association promouvant l’écologie, Sciences Po ne fait finalement rien d’autre qu’acheter au prix fort sa caution environnementale.

60 Comments

  • Adrien Van Eynde (ancien président de Junior Consulting)

    Je ne veux pas rentrer dans le débat relatif à SPE mais l’article comporte plusieurs erreurs concernant Junior Consulting :

    – Il n’existe pas de réel classement des Junior-Entreprises et en tous les cas, Junior Consulting n’est sûrement pas la troisième derrière HEC et l’ESSEC. Si ces deux dernières associations réalisent un chiffre d’affaires très important (entre 600 000 et 1 500 000 euros selon les années), elles sont régulièrement épinglées pour des problèmes de gestion et de déontologie. Junior Consulting fait en revanche partie des 30 meilleures Junior-Entreprises de France en 2011 (liste établie par la Confédération nationale des Junior-Entreprises) et fait partie des quatre finalistes du Prix d’Excellence des Junior-Entreprises 2011 – finalistes parmi lesquels on ne trouve pas HEC ni l’ESSEC.

    – Junior Consulting a réalisé un chiffre d’affaires de 250 000 euros en 2010 – et non de 150 000 euros selon l’article. Ce chiffre d’affaires est modeste en comparaison de celui du BDE ou de l’AS, et ne devrait logiquement pas oblitérer la possibilité de recevoir des subventions de la part de Sciences Po. Junior Consulting a reçu une subvention de 5000 euros en 2008 pour le changement de son identité visuelle et ne repousse pas l’idée de bénéficier de financements pour des projets de développement bien identifiés. En tout état de cause, la Junior-Entreprise ne souhaite pas obtenir des subventions uniquement parce qu’elle en a le droit et ainsi dilapider inutilement les budgets de Sciences Po. Si sa capacité d’autofinancement est suffisante, nul besoin de faire appel aux subventions.

    Ce type d’article est bénéfique au débat et met en relief de réelles problématiques mais il a le défaut de présenter les associations permanentes comme des structures sous perfusion, nuisibles à la communauté Sciences Po. Elles offrent pourtant des services essentiels aux étudiants et ceux qui les gèrent choisissent bénévolement de concilier leurs cours et des responsabilités associatives très prenantes.
    En tous les cas, le rédacteur de l’article ne démériterait s’il vérifiait et citait ses sources, comme c’est le cas pour tout travail journalistique sérieux.

  • Charles Besse

    Calmez-vous sur les likes les lecteurs, les UnesA vous pouvez m’ajouter sur fb (Charles Bdl)
    P.S.: Je suis célib.

  • Adrien Bouillot, le vrai

    J’aimerai qu’on cesse d’utiliser mon nom de la sorte, c’est drôle mais ça ne reflète pas mes opinions.

    Sinon, Ex-Rédacteur, ce genre de règlement de compte n’a strictement rien à faire dans un commentaire public. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé en interne mais ce genre de réaction est ridicule et indigne de ton travail que j’avais félicité l’année dernière. Tu vois, c’est dur les attaques ad-nominem en public.

  • cohérence

    @futur-ex rédac chef
    Et un article polémique univoque, rédigé sans vérifier les sources et sans interroger les acteurs concernés, c’est digne de publication ?

  • Futur-ex rédac chef

    @ »Ex-rédacteur » (Philippe Wen)
    Comprend qu’un article de 6 pages 1er degré et partial, après qu’on t’ai demandé 3 fois de le recommencer et donc 2 mois après l’évènement en question, n’est ni pertinent ni publiable.

  • Olivier

    C’est vrai après tout, supprimons toutes les associations permanentes de Sciences-Po qui ont si peu d’intérêt, et remplaçons les par La Péniche, journal de la dictature des idées. Il est facile de critiquer mais proposez donc des solutions, si celles mises en place ne vous conviennent pas. SPE est une association permanente depuis un an seulement, et les moyens qui lui sont attribués sont nécéssaires à la mise en oeuvre de ces projets.
    Pour revenir sur le projet forêt, tant blâmé par notre journaliste en herbe, connaissez vous seulement son budget, pour 2011-2012? 100 euros, en tout et pour tout. Est-ce intolérable d’utiliser 100 euros pour planter une forêt, dépolluer un sol, s’en servir de laboratoire scientifique et pédagogique, et compenser l’impact environnemental de Sciences-Po?
    Avant d’écrire un tel papier, ou de l’approuver avec tant d’ardeur, regardez autour de vous. Est-il vraiment pertinent d’attaquer SPE lorsque l’on vit dans un appartement chauffé a 22°C, que l’on vient à Sciences-po en Vespa, et que l’on jette ses mégots par terre, puisque tout le monde le fait?

  • Ex-rédacteur, au projet Copenhague et assez mécontent de l'article

    Le jour où LaPéniche arrêtera de prendre Sciences Po Environnement pour bouc émissaire de tous les problèmes de ce monde, on aura progressé.
    Parce que les articles pour descendre les ruches ou la semaine du développement durable n’ont aucun mal à être publié ; mais quand un rédacteur veut faire parler du projet Copenhague, on lui dit que l’écologie n’est pas un sujet porteur.

  • Adrien Bouillot

    Allo SPE ? Je sais pas si vous êtes au courant mais y a un réchauffement climatique qui nous arrive dans la gueule. Il a été prouvé scientifiquement. Et c’est pas les abeilles qui vont vous aidez à l’empêcher. Qu’il est facile de faire culpabiliser les étudiants sur l’état de la pelouse, mais vous, qu’avez vous fait contre la fonte des glaces en arctiques et en antarctiques qui va provoquer l’engloutissement d’énormément de régions du globe, et comme par hasard, des plus pauvres : madagascar reste une île, loin de l’immensité qui protège les Amerlocks.

