Prix Mirabeau : Paris défaite à domicile

Pas de doutes possibles, Paris est à domicile. Quand Sciences Polémiques rappelle les IEP finalistes du prix Mirabeau, les applaudissements pleuvent des travées bondées de l’amphi Boutmy pour encourager nos trois représentants quand une simple politesse auditive accompagne les délégations aixoise, lyonnaise et strasbourgeoise. Cette année, c’est Sciences Po qui organise le concours d’éloquence inter IEP, au complet pour la première fois depuis sa création. Retransmission vidéo en direct dans les IEP de Province, jury comprenant Patrick de Carolis, Arlette Chabot, Françoise Mélonio et Laurent Greilsamer, un amphi comble, des animateurs cocasses ; Sciences Polémiques avait soigné l’organisation de l’évènement et la soirée s’annonçait enflammée. Globalement, on n’a pas été déçu.

Le principe est somme toute assez simple : deux confrontations, Aix/Lyon, Strasbourg/Paris, deux thèmes, faut-il arrêter les régimes aux anti-occident ?, L’indigné n’est-il qu’un mutin de panurge ? un gagnant. Et si les alsaciens avaient remporté la coupe l’année dernière sur leurs terres, Paris se devait d’en faire autant dans son jardin. Mais Paris a perdu, ne glanant finalement qu’une triste troisième place, devant des lyonnais bien derrière les trois appelés sur le podium. Parce qu’il faut bien reconnaître qu’aixois et strasbourgeois ont quand même été, de façon hétérogène malgré tout, assez drôle et sarcastique : un jeu habile avec un public hostile, une certaine décontraction, quelques très bonnes trouvailles, que je n’aurai pas l’audace de retranscrire ici : après tout, répéter une blague, en plus par écrit et hors contexte, c’est bien connu, c’est desservir son auteur … Retenons quand même dans cet ensemble disparate le parallèle acerbe entre les mutins de panurge et OccupyBoutmy, le « quand il y a du mépris, Paris n’est pas loin », la tirade grandiloquente du second intervenant aixois. Du léger, du potache, du chauvinisme parisien truculent (notre débatteur Yohann Marcon excelle en la matière), mais aussi du plus sérieux, un hommage à Philippe Murray, Chateaubriand, Proudhon et Gandalf le gris (le « Vous ne passerez pas » du discoureur lyonnais ne manquant pas de sagacité avec le recul). Parce que si les rhodaniens fermèrent logiquement la marche, l’incertitude régna pendant une demi-heure quant au grand gagnant de cette édition 2013. Et c’est un profond malaise qui accompagna le verdict de Françoise Mélonio avant un « pour oublier » glissé au moment de la remise des bouteilles de consolation aux représentants jaune et noir. Strasbourg décrochait la deuxième place et du champagne quand Aix remportait le trophée, devant un amphi abandonné. Trophée qu’ils remettront l’année prochaine en jeu chez eux. Occasion pour nous de laver l’affront …

2 Comments

  • 4A

    Il manque un paragraphe à l’article : pourquoi ?

    Pourquoi alors que nous avons le plus grand choix dans la sélection de nos représentants, échouons-nous depuis 2 ans (non qualification en final l’an dernier, il me semble) ?
    Un manque de sérieux vis-à-vis de l’évènement ?
    Une mauvaise compréhension des règles du jeu ?

    • Thiriet Sébastien

      Si je peux me permettre et en humble observateur, des fois la défaite des uns n’est due qu’à la victoire des autres. De meilleures prestations oratoires ne doivent pas déboucher sur une remise en question négative.
      La prestation parisienne m’a semblé convaincante pour ce que j’ai pu en voir. Et dans tes « pourquoi ? » je les reformulerai de la façon suivante :
      – Quels sont les points à améliorer sans comparaison pour les représentants ?
      – Quels sont les faits qui ont engendraient la victoire des adversaires ?
      – Faut-il privilégier le renforcement des points forts ou un travail en profondeur pour gommer les points faibles ?

      Cela me semble plus juste de visualiser l’événement de cette façon et de tirer un bilan convenable.