Paris Solidaires, l’engagement vu autrement

Le prix Ernst&Young de la Meilleure Association a été lancé en 1990 par le célèbre cabinet d’audit’ financier du même nom dans de nombreuses grandes écoles pour promouvoir l’engagement associatif : HEC, ESSEC, ESCP Europe, Rouen Business School, EDHEC, Audencia…
Et pour la seconde fois, le prix a eu lieu à Sciences Po Paris. Il se subdivise en trois grandes catégories : le prix « Créativité », le prix « Coup de Cœur » et enfin, le prix « Mention Activité Engagée » remporté par Paris Solidaires, une association humanitaire toute nouvelle dans notre école, puisqu’elle a été fondée en septembre.

Que va changer le prix pour cette association ? Pour le savoir, la Péniche a rencontré Tiphaine, en Master Affaires Publiques, Henry, en Master Economics and Public Policy, et Alban, Master Recherche en Histoire, tous les trois en 5ème année, les fondateurs de l’association.

1. Pouvez-vous nous parler un peu plus de Paris Solidaires ?

Tiphaine : Paris Solidaires permet aux étudiants de Sciences Po de s’engager dans des associations solidaires. Elle est partenaire avec des associations, qui permettent de s’engager dans différents domaines : soutien scolaire, maraudes, accueil de sans-abris…En parallèle, on organise des conférences, axées sur les thèmes de la pauvreté.

Henry : En fait, on est une sorte de plate-forme, pour proposer aux étudiants des formules qui correspondent à leurs disponibilités, et à ce qu’ils sont.

Alban : L’idée c’est vraiment de promouvoir l’engagement étudiant, pour que Sciences Po ne soit pas qu’un lieu d’études, mais aussi un lieu de partage, de solidarité…Ca marche pas mal, parce qu’on est assez peu en contact avec la population qu’il y a ici, c’est l’occasion de la découvrir : on notamment fait un atelier avec des sans abris, qui sont très nombreux dans ce quartier pourtant riche de Paris.

2. Des exemples d’associations ?

Henry : On joue pas mal sur la proximité, avec des associations pas forcément très connues : à Montparnasse, par exemple, il y a Montparnasse Rencontres…

Tiphaine : Il y a aussi une association dans le 7ème qui s’appelle InterSept.

Alban : On propose par ailleurs des activités comme la Banque Alimentaire du 7ème arrondissement.

3. Comment vous y êtes vous préparés ?

Tiphaine : On a décidé de se présenter parce qu’on voulait obtenir des financements pour un projet en particulier, qui est la création d’un site web pour l’association. On a donc fait un dossier de candidature, puis on a eu un oral, et nous avons eu la chance de gagner (rires).

Alban : Pour la partie écrite, il fallait rendre un dossier d’une dizaine de pages, présentant l’association et nos activités, faisant aussi un état des comptes et du coup un état des besoins de financement qu’on avait. On était plus que sept associations au 2ème tour, et là on a eu dix minutes de présentation orale en groupe, ou on a essayé de séduire le jury en leur parlant de nos activités, et de l’utilité de l’argent de la récompense. C’est pour ça qu’on a principalement candidaté ! Nous sommes une association qui souhaite se développer, et nous en avions besoin pour permettre au maximum d’étudiants de s’engager. L’intérêt de ce prix, c’est quand même le label Ernst&Young, qui représente l’expertise d’une qualité indiscutable. C’est un moyen de faire reconnaître cette association, d’un point de vue non seulement académique mais aussi professionnel. On travaille quand même avec des pros, des associations, des mairies… C’est important d’avoir l’air sérieux.

4. Quelle a été votre récompense ?

Henry : La récompense a été un financement, à hauteur de 1500 euros, mais aussi une certaine visibilité dans Sciences Po, ce qui est assez important pour une association toute nouvelle et qui cherche un peu à se faire connaître et surtout à avoir plus de volontaires. C’est sur le volontariat que l’association s’est fondée. Et ce site web est aussi très important. Etant donné que nous sommes une plate-forme, il permettra de créer une synergie plus importante entre nous, nos volontaires et nos associations partenaires.

5. Quels sont les objectifs et les perspectives de l’association, à court-terme et à long terme ?

Alban : Il y a deux étapes qui sont hyper importantes. Une première étape de consolidation: c’est-à-dire que les six derniers mois, nous avons passé notre temps à bosser sur l’association, on a monté notamment une charte pour que nos successeurs aient une ligne à suivre…Ca a demandé beaucoup d’énergie, et on ne peut pas demander à ceux qui vont reprendre l’association de faire la même chose que nous, étant donné qu’ils ne sont pas forcément là depuis le début. Cette étape de consolidation prendra quelques mois. Ensuite il faudra se concentrer sur nos activités principales : les maraudes, la banque alimentaire, Hiver Solidaires…Vous pourrez trouver ça sur le site. Et dans une deuxième phase, il faudra se développer : clairement, ça marche en proposant de nouvelles activités. Si on se cantonne sur nos activités « de cœur », les gens ne viendront pas. Il faut « faire le buzz », proposer de nouveaux projets…On essaie de monter un pôle pour l’aide aux personnes âgées, par exemple.
Henry : On aimerait bien dynamiser un peu notre aspect évènementiel. Par exemple, créer une Journée de la Solidarité à Sciences Po où on inviterait beaucoup d’associations solidaires, pour « matcher » les volontaires et les associations qui existent déjà.

6. Un petit message à faire passer à nos lecteurs ?

Tous : Engagez vous ! Il y a des engagements pour tout le monde, que vous ayez une heure dans le mois ou dix heures par semaine : chacun peut trouver ce qui lui correspond.

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