  • moins de grands discours et plus d'action

    C’est incroyable ce que vous pouvez critiquer sans bouger d’un centimètre vos petites fesses dorées. Evidemment, il est beaucoup plus facile d’écrire ce que vous pensez ici, anonymement (et je vais donc vous imiter en ce point là) que d’aller voir SPE directement avec des propositions constructives et des idées pour changer ce qui vous dérange dans son fonctionnement ! Quel courage, vraiment, BRAVO !!

    Vos jolies théories ne sont pas forcément erronées, mais si vous avez des propositions concrètes pour « dépasser le système capitaliste productiviste » au quotidien, alors n’hésitez pas à passer à l’action, si du moins vous percevez l’urgence de la situation ! Au lieu de rejeter en bloc et de critiquer de loin, essayez donc de monter ne fut-ce qu’un projet qui parvienne à sensibiliser et à mobiliser la communauté de ScPo, dans sa petite bulle d’indifférence, aux valeurs dont vous parlez.

    Sur un autre plan, il est tout bonnement hallucinant de voir les réactions que suscite le simple chiffre de 85 000 euros, sans mention duquel je doute que cet article aie provoqué autant de commentaires passionnés ! Quand on connait le salaire annuel auquel vous prétendrez dans quelques années, franchement, s’effaroucher ainsi est pour le moins hypocrite.

    Enfin bref, une nouvelle illustration du comportement tellement typique, formaté et estampillé « SciencePo », facile à reconnaitre pour quelqu’un qui vient d’un autre horizon et qui s’est ouvert l’esprit autrement qu’en allant prendre des cuites à l’autre bout de la planète pendant sa 3e année…

  • Lucas

    @Claude A.
    Malheureusement, le réchauffement climatique dû à l’activité humaine n’est pas une hypothèse mais bien une réalité.

  • Hadrien P.

    @Marie L.
    Pour avoir fait plus concis, mais surtout bien plus lucide et plus informé, merci. C’est exactement ça.

  • Claude Allègre

    Non, sérieux, quoi. Le réchauffement climatique dû à l’activité humaine (qui n’est d’ailleurs qu’une hypothèse, amis écoloïdes et étatistes, je vous le rappelle), vous trouvez qu’on n’en entend pas parler? Au contraire, les gentils journaux (bien subventionnés par notre Etat vert et mignon) y consacrent au moins une pleine page chaque jour. Alors, c’est pas une assoce à deux balles qui, pour toute sensibilisation, pourrit le jardin une fois par an qui va sensibiliser à quoi que ce soit.
    Sciences Po Environnement devrait être une asso comme les autres, et trouver son argent comme les autres pour financer ses projets idiots. Mais ça sera pas trop dur, vu l’infiltration bien-pensante ici et ailleurs.

  • X

    Petit point forêt, avant de critiquer, il faut tenter de lire en entier les présentations :

    « Aucun financement nécessaire. Le terrain ne sera pas acheté mais issu de la coopération avec une collectivité locale. La forêt sera aussi normalement plantée grâces à des partenariats. Seuls d’éventuels coûts de transport pour rencontrer des élus d’Ile de France sont à prévoir.

    Frais de transport et matériel de communication prévus : 100 euros »

  • Meghann

    @ Hadrien P:
    Sciences Po Environnement se centre sur la « sensibilisation sérieuse aux concepts de développement durable, d’écologie et sur la communication » lors de l’annuelle Semaine du Développement Durable (SDD) qui se tiendra cette année en avril.

    Les étudiants sont d’ailleurs sollicités pour l’organisation de la Semaine du Développement Durable 2012 grâce à un sondage avec plusieurs propositions de films et de conférences thématiques. Bien évidemment, toutes vos suggestions d’événements et de conférences sont les bienvenues.

    http://www.surveymonkey.com/s/3R59D

  • Marie L.

    Nous avons ici un article de la Péniche fort bien rédigé, une réponse de SPE bien argumentée (et un retentissement par l’intermédiaire du post sur FB de notre cher Directeur.)

    En regardant de plus près les actions de Sciences Po Environnement (oui j’ai été à l' »assemblée environnementale » & sur votre site internet), on comprend mieux… que leur vision c’est: « la planète se protège par le tri et se calcule avec un bilan carbone! » Rien qu’à voir la pauvreté du message de la semaine du développement durable 2011, pour réaliser que cette association (dans sa forme actuelle) est inutile. Et même pire, elle laisserait penser que le combat écologique se réduit à ces quelques gestes quotidiens.

    L’écologie politique, c’est dépasser le « système capitaliste productiviste ». Cela ne veut sans doute rien dire pour la plupart des membres de l’association pour qui la cause environnementale s’arrête à une nourriture bio, quelques ruches sur le toit et le recyclage des déchets pour Noël… bref un engagement d’écolos-bobos financés par nos frais de scolarité. (85k€ de budget, du jamais vu dans l’associatif étudiant!)

    Enfin, on aurait tort de mettre toute la responsabilité sur l’association. La première concernée est l’école. Il faut savoir que la Chaire Développement Durable est partenaire de l’Institut du Développement Durable et des Relations Internationales (c’est d’ailleurs la même directrice). Il ne reste qu’à analyser les liens des industriels avec l’IDDRI (fondateurs, conseil d’administration, EPE…) pour avoir un éclairage sur les forces en présence et les intérêts en jeu.

