Nous sommes tous bi-classés

La tension monte au sujet des bi-classes en ce début d´année universitaire. En effet, certains étudiants ne comprennent pas les décisions de la direction et aimeraient être mieux renseignés sur les intentions de Sciences Po concernant la politique des langues.

Pour commencer, le site de Sciences Po nous renseigne sur les vues de l’administration sur la politique des langues : (les passages soulignés le sont de mon seul fait)


Qu’est-ce qu’une bi-classe ?

Pour préparer les étudiants à suivre les enseignements en anglais de deuxième année, l´anglais est obligatoire, et l´accès à la deuxième langue est conditionné par un bon niveau d´anglais. Les étudiants dont le niveau d´anglais est moyen ou insuffisant se voient offrir 4 heures d´anglais au sein de bi classes, Cette formation leur permet de concentrer tous les efforts sur l’amélioration de la première langue ; elle est affectée de 6 crédits au lieu de 3, et retarde tout accès à la deuxième langue tant que le niveau de sortie de cet enseignement, c’est à dire le niveau 4, n’est pas atteint.

Pour les étudiants de Sciences Po, la maîtrise de l’anglais, à un haut niveau de compétence, et d´une deuxième langue choisie en fonction de leur projet professionnel, est la condition indispensable à leur embauche et à leur réussite professionnelle.

Les niveaux attribués lors de l’épreuve d’admission en langue ou lors du test de niveau initial sont revus et certifiés par l’enseignant à la fin de chaque semestre. Ils conditionnent totalement l’apprentissage et donc la progression régulière vers le niveau avancé dans les deux langues, qui demeure le but principal.


Quelques remarques relevées en Péniche

Charles, 2A, niveau 4 en anglais : A signé la pétition de l´UNEF. Pourquoi, alors qu´il n´est pas concerné par le problème ?

Parce que ça empêche plein de gens de faire une deuxième langue de manière arbitraire, et que même si les raisons peuvent être bonnes, la mesure est handicapante pour énormément d´élèves qui pensent aussi à leur 3ème année.

Marie, 2A, niveau 5 en anglais et niveau 5 en portugais :

Il n´existe pas de niveau 5 en anglais au Premier Cycle, je dois donc suivre des cours niveau 4. La troisième langue n´est disponible qu´en master, impossible donc d´avancer.


Interview de Rémi Bensoussan (UNEF)

Elu au Conseil de Direction de l´IEP, Rémi nous donne le point de vue de l´UNEF sur le problème des bi-classes, qui suscite depuis la rentrée 2006 l´incompréhension de nombreux étudiants.

La Péniche : Quelles ont été les impressions des étudiants de bi-classe qui vous ont été rapportées ?

Rémi Bensoussan : Le problème se pose à plusieurs niveaux. En ce qui concerne les étudiants en Master Affaires Internationales, par exemple, le problème est celui de la deuxième langue. Il est impossible dans ce master d´étudier une seconde langue avant d´avoir atteint un niveau 5 en anglais (ndlr. cette mesure date de septembre 2006), ce qui est particulièrement difficile. Et évidemment, l´étude d´une seconde langue est indispensable, notamment dans ce master. Cette mesure est d´autant plus difficile à comprendre quand on pense au discours que Sciences Po tient volontiers sur l´ouverture sur le monde de l´Institut. Nous pensons par ailleurs que les étudiants doivent pouvoir choisir les langues qu´ils souhaitent étudier, quelle que soit leur année. Les étudiants de première année du Premier Cycle ont, eux, manifesté de l´étonnement face à cette décision. Dans leur cas l´étude d´une seconde langue est conditionnée par un niveau 4 en anglais. Celle-ci étant obligatoire au lycée, ils sont étonnés et déçus quand on leur annonce (ce n´était précisé ni dans les brochures ni sur le site avant la rentrée) qu´ils ne pourront poursuivre la langue que pour un bon nombre ils ont passée au concours d´entrée… Si la bi-classe se généralise pour perfectionner l´anglais, c´est malheureusement au détriment des autres langues.

Comment est-il possible que de telles mesures aient été aussi surprenantes pour les étudiants que pour l´UNEF ?

Normalement, des concertations ont lieu entre dans le cadre de la Commission Paritaire, au sein de laquelle siègent 8 représentants étudiants, dont 4 de l´UNEF. La réforme n´a été ni annoncée, ni débattue dans les réunions de cette commission, ce qui nous semble contraire au principe démocratique de la consultation des étudiants pour les sujets qui touchent à la pédagogie, ce qui est bien sûr le cas des langues. C´est pourquoi la plupart des étudiants ont découvert leur impossibilité de s´inscrire en seconde langue la veille ou le jour même des inscriptions pédagogiques en ligne.

L´administration a répondu à beaucoup de ceux qui protestaient que s´ils voulaient étudier une seconde langue, il fallait aller en campus délocalisé. Par ailleurs certains qui ont demandé cette délocalisation se sont vus répliquer qu´il leur fallait un meilleur niveau en anglais.

De quelle manière l´UNEF a-t-elle réagi à cet état de fait, en fin de compte imposé aux étudiants ?

Les étudiants sont venus nous voir dès le début des inscriptions pédagogiques, étant le seul syndicat présent, nous avons répondu le plus rapidement possible pour que cette situation cesse. Une pétition est proposée en péniche depuis deux semaines maintenant, et nous avons recueilli environ 850 signatures. Ce qui ressort est l´incompréhension de la part des étudiants, et cette action est là pour faire comprendre à l´administration la portée de sa décision unilatérale.

Qu´en a-t-il été de la rencontre avec Richard Collins, le Responsable du Département des langues?

Au début de ce mois-ci nous avons obtenu une réunion avec Richard Collins au sujet des bi-classes, et même si nous n´avons obtenu aucun engagement de sa part (les décisions ne lui appartiennent pas) nous nous sommes pourtant accordés sur le fait que l´abandon imposé de la seconde langue est une aberration.

Nous demandons d´ailleurs depuis longtemps que l´accent soit mis sur les langues à Sciences Po, mais l´anglais ne doit pas être approfondi au détriment des autres langues. Encore une fois, l´autonomie des étudiants dans leurs choix est pour nous essentielle.

L´administration se sent-elle concernée par la question ou continue-t-elle d´agir unilatéralement ?

Une rencontre avec les représentants de l´administration est prévue, car il s´agit avant tout de faire remonter l´information en ce qui concerne les revendications des étudiants. Celles-ci sont les suivantes :

  • l´étude de deux langues vivantes doit être possible, en Premier Cycle comme en Master
  • l´accès à une troisième langue devrait être facilité
  • la concertation entre la DAIE, le Secrétariat des Langues, l´administration et les étudiants doit être bien plus importante et efficace, pour éviter ce genre de surprises
  • engager une vraie réflexion sur la pédagogie des langues à Sciences Po, ce qui pourrait passer par un forum où seraient présents des étudiants ou une représentation de ces derniers ; il s´agirait de maximiser l´efficacité des cours de langues

De plus, lors du dernier Conseil de direction (lundi 30 octobre), nous avons soulevé la question, fait part de nos revendications et nous avons obtenu que la politique des langues soit un point à l´ordre du jour du prochain conseil et donc nous attendons fermement que l´administration prenne des engagements concrets pour que tous les étudiants puissent suivre deux langues vivantes.

Qu´est-ce qui ressort du débat sur le système des bi-classes et les décisions de la rentrée ? Une volonté maladroite de faire progresser Sciences Po dans l´international ?

Il existe un paradoxe entre les ambitions de l´administration de Sciences Po qui veut faire de notre institut un « Harvard Européen » d´une part et les moyens limités mis en œuvre. En effet Sciences Po est l´une des universités les mieux dotées en France, il est donc difficilement concevable qu´elle n´ait « pas suffisamment de moyens » pour mettre en place des cours de seconde voire de troisième langue. La question se pose également des cours magistraux et des conférences en anglais sur des thèmes variés (un de chaque étant désormais obligatoire pour les élèves de seconde année du Premier Cycle) et prometteurs, qui se révèlent dans certains cas d´un intérêt limité à cause d´une connaissance parfois incomplète de la langue par certains enseignants.

Finalement, notre engagement et la mobilisation des étudiants sur la question de la politique des langues doivent être entendus par l´administration et que dès le semestre prochain l´aberration pédagogique qu´est l´abandon de la deuxième langue soit retirée et qu´un grand débat sur la pédagogie des langues soit engagé.

22 Comments

  • Jérémie

    L’anglofolie ne s’arrête pas… Que Sciences Po mène une politique anglomane si elle veut (quoique que c’est quand même avec l’argent du contribuable… français !) mais qu’elle prévienne haut et fort les élèves avant qu’ils n’entrent : j’ai choisi d’intégrer Sciences Po parce que l’anglais n’y était pas obligatoire, en 2005 : les réformes ne devraient s’appliquer qu’aux élèves entrants, pas à ceux qui sont entrés sur de faux espoirs et qu’on prend ensuite au piège ! Et je rappelle qu’un certain nombre de métiers ne nécessitent absolument pas de parler anglais plus qu’une autre langue, d’ailleurs les concours de la fonction publique (sauf exception) donne le choix de la langue. Qu’on arrête d’infantiliser les élèves à Sciences Po et qu’on leur donne le choix et la possibilité de prendre leur responsabilité. Qu’ils nous informent que, d’après eux, il n’y a pas de vie sans l’anglais, mais qu’ensuite ils nous laissent choisir et agir librement.