    C’est pourquoi l’école en créant une association permanente se dote d’une image « verte » et musèle la cause environnementale en plaçant des « éco-tartuffes »à la tête de Sciences Po Environnement.

    Notre école forme ici le prochain (ou la prochaine?) Nicolas Hulot!

  • Maud

    > Hadrien P.: Un commentaire constructif, ça change !!! Je comprends que cette vision de l’association t’ait rebutée, mais c’est dommage que tu ne sois pas venu pour le dire lors de la Première assemblée environnementale, ou chacun, adhérent ou non, a droit à la parole.
    Sciences Po environnement est une association qui recrute tout au long de l’année, et nous manquons cruellement de volontaires / chefs de projets en sensibilisation et communication. Sciences Po environnement n’est pas un enceinte figée aux valeurs immuables et toutes les bonnes volontés sont les bienvenues!

  • Hadrien P.

    Et si au final le rôle de Sciences Po Environnement ne devait pas plutôt être centré sur la sensibilisation sérieuse aux concepts de développement durable, d’écologie, sur la communication, et non pas sur la gestion du bilan vert de Sciences Po ?

    Bien sûr, cultiver du miel sur le toit, améliorer l’isolation, et acheter une forêt a un impact (je n’en doute pas, une question sur ce dernier point cependant : pourquoi ne pas acheter une forêt d’une étendue plus grande en Amazonie ou ailleurs par exemple ?), mais (et on s’en rend compte à la lecture de cet article et de ses commentaires) ce sont des projets en réalité contre-productifs.
    Dorénavant, dans ma vie future d’ex-étudiant d’IEP moyen, l’écologie, l’environnement évoqueront ces bisounours qui croyaient changer le monde avec leurs pots de miel et qui voulaient nous faire partir en car en 3A, haha.

    La ligne actuelle de SPE a l’air de se résumer par : des projets gadgets visibles et simples à comprendre (miel, tri, gobelets) pour la masse des étudiants, considérée comme stupide (à tort ou à raison) et des projets à long terme peu visibles et que l’on ne peine pas à expliquer à cette même masse.

    Pourtant, faut-il rappeler que Sciences Po n’est finalement qu’une structure de « seulement » une dizaine de milliers d’étudiants ? La réduction du bilan carbone de l’Institut, c’est bien, pourquoi pas, mais c’est en réalité une erreur d’appréciation d’échelle.
    Dans quelques années, quand certains occuperont des postes « de la décision », travailleront dans « le conseil, l’industrie, l’énergie, les transports, les administrations publiques, l’urbanisme » (oui j’ai piqué la liste), quel aura été l’influence de cette cinquième association permanente ?
    Elle aura conforté l’ensemble de ces gens dans leurs jugements : les écolos, c’est ceux qui veulent qu’on trie les poubelles et sauver les pandas.
    Alors que même le moins informé est conscient que l’environnement est un enjeu de politiques publiques et industrielles. Sans parler de ceux qui auront pris comme cible facile les écolos-bobos, roulant en Hummer, « pour faire chier le monde ».

    Pour revenir à « SPE », leur rôle ne devrait-il pas alors être une campagne pour casser ces préjugés ?
    Dépasser la réduction de l’écologie à « l’action citoyenne », à des ateliers de transformation des canettes en décorations de Noël (véridique, cf. leur page « Noël Durable »), c’est essentiel.
    C’est personnellement ce qui m’a dérangé dès la présentation du SPE cet année au 1A. C’est triste.
    Que faire maintenant ? Monter une association concurrente qui s’investirait à casser cette vision, pour le bien de tous, me semble un peu ridicule. Pourquoi ne pas simplement créer une ligne politique solide différent de l’actuelle ? Le développement durable, cela ne concerne pas les « amoureux de la nature (et des animaux tant qu’on y est), mais la plupart des personnes, intéressées par l’économie du développement (au moins deux continents…), les problèmes alimentaires et la majorité des enjeux sociaux…

    Triste de détériorer l’image de ce domaine à coup de pots de miel.

    Je hais les pandas, ne me passionne pas pour savoir si la généralisation de la viande halal permettra de mieux traiter les bêtes, mais aimerais au moins que l’on dépasse le « je ferme le robinet quand je me brosse les dents », pour passer successivement du « je ne remplis pas ma piscine en été pour ne pas assécher ma région » au « je ne m’implante pas dans ce pays pour y pourrir les fleuves/les sous-sols/la vie des gens ».

  • Machiavel à SPE

    « Car les hommes, en général, jugent plus par leurs yeux que par leurs mains, tout étant à portée de voir, et peu de toucher. Tout le monde voit ce que vous paraissez ; peu connaissent au fond ce que vous êtes »

  • L'abolitionniste

    SPE a porté une action piteuse pour la taille de son budget. Exigeons qu’on lui coupe la tête ! Retirons lui son statut d’association permanente. Tout simplement.

  • Fabien

    Point intéressant soulevé : c’est une bien lourde tâche pour les élèves, même réunis en association (permanente, ouais…) d’assurer la charge environnementale de Sciences Po ( Oui ! Cf commentaire de Robert), pour et avec l’administration de Sciences Po (plus ou moins volontaire), pour les élèves (plus ou moins concernés comme le montre cet article; peut-on comparer le WEI et le bilan carbone?…)
    Bref, encore du travail, mais c’est ce à quoi travaille Sciences Po Environnement, et chacun peut participer !