  • Rémi

    Alors, justement.
    Les revendications ont été portées en Conseil de Direction, ce qui garanti que le sujet ne pourra pas être ignoré.
    A partir de là, nous avons obtenu l’assurance que les choses changeront très rapidement, il va d’ailleurs être mis en place à notre demande un grand questionnaire pour que les étudiants puissent s’exprimer et que l’on puisse trouver une solution au problème de la politique des langues de Sciences Po. Les sujets que tu mentionnes ont été abordés et on devrait pouvoir avancer facilement sur la question.

    Donc, à vos stylos et remplissez le questionnaires pour que tous les étudiants aient droit à une seconde langue et que la politique des langues à Sciences Po soit exemplaire.

  • Fanny

    Alors, Rémi, après cet exposé de nos nombreuses revendications et ces beaux discours, où en est votre pétition? Peut-on espérer un changement au second semestre? Les deuxièmes années qui partent a l’étranger l’année prochaine vont-ils etre pénaliser par ce systeme? Enfin, dans un domaine un peu différent, est-ce que l’autre innovation de cette année, a savoir les qq cours en "anglais" enseignés par des profs français ayant parfois des difficultés avec la langue de shakespeare vont etre maintenus ou remis en question?
    Merci de répondre a ces (nombreuses?) questions!

  • Rémi

    Je pense qu’il y’a une différence entre faire des niveaux de langue et faire de la sélection. Mettre en place des niveaux de langue est salutaire car cela permet à tous de progresser à un rythme adapté. Cela doit être différent de la sélection car la sélection revient à refuser à certains ce que l’on accorde à d’autres.

    Sur le problème des tests de langues, c’est avant tout à l’entrée qu’il se fait. Cette année il n’y a pas eu de tests oraux, seulement un test par écrit qui se faisait par internet dans un temps non-limités et rien n’empêchait certains de le faire avec un dico ou un copain anglais.
    Il est impératif que les tests soient réellement faits pour que l’on ne se retrouve pas en première année avec des étudiant(e)s presque bilingues en niveau 2 et d’autres ramant en niveau 4.

    C’est une des revendications que nous portons pour améliorer la politique des langues à Sciences Po et pour que l’orientation dans les différents niveaux soit plus juste et égalitaire.

  • Pierre

    Pour le coup, bien qu’ayant signé la pétition par solidarité, je pense qu’un système très sélectif ne nuit pas à la qualité de l’enseignement si d’une part la sélection est bien faite et si surtout elle n’est pas uniquement cantonnée au concours. Le fait que les gens ayant un niveau plus faible en anglais soient regroupés par niveau évite aussi que les bilingues trustent les bonnes notes des confs et s’accaparent les "bons" profs…maintenant le niveau est-il si disparate que Richie se sente obligé d’en faire 4…je ne crois pas…à la rigueur un petit extra pour ceux qui se sentent pas super forts mais je vois pas de différences entre les non bilingues de niv 4, qui rament pour demander leur chemin avec un accent potable (ma pomme) et ceux de niv 3…
    Il faut faire passer des tests de langues oraux et écrits au moins deux fois par an, à chaque période de partiels! La vraie solution ce n’est pas l’absence de sélection c’est la sélection juste et égalitaire. Ce dernier mot a-t-il un sens à scpo…c’est un autre débat…

  • Denis

    Perso j’ai mis un an (1!) à passer du niveau 3 au niveau 4, après force négociations auprès de mon prof. Et après un quart d’heure de siège du secrétariat des langues pour qu’ils acceptent de lire leurs mails d’il y a 5 mois.

    Et NON, bosser dans un environnement où tout le monde a un niveau inférieur n’est pas motivant, et ce n’est pas méprisant que de dire ça. En allemand, en nv 2 je suis bien content d’être avec des gens plus compétents que moi, c’est comme ça que je progresse.

    La politique des langues de Sciences Po est incompréhensible.