  • nicolas hulol

    l’avenir de la France est assuré par notre bon miel et nos gobelets réutilisables Chloé, ne t’inquiètes pas

  • Fabien

    « si un projet déposé devant la Commission paritaire et justifiant l’emploi d’une part de cette somme est accepté ». SPE n’engloutit (sic) pas le budget !
    Donc ceux qui disent que c’est du bon journalisme se trompent ! C’est un article d’opinion, un journaliste aurait analyser les dépenses réelles.

    C’est l’article qui est scandaleux.

  • CV

    « c’est quelque peu inquiétant quant à l’avenir de la France… »

    Heureusement que tu es là, Chloé, pour nous éclairer, nous pauvres abrutis à la réflexion déficiente qui mettons en danger la Mère-Patrie par notre stupidité inconsidérée.

  • Chloé

    85 000euros / (10 000 étudiants : http://www.sciencespo.fr/content/11…) = 8,5 euros par étudiant, pour avoir un peu plus d’air pur à Sciences Po et ailleurs, c’est moins cher que deux bières à Paris, qu’une adhésion au BDE (adhésion ScPo Environnement = 1euro), et concrètement, ça serait dommage que LaPéniche.net se transforme en journal à scandale en écrivant en gros des chiffres qui font peur, mais ne veulent pas dire grand chose…

  • Chloé

    En fin de compte, on retombe sur les débats bas de gamme, des étudiants/citoyens/électeurs, qui ont une vision très court termiste, voire purement financière (droits d’inscriptions/impôts), et sont dans l’incompréhension quand une association/des groupes de personnes tentent de prendre en compte des enjeux qui, ayant des conséquences à plus long termes et beaucoup plus globale qu’une simple soirée, sont forcément moins facile à voir et à comprendre… Je pensais cependant que des étudiants de Sciences Po auraient un niveau de réflexion un peu plus poussé… c’est quelque peu inquiétant quant à l’avenir de la France…

  • la-loutre

    Oh bah oui, c’est totalement scandaleux, tout ce bel argent qui ne servira pas à se bourrer la gueule entre gens « in » et « en vue » en polo Fred Perry et nuisette Zadig&Voltaire dans des soirées organisées par et pour les deux cent personnes « qui en sont »!
    C’est vrai qu’une asso de gens motivés et enthousiastes (et pas sectaires) qui consacrent la plupart de leur temps à des projets voyant un peu plus loin que la gueule de bois du lendemain, c’est vraiment nul, comme concept!
    Scpo Environnement a clairement un problème de communication sur ses projets les plus techniques et ne sera vraisemblablement jamais une asso « in » comme le BDE, l’AS et consorts…en attendant, si la Péniche continue sur la voie du journalisme Closer ascendant café du commerce (avez vous jamais mis les pieds dans une ag de scpo environnement?), c’est son utilité à elle au sein de scpo qui ne va pas tarder à être remise en question.

  • Le bureau de Sciences Po Environnement

    Permettez-nous d’être étonnés de constater qu’aucun d’entre nous n’a été interrogé par la Péniche avant la publication de cet article. Sans doute quelques « erreurs » auraient pu être évitées.

    Tout d’abord, quelques précisions concernant le budget qui nous est alloué. Chaque année, 85 000 euros sont en effet mis à notre disposition. Cela peut effectivement paraître beaucoup pour une association aussi jeune que la nôtre. Mais c’est très peu pour l’ensemble de la politique environnementale de Sciences Po. Nous sommes bien conscients de la responsabilité que Sciences Po nous donne à travers cette enveloppe, et nous n’investissons pas un centime qui ne profite pas directement à la communauté de Sciences Po.

    Le miel ? Le projet s’autofinance. Le projet « Partir vert » (incitation financière à l’usage de moyens de transport propres) ? Il se concrétise par une aide financière directe. Les gobelets ? Nous en avons prêtés plus de 2000 au deuxième semestre de l’année universitaire 2010/2011 (preuve que nous répondons à une vraie préoccupation). Les conférences ? Nous plaidons coupables : sur les nombreuses conférences organisées, il y a souvent quelque chose à grignoter à la sortie. La forêt Sciences Po ? Rien n’a jusque-là été déboursé et nous comptons nous appuyer sur des subventions publiques une fois le projet prêt à être lancé. L’idée de ce projet ne doit d’ailleurs pas être attribuée à une quelconque mégalomanie, mais bien à un souci de compenser une partie des émissions de Sciences Po.

    Mais alors que fait-on avec le reste de ce budget ? Beaucoup de choses dont vous ne parlez pas ! Toutes nos actions ne sont pas visibles pour les étudiants qui ne chercheraient pas à se renseigner sur nos activités. Dommage que vous en soyez resté à ce stade sans prendre la peine de consulter les PV de nos assemblées environnementales (assemblée générale) pour connaître l’ensemble de nos actions. Au programme : compensation de 80% des émissions de postes fixes de Sciences Po, établissement du bilan carbone de Sciences Po, aide financière à l’éco-responsibilisation des associations non permanentes (8 d’entre elles ont signé la semaine dernière notre « charte de l’environnement ») et permanentes (financement de T-shirt en fibres bio pour les supporters parisiens du dernier CRIT), installation d’une cafétéria gérée par les étudiants en lien avec P.A.V.è.S. (fin du projet en février si tout se passe bien), aide financière et logistique à la réalisation de la simulation « Copenhague et si ça s’était passé autrement », mise en place de papiers recyclés dans les imprimantes, installation de panneaux solaires (projet qui aurait déjà abouti si l’actualité politique ne nous avait pas rattrapé avec une réforme votée l’année dernière et très défavorable à ce type d’énergie), installation d’un toit végétal à Sciences Po pour améliorer l’isolation des bâtiments, amélioration du système de recyclage (et non, pour des raisons que nous ne pouvons développer en une parenthèse, installer une ou deux poubelles de plus ne changera rien), financement d’une revue distribuer gratuitement aux étudiants, création d’un système d’échange local (avec notamment échanges de biens mobiliers entre étudiants internationaux), suivie des futurs négociations liées aux questions environnementales, etc..