    Une seule solution les amis :

    BOUTONS RICHARD COLLINS HORS DE SCIENCES PO! (il est l’heure de bouter)

  • Sophie

    Tout à fait d’accord avec les derniers post :
    1 – vous pensez que 2h de plus dans une seconde langue va empêcher de progresser en anglais ? Moi je ne vois pas pourquoi ce serait le cas. D’autant plus, que niveau progression, Sc Po n’a pas l’air de comprendre le principe des cours "renforcés" ou "approfondis" qu’est-ce censé être l’anglais niveau 1, 2 et 3. Vous pensez que 4h par semaine, c’est suffisant pour progresser rapidement ? Sûrement pas. Le système des bi-classes est improprement considéré comme un renforcement de l’anglais. C’est ridicule de croire qu’on va devenir bilingue pour la 2e année avec seulement 4h par semaine.
    2 – qui vous dit que pour la simple raison de vouloir garder une 2e langue, on a forcément envie de se consacrer entièrement à elle ? Je vous rappelle que les campus sont censés préparer des gens qui bosseront plus tard dans les aires de langue correspondantes, ce qui n’est pas peut-être pas l’envie de certains (par ex. le stage à l’étranger doit obligatoirement se dérouler dans l’aire correspondante. Pourquoi devrait-on nous dire "si tu veux faire de l’allemand, tu ne peux pas passer ta 3e année aux USA ou en Angleterre ?" –> ça en revient à ça)
    3 – il n’y a pas de campus pour toutes les langues : je rappelle qu’on croit -à tort- que le campus de Dijon permet l’apprentissage du russe. Ce n’est pas le cas, ou seulement en LV3. Et l’italien ? Ou d’autres langues qui n’ont pas de campus ?
    4 – comme Fanny l’a dit, Paris n’est pas censé être un campus anglophone que je sache. Si c’est l’idée de la direction, faudrait peut-être qu’ils le disent.

  • Fred

    Pas d’accord avec Bernard et Jé, et pourtant je trouve qu’il est inadmissible que l’on ne sache pas bien parler anglais en sortant de Sciences Po. Seulement, l’apprentissage de l’anglais NE DOIT PAS se faire au détriment des autres langues, et que l’on soit à Paris ou en province, tout étudiant de Sciences Po devrait avoir le droit et le devoir d’apprendre au moins deux langues, c’est indispensable.
    L’idée d’une bi-classe n’est pas mauvaise en soi, mais alors ça devrait être réservé aux niveaux les plus faibles (ie: anglais 1 et 2 –> pour poser des bases solides rapidement) et ce serait 2h EN PLUS de la 2e langue.
    Et permettez moi de dire qu’avec le niveau déplorable des cours d’anglais à pipo, même et surtout ceux de niveau 4, les bi-classés ne sont pas près d’être bilingues, alors autant leur permettre de s’avancer un peu dans leur 2e langue au moins.

    Cette politique est tout à fait contre-productive, et donne un très mauvais signal pour nos partenaires internationaux, même anglophones. Et je me demande qui a eu cette fausse bonne idée, si Richie C. n’y peut rien, et sachant qu’Ambrosio le directeur d’aff inter envoie chaque année des mails aux futurs étudiants leur disant qu’ils ne trouveront pas de boulot s’ils ne parlent pas au moins 3 langues…

    Bref, je ne suis pas à Paris, mais je signe de coeur la pétition!

  • Fanny

    Il ne s’agit pas d’assimiler le campus de Paris a Sciences-po, seulement on ne nous a pas précisé, lorque nous nous y sommes présentés, qu’il était question d’un campus "anglophone". Il est au contraire présenté comme général, international. A partir de là, il me semble normal que nous soyons déçus de constater que non, il n’est pas si ouvert que cela, du moins pour les nouveaux étudiants.
    De plus, avec toute l’humilité du monde et comme certains l’ont déja dit, nous acceptons notre sort (sans vouloir dramatiser la situation non plus..), mais nous etions prets a suivre plus de cours pour avoir un enseignement de LV2 (pour les plus motivés en tout cas) et je trouve dommage de casser l’enthousiasme d’étudiants prets a s’investir dans des matières qui leurs semblent essentielles.
    Après, si vous pensez qu’il est interessant de suivre 4h de cours d’anglais où on ne fait rien, ou qu’assister a des cours où des français surement brillants essayent de communiquer leur savoir dans une langue qu’ils ne maitrisent pas , c’est votre droit…..