    Et au risque de vous décevoir, même avec tout ça, nous sommes encore loin d’avoir dépensés nos 85 000 euros cette année. Parlons de cette somme en elle-même. Nous n’insisterons pas sur l’importance des enjeux environnementaux. Nous laissons à chacun la liberté d’ouvrir un journal ou de lire les engagements pris par la France (et de la plupart des pays développés) à travers différents traités internationaux liés aux questions climatiques et environnementales. On nous reproche d’avoir un budget surdimensionné en comparaison des moyens des autres associations permanentes. Rappelons que par nature nos actions sont couteuses et ne peuvent être rentables qu’à long terme, et sur un point de vue qui parfois dépasse le simple et réducteur décompte financier.

    On nous accuse également de ne pas fournir assez de services aux étudiants. Nous y travaillons et du progrès reste à faire dans ce domaine. Mais Junior Consulting mis à part, nous pouvons dire que nous sommes la seule association à recruter des volontaires actifs tout au long de l’année ; c’est d’ailleurs aussi sur ce point que nous aurions apprécié trouver une remarque de votre article : nous permettons à n’importe quel étudiant porteur d’un projet solide d’être financé pour permettre la réduction de l’empreinte écologique de Sciences Po. Nous sommes également une des plus ouverte aux étudiants internationaux, puisque deux des onze membres de notre bureau viennent de l’étranger (et n’occupent pas les postes les moins importants) et qu’un cinquième de nos projets sont intégrés dans notre nouveau « pôle international » entièrement anglophone. Nous travaillons de plus à la traduction en anglais de toutes nos brochures et de notre site. Notre bureau se compose également d’une étudiante en deuxième année sur le campus de Menton !

    Enfin, vous nous reprochez de travailler à l’amélioration de l’image de Sciences Po. Il est vrai que lorsque nous parlons de nos actions à des représentants d’autres associations ou à des réseaux impliqués dans le développement durable en France ou en Europe, ou aux référents développement durable d’autres établissements, les réactions sont toujours très positives et que nous pouvons donner l’impression que Sciences Po (ou au moins ses étudiants) est en pointe dans les réponses apportées aux problèmes environnementaux. Mais nous n’oublions pas que nous restons indépendants et n’hésitons pas à critiquer l’administration lorsque nous l’estimons nécessaire. En témoigne la lettre envoyée à Richard Descoings cet été suite à l’accord conclu avec la compagnie aérienne Lufthansa (http://scpo-environnement.org/refle…) ou notre demande répétée de la création d’un plan vert à Sciences Po (obligation légale depuis le vote de l’article 55 de la Loi du Grenelle 1 du 3 aout 2009) qui devrait porter ses fruits cette année. Nous conclurons en rappelant que nous ne sommes une association permanente depuis seulement un an. Nous ne choisissons pas les projets qui marchent. Nous avons par exemple été très surpris du succès qu’on eut nos gobelets. De même, il n’a jamais été question de faire de la vente de miel un de nos projets phares et nous aurions presque préféré que l’attention des étudiants soit concentrée sur d’autres aspects de notre association. Soit dit en passant, l’idée n’est pas de nous, mais de Richard Descoings lui-même. Alors certes, de nombreuses choses restent à faire et nous travaillons dessus.

    Nous essayons d’agir sur tous les points qui ont été évoqué dans cet article et dans ces commentaires, à l’exception de l’installation de nouveaux cendriers (et vu l’insistance de cette proposition, nous allons surement nous pencher dessus). Cet article et ces réactions prouvent au moins une chose : notre communication auprès des étudiants est insuffisante et nous essayerons de travailler sur ce point dans les semaines à venir.

    Il est dommage que La Péniche, plutôt que de parler de la face « cachée » de Sciences Po Environnement, s’en tienne à la vision que peut (légitiment) avoir tous étudiants mal informés. Nous ne remettons pas en cause votre ton critique que vous êtes tout à fait libre d’adopter si vous nous jugez inefficaces. Nous regrettons simplement que cet avis s’appuie sur un manque d’information, loin d’un journalisme qui se voudrait proche de la réalité et des personnes qui la composent.

    Je vous invite chaleureusement à venir à notre prochaine Assemblée environnementale afin de juger de l’utilité de nos actions concrètes, et pourquoi pas être porteur d’une de vos idées au sein de notre association. N’hésitez pas non plus à passer à notre local entre 12h30 et 14h30 pour discuter avec nous, ou à consulter notre site internet (http://scpo-environnement.org/)

    Au plaisir de peut-être enfin vous rencontrer,

    Le bureau de Sciences Po Environnement

  • Elleore

    Quelques points à clarifier, que la plupart des auteurs de ces messages ignorent manifestement:
    1.Les 85 000 euros n’ont PAS été complétement dépensés, c’est simplement un budget alloué.
    2. Beaucoup de conférences ont été organisées l’année dernière, notamment une conférence avec Valérie Masson-Delmotte, coauteur des rapports du GIEC, et la décision a été prise d’en faire moins en raison du manque d’étudiants présents.
    3. Pensez-vous vraiment que SPE aurait préféré mettre des ruches sur les toits avant de s’occuper du tri? A Sciences Po, le tri est fait en aval, et SPE cherche depuis un an à lancer une étude pour comparer l’efficacité du tri en amont et en aval.
    4. Comme souligné par Robert, SPE a en charge TOUTE la politique environnementale de Sciences Po, et loin d’ avoir l’administration dans la poche, SPE la harcèle pour se faire entendre.
    Encore une fois, tous les projets sont décidés COLLECTIVEMENT en AG: si vous n’êtes pas satisfaits de ce qui se fait, pourquoi ne venez-vous pas proposer de nouvelles idées?
    J’ai été à plusieurs AGs d’associations, et je tiens à vous dire que le compte-rendu de tout ce qui a été entrepris l’année dernière par SPE était vraiment important.
    Merci à laPéniche pour cet article, les commentaires montrent qu’il y a clairement un problème de communication.

  • Youki

    Sandra, le tri sélectif se fait au niveau de la récupération des poubelles. SPE fait appel à l’entreprise la Corbeille bleue, qui s’occupe de faire ce que les élèves ne font pas encore.. C’est plus rentable de faire un « bon » tri, ex post, plutôt que de remercier l’entreprise et de s’en remettre aux élèves.. Trop de risques. Mais je reconnais que c’est un mauvais point question sensibilisation.

  • Cecile - Présidente de l'ASPE

    Bonjour

    Nous serions ravis de pouvoir vous rencontrer si vous souhaitez avoir des informations complémentaires quand à notre activité. Vous pouvez passer à notre local tous les midis entre 12h30 et 14h30

    Bien à vous

  • Chloé

    Il est clair qu’il y a un problème de communication sur les actions et les actions de Sciences Po Environnement. Cependant, un grand nombre de vos critiques me semblent totalement injustes. Encore une fois, c’est une association très jeune qui mène des actions de long terme qui demandent un travail considérable sur plusieurs mois voire plusieurs années ! Les membres de l’association ne manquent pas d’idées ni de motivation, mais rien n’est simple et il ne suffit pas de décréter une idée pour qu’elle soit immédiatemment réalisable ! Pour ce qui est du tri sélectif par exemple puisqu’il a été évoqué, il s’agit de prouver à l’administration qu’une solution plus écologique et intéressante économiquement que la procédure actuelle existe, cela demande beaucoup de travail et de recherches, et bien entendu de longues négociations avec l’administration. L’association y travaille.
    Sciences Po est loin d’être exemplaire en matière d’environnement, et Sciences Po Environnement agit pour y remédier, et d’année en année elle gagne en reconnaissance !

  • Tonii Lopès

    Wesh euh sa défonnsse l’environemant, le vert et tout sa, mwa je vou soutient Sciences Peau environemant, chez ouam aussi je resikle mes vieux Cédés de TeCKtoniiiiik (POOOOH TCK RPZZZZZZZZZ LE METROPOLIS OUESH)

    Shange rien BRo !

  • Alexandre

    Cet article et les messages prouvent une seule chose : il y a un problème de communication du côté SPE. Mais il faut effectivement se rappeler l’âge de l’association, comme cela a été mentionné plus haut.
    SPE s’occupe d’un travail titanesque qui est tout simplement délégué par l’administration et primordial, parfois obligatoire. Avant de lancer un projet d’envergure, l’ampleur des études à réaliser est important. Avant de lancer une stratégie sur plusieurs années (pcq c’est sur plusieurs années que les 85 000E vont être dépensés), il faut faire des études. Il a fallut 2 ans pour effectuer le bilan carbone de ScPo et partir sur des bases solides. Parce que ScPo DOIT justifier ses dépenses, comme cela a été indiqué plus haut.

    Vous pensez vraiment que la solution panneaux solaires n’a pas été étudiée ? Depuis peu elle n’est plus rentable, d’où son abandon.
    Est-ce que les auteurs de l’article ont fait une étude pour savoir le retour sur investissement pour l’opération gobelet, en terme de plastique non consommé, en terme de changement de mentalité ?

    Je comprends tout à fait l’envie de la communauté étudiante d’avoir un retour des frais de scolarité pour s’élever artistiquement, faire du sport, ou faire la fête. Mais comparez-ça à changer la mentalité d’une institution, tout une chaine de tri, d’achat, etc. Est-ce qu’on parle des mêmes budgets ? Est-ce qu’on parle de la même échéance ?

    En tout cas, merci à laPéniche pour cette initiative, elle participe à un débat de fond, si on prend la peine de bien se renseigner et d’être constructif. Ca fait jamais de mal de secouer le cocotier, à condition d’être crédible.

  • Robert

    Vous – équipe de rédaction de La Péniche et commentateurs des articles – êtes tous bêtement hallucinants.

    Quelques informations rapides, pour vous aider un peu :
    – toutes les décisions de ScPo Environnement sont prises par l’assemblée générale de l’association, à laquelle donc tout les adhérent-e-s votent (et c’est pas difficile d’adhérer) et à laquelle aussi les non-adhérent-e-s peuvent prendre la parole.
    – toutes les dépenses engagées par ScPo Environnement doivent votées en Commission paritaire, dont les procès-verbaux sont mis en ligne par l’administration, et à laquelle siègent vos représentant-e-s étudiant-e-s (pour lesquel-le-s vous votez, ou pas).
    – l’association réunit des étudiant-e-s, mais aussi des enseignant-e-s, des personnels administratifs et techniques : elle n’est donc pas seulement une association étudiante.
    – l’association a la charge de toute la politique environnementale de Sciences Po. Toute. C’est un mode de décision nouveau, qui rompt avec les pratiques habituelles de la direction. Malheureusement, vous montrez que les étudiant-e-s ne sont toujours pas capables de s’auto-organiser pour faire quoi que ce soit de constructif.