  • Valentine

    Je suis d’accord avec pas mal de choses parmi celles que vous avancez, mais il reste une chose. Sciences Po devrait avoir un niveau d’enseignement suffisant pour pouvoir être capable à la fois de former des élèves en anglais efficacement et ne pas les priver d’une seconde langue, dont on ne peut pas se passer si on vit comme Sciences Po se plaît à nous le répéter, dans un "monde international". L’anglais ne suffit pas, et les problèmes résident plus dans la formation que dans le fait d’avoir deux langues. Nombreux sont les élèves qui auraient volontiers fait 4h d’anglais et 2h (voire 4h) de leur seconde langue si l’administration n’avait pas été contre…

  • En élevant l’échelle d’analyse du débat des bi-classes du campus de Paris à Sciences Po dans sa globalité (comprendre, tous les campus), le commentaire de Bernard met, à mon sens, en valeur deux choses importantes :

    1/ la tendance, malheureusement courante à Paris, à pratiquer l’assimilation égocentrique "campus de Paris = Sciences Po" avec les déformations de perspective qui vont avec ;

    2/ la cohérence entre le système des bi-classes, qui vise in fine – rappelons le – à une véritable maîtrise de l’anglais et la politique de campus menée par Sciences Po depuis 2000. Car pourquoi postuler pour le campus de Paris quand on a un niveau faible en anglais et qu’on est très intéressé par sa 2e langue ? Les campus délocalisés sont en principe là pour ça.

    Si des améliorations dans l’enseignement des langues à Sciences Po sont plus que souhaitables, voire franchement nécessaires, – les 2h de cours hebdomadaires actuelles par langue étant proprement insuffisantes -, peut-être faudrait-il aussi que parallalèlement les étudiants remettent en question l’idée, visiblement quelque peu élevée, qu’ils se font de leur niveau d’anglais ?

  • Bernard

    Le campus de Paris a pris un parti qui me semble tout à fait compréhensible : faire en sorte que tous le diplomés parlent couramment anglais (pour le Master Carrière Internationale, c’est quand même un minimum). Si on veut faire une autre langue de manière approfondie, ils ont pour cela créé 4 campus en province (bientôt 5 avec Le Havre – Asie). Toute critique me semble donc un peu excessive, d’autant qu’à partir du moment où on parle déjà bien anglais, il reste toujours possible de faire une seconde langue.

  • Rémi

    La pression, elle est facile à mettre : continuez à signer la pétition de l´UNEF !
    Déjà 800 étudiants l´ont fait !

  • Sophie

    Tout à fait d’accord avec les autres ! Après avoir étudié 3 langues pendant tout le lycée, me retrouver avec qu’une seule, ça fait mal . . . ! Surtout qu’on est censé faire parti d’une "grande école", eh bien là, la grande école, elle est loin ! Cette mesure ne fait qu’abaisser le niveau de langue, sans remonter le niveau d’anglais (4h par semaine, ils appellent ça de l’anglais "renforcé", quelle blague !)
    Il faut bien mettre la pression sur la direction pour qu’ils suppriment cette mesure stupide !

  • Béné

    Merci pour cet article, il me semblait, indispensable. Je suis une amoureuse des langues, et je pense qu’il y a un véritable problème administratif ! J’ai un niveau plutot bon en anglais, j’ai eu des super notes au bac (non je suis pas là pour me la péter :D), et j’ai passé le concours et là BIM, j’ai eu 8… voilà, comme ça tout le monde le saura. Et oui, de14h01à 17h01le 5 septembre 2006 devant un sujet assez ardu, je ne savais plus, je n’étais pas inspiré par les énergies renouvelables, désolé..Et je me suis foirée.. Résultat, malgré un amour débordant pour la langue anglaise depuis la petite école et des efforts surmenés pendant un mois, je me retrouve en niveau 2, avec, désolé, des gens qui sont incapables de dire "would" correctement ( et oui, on dit would et pas wouLLd), de conjuger le verbe etre au present perfect,de savoir quans on utilise le present continu et le present simple… Après avoir passé un concours d’un niveau 1000 fois plus difficile ! Même le bac c’est pas de ce niveau là ! Même une copine a moi m’a avoué qu’on ne devrait pas être toutes les 2 au même niveau.. C’est pas une question de fierté, c’est une question de vouloir progresser en anglais et non pas régresser.
    Alors là, non seulement je vais régresser en anglais mais en plus je vais oublier ma seconde langue, l’allemand, et mon rêve de débuter une troisième langue en espagnol s’évannouit .. La je dis NON, et je dis 0 à sciences po !!!
    GRRRRRR
    Pardon, je me suis un peu emportée mais j’avais besoin de soulager ma colère refoulée jusque là.

  • Antoine

    Ces mesures sont proprement hallucinantes… Merci beaucoup d’avoir réagi, j’ai signé votre pétition, et j’espère que vous obtiendrez bientôt quelque chose !
    Antoine