    Je vous accorde volontiers le manque de clarté de l’association, peut-être aussi la trop grande technicité de certains sujets (Pour attirer des étudiant-e-s qui ne jurent que par le Crit’ et le WEI, vaut-il mieux vendre du miel et discuter isolation énergétique ?), et enfin, la difficulté qu’à ScPo Environnement de se trouver une ligne.

    Maintenant, tant que les un-e-s et les autres n’avez pas compris l’intérêt de discuter publiquement et démocratiquement l’intérêt d’une politique environnementale, on n’ira pas très loin. Tant aussi que la protection de l’environnement restera à vos yeux un gadget, on sera mal barrés.

  • Sandra

    Cher « un adhérent de SPE »,

    Tu as trouvé ta tribune pour nous renseigner sur tout ce qui a réellement été fait en seulement un an par la merveilleuse association dont il est question.

    On attend ça avec joie, impatience, cotillons et tout ça.

  • gauss

    @ un adhérent de SPE : Sciences Po Environnement axe délibérément sa communication sur des projets qui « font le buzz », à savoir la tentative de culpabilisation des étudiants avec la décharge de poubelles dans le jardin l’année dernière, les ruches sur le toit du 13U et la vente de miel en péniche. Tant pis pour vous si ces actions ne sont pas crédibles, et, de grâce, ne faîtes pas de faux procès aux étudiants en leur demandant de se renseigner sur des projets sur lesquels vous choisissez de ne pas communiquer (si tant est que ces projets existent) !

  • Champis, satyres et forêt vierge

    J’ai déjà des frissons dans les cervicales rien que de penser aux supers sauteries sous champis qu’on va pouvoir se faire avec tous les copains de SPE dans notre forêt de 4ha, en baisant comme des castors sous des tentes en papier maché par des boucs guatémaltèques.

  • eva joly approves this massage

    http://scpo-environnement.org/agir/

    la presentation de ce projet cinglé par SPE elle meme suffit à montrer à quel point sciences po ne sait plus quoi foutre de son fric, dans la mesure où le consacrer aux etudiants semble inimaginable. Casanova l’avait d’ailleurs dit tel quel il y a deux ans lors de la rentree solennelle des 1A: « vous avez des conditions de travail très avantageuses comparées à vos camarades à la fac, nous ne ferons rien pour vous aider, vous etes intelligents et matures. »

  • 2A

    Peut-être que l’indignation provoquée par ces révélations est excessive et qu’au final le seul problème qui existe ici est un problème de communication de SPE. Mais au final, quoi que SPE ait fait, lorsqu’on voit que 85 000 euros leur sont attribués, alors que le BDE n’a rien (contrairement à ce qui est indiqué), que l’AS n’a pas beaucoup plus proportionnellement et que le BDA n’est que ponctuellement aidé pour quelques évènements, ça reste révoltant. On ne paie pas autant par année pour que quelques types consacrent des sommes énormes à acheter des crédits carbone ; et je crois que les étudiants préfèrent en général que leurs droits de scolarité servent à améliorer le service aux étudiants, et à permettre que les autres associations n’aient pas de problèmes de budget permanents et stressants (alors qu’ils remplissent une tâche bien plus importante), plutôt que d’acheter des gobelets en plastique.

  • Etudiant

    On vous donne des pistes simples à creuser. Ce que je propose est concrètement simple à faire et si vous le faites, les choses auront beaucoup plus largement changé que jusqu’à présent:
    -panneaux solaires (le plus compliqué) : lancer un appel d’offre, faire les demandes d’aides de la région, de l’état, de SciencesPo (4/5 semaines pour monter le projet et le proposer à SciencesPo, car ça dépasse votre budget)
    -Les cendriers dans le jardin: 100 euros pièce, à acheter chez Métro ou ailleurs. (1 après-midi pour choisir , 1 après midi pour acheter)
    -Tous les readers (un mail à envoyer aux professeurs avant le début de chaque semestre)
    -Refaire l’isolation dans les salles (compliqué et lourd, harceler SciencesPo pour s’assurer qu’il l’ont pris en compte dans le projet de rénov, quelques jours)
    -Acheter des capacités électriques renouvelables aux opérateurs électriques (quelques jours de négo, aller voir la Direction de l’Immobilier de SciencesPo et leur demander de lancer le projet eux mêmes)
    -option en ligne lors de l’inscription administrative en 3ème année pour payer un complément optionnel (demander à l’informatique de sciences po de développer le code nécessaire, quelques jours de négo)
    -un tri plus sélectif (200 euros la poubelle)
    -les machines à gagner des jetons de café (1 coup de fil au prestataire, et 1000euros de réparation réassort par machine, en comptant large)

    Si vous déléguez et sous traitez aux services de SciencesPo et prenez des solutions rapides, vous pourrez pour une fraction de votre budget annuel faire avancer les choses

  • un adhérent de SPE

    Comme précisé dans l’article, le budget de Sciences Po Environnement est mis « à sa disposition si un projet est déposé devant la Commission paritaire », ce qui ne signifie aucunement que l’ensemble des 85 000 dont nous pourrions bénéficier ont été dépensé l’année dernière. Loin de là.

    Il est en tous cas très étonnant de lire cet article qui (comme dans la plupart des commentaires) limite l’action de Sciences Po Environnement à ce qui est « visible », c’est-à-dire aux projets de très court terme et qui ont donné des résultats immédiats, au détriment des projets moins connus ou qui doivent s’envisager sur des années (isolation des bâtiments, énergie solaire, amélioration du système de recyclage…). Le minimum aurait sans doute dû être de prendre le temps de se renseigner sur tout ce qui a réellement été fait en seulement un an.

  • #-faire-du-jetski-en-financant-la-construction-d'une-centrale-nucléaire-dans-un-parc-naturel

    Ok, mais moi j’aimerais bien savoir pourquoi on a une assoce permanente composée de fanatiques totalement inefficaces qui se prennent pour les sauveurs du monde, alors que d’autres comme Lapéniche ou ScpoTV dont la qualité n’est plus à prouver ne sont pas permanentes et pourtant bien plus utiles, appréciées, et reflétant une très bonne image, tant de l’école que de ses étudiants…

  • un non-adhérent de SPE bis

    L’article – et les commentaires – sont ahurissants. Comme précisé pourtant au début, SPE est reconnue assoc permanente depuis LA RENTREE DERNIERE. Soit un an. Tirer un bilan aussi peu nuancé dans le seul but de faire du buzz et d’attiser les sentiments primaires des sciences pistes sans réaliser qu’une action écologique d’ampleur n’est pas concevable dans un laps de temps si court est vraiment intellectuellement inquiétant.

  • Etudiant

    -Oui effectivement, pouvoir faire un meilleur tri sélectif que les deux poubelles en place qui forcent à mettre plein de trucs recyclables avec les trucs non recyclables
    -remettre en marche les machines à gagner des jetons de café quand on rend son gobelet ou sa canette de soda. Ca permettrait de diminuer les quantités jetées à la poubelle.

  • Etudiant

    -Pourquoi ne pas mettre des panneaux solaires plutôt que des ruches sur les toits. Ca permettrait de commencer à réduire un petit peu le bilan carbone de SciencesPo.
    -Les cendriers dans le jardin: très bonne idée.
    -Tous les readers (y compris du master) puissent être disponibles en PDF
    -Refaire l’isolation dans les salles
    -Acheter des capacités électriques renouvelables aux opérateurs électriques (surcout par rapport à l’électricité normale)
    -Ajouter une option lors de l’inscription administrative en 3ème année pour payer un complément optionnel pour compenser ses émissions transport, et marquer sur le relevé de notes si l’année a été compensée (tout en mettant en place un mécanisme progressif selon les ressources)

  • Joe

    Sciences Po Environnement c’est effectivement du délire, leurs actions sont pitoyables, leurs résultats très minces et ils dilapident 85.000 euros qui n’iront ni à l’AS/BDA ni aux autres associations non permanentes.
    Merci à l’auteur pour son ton franc et polémique qui corrobore l’opinion de beaucoup de sciences-pistes sur la non-action de Sciences Po Environnement.

    Maintenant la question est : que faire pour changer cela et pour que le BDA et l’AS touchent plus qu’une assoc qui ne sert à rien?

  • Sandra

    Excellente initiative.

    Je me suis toujours demandé comment il était possible de faire de cette asso une asso permanente, sauf pour cultiver une image attractive de l’Institut.

    Quand j’arrive à Sciences Po, des poubelles pour jeter mon journal? Deux à l’entrée du 27. Alors au lieu de pomper le fric du bon contribuable français ou de nos (hauts) frais de scolarité pour faire 3 pots de miel et planter 2 chênes, il faudrait peut être commencer par la base : le tri sélectif dans toutes nos installations.

    Pendant ce temps, d’autres assos louables rivalisent de superbes conférences et animations très cool avec des budgets bout de ficelle…. Tout ça pour des effets de cosmétique purs de l’image de l’école, l’écologie ca fait vendre dit-on.

  • Harpie Féroce

    Putain, je crois que c’est le meilleur article que j’aie lu sur la Péniche. Enorme LOL quant à la forêt de quatre hectares.

  • #Jeter-Nicolas-Hulot-Du-haut-de-son-helicoptere

    85 000 euros ça fait quand même 17 000 kebabs, soit de quoi nourrir une famille de 10 membres pendant plus de 2 ans. Quel gâchis.

  • #-manger-du-bébé-phoque-dans-son-4x4-avec-le-chauffage-à-fond

    Tout le budget environnemental y passe, mais est ce qu’on a besoin d’un tel budget environnemental? si c’est pour rembourser des billets d’eurostar, faire trois pots de miel et planter des arbres en banlieue c’est vraiment ridicule.

  • un ami non-adhérent de SPE

    L’article pointe du doigt un budget très important pour Sciences Po Environnement. Mais il faut savoir que toute l’action environnementale de Sciences Po passe par cette association étudiante. Et si vous aviez assisté à la réunion de rentrée de SPE, vous sauriez que la gestion des fonds y est transparente et que tout étudiant a son mot à dire. Donc s’il faut s’émouvoir, c’est du fait que l’administration ne prenne pas en charge ce champ mais qu’elle ait préféré « jeter la patate chaude » à des étudiants.
    J’ignore ce qu’il en est des fientes de pigeon, mais le miel du 13U n’a rien à reprocher à celui de la campagne. Lui, au moins, n’a pas été aspergé de pesticides.

  • #-manger-du panda-dans-son-Hummer-avec-la-clim-à-fond

    Très bonne idée de nous eclairer la dessus LaPéniche. c’est absolument scandaleux que nos droits de scolarité passent dans des projets si futiles et que l’argent soit géré par de tels illuminés.