Nebraska : ça donne quoi le rock sauce Sciences Po ?

          La vie culturelle à Paris ne se résume pas à quelques associations, ou des expos, films, et spectacles conseillés par LaPéniche ou le BdA. Durant la semaine des arts, les étudiants exposent également tout leur talent. ça a notamment été le cas du groupe Nebraska, composé de quatre étudiants de deuxième année, qui ont charmé le Boutmy Rock Festival avec leur modestie et proximité. Aujourd’hui, une nouvelle date et une nouvelle occasion de les revoir. Attention, ils ne sont pas aussi calmes que sur scène.

Entrer à Sciences Po et former un groupe, c’est prémédité ?

Marc-Antoine Sabaté : Bien sur, je ne me suis pas dit que j’entrais à Sciences Po pour faire de la musique. En fait j’avais l’intention de faire musicologie à la Sorbonne, mais on m’a refusé.
Paul Grunelius : En entrant à Sciences Po, avec Alexandre, on s’est dit que la première chose qu’on ferait, ça serait créer un groupe, étant donné qu’on a pas mal de temps libre.
Arthur Godard: Pour moi, ce n’était pas du tout le cas. Mes expériences précédentes étaient pas terribles.
Marc-Antoine : Mais on lui a donné beaucoup d’argent, et de l’amour aussi !

Et vous vous êtes retrouvés comment ?

Alexandre : Paul et moi faisions des échanges de déjeuner au CP.
Paul : Une fois à Sciences Po, on a mis une annonce pour recruter batteur et bassiste
Arthur : Oui mais moi je l’ai jamais vu.
M-A : D’ailleurs on a fait un entretien d’embauche. Ils m’ont questionné sur mes goûts musicaux et «motivation».
Paul : On a déjà eu un premier bassiste, mais comme il était étudiant en échange, il a du repartir en quelques mois. Arthur, qui était un bon ami, faisait de la basse, du coup je lui ai proposé de nous rejoindre. Finalement, j’ai réussi à la convaincre en 20 minutes.

Comment est-ce que vous avez atterri au Boutmy Rock ?

M-A : Paul, le vendeur d’aspirateur leur a envoyé 15 mails par jour…
Alexandre : Non, il a juste un peu relancé.
Paul : En fait, c’est moi qui m’occupe de l’organisation de concerts vu que les autres sont un peu détente.

Des retours ? L’expérience vous a plu ?

Paul : Le matériel était vraiment pro, on ne s’attendait pas à une telle qualité de matériel. ça nous a fait trop plaisir.
M-A : Et la batterie était ouf.
Paul : Les amplis aussi, ouais.

«I’d love to change the world», une de vos reprises. Un titre évocateur ?

M-A : C’est moi qui ai choisi !
Arthur : Dans cette société post-industrielle qu’est la nôtre, je parle d’union, on veut lancer un mouvement qui permettrait d’accepter qu’il n’est plus possible de changer le monde individuellement (nous interrompons cette séance de masturbation intellectuelle)
Paul : On est en fait très idéalistes et très pessimistes à la fois. Sûrement à cause de notre formation science piste. (masturbation intellectuelle, toujours)

Et le reste des chansons : qui est-ce qui vous influence ?

Paul : Nos influences se rejoignent, mais elles sont en même temps différentes, et c’est tant mieux. J’ai une préférence pour Bob Dylan, grand classique, Jeff Buckley dans son intégralité, mais aussi Johnny Cash. En ce moment, j’écoute pas mal Arcade Fire et les Black Angels.
Alexandre : En ce moment, j’écoute surtout les groupes du mouvement shoegazing. ça change un peu.
M-A : Les Doors, principalement. Sinon, je dois avouer Matt Helder est un héro, il a quand même appris tout seul.
Arthur : Contrairement à tout le groupe, je soutiens le mouvement White Stripes, Kills, Dead Weathers. Enfin ça va de la musique classique à l’electro.
Paul : Il nous joue des trucs de Mozart à la basse.
Arthur : Non, c’est Bach.

Vous êtes, bavards, on arrête. Donnez-nous vos dernières nouvelles.

Paul : On a une date prévue au Gibus, le jeudi 30 septembre à 20h. En gros, vous pouvez vous procurer vos préventes par mail : nebraskaofficial@hotmail.fr.

20 Comments

  • Alexandre Martin

    Au nom de moi-même:
    Verve dylanesque, studio, new morning, je n’en parlerais pas je m’en branle je ne vois pas le rapport pas besoin d’en parler. Non pas que je checke cette article chaque semaine, on m’en a juste reparlé. Je voulais juste revenir sur la critique que « fan des bb brunes de scpo » (par ailleurs je vois ce que tu veux dire par là, je ne sais pas si tu es « un des leur », mais sache que je n’ai jamais eu le moindre mépris musical ou autre pour « eux » et ai tjrs eu de la considération, -j’espere que l’inverse est vrai- donc tu n’as pas besoin d’ironiser) fait à l’égard de Nebraska. Le boutmy rock, je n’ai aucun problème pour dire que ce qu’on a fait était, de mon point de vue de mec qui connaît la musique, à chier. C’était cependant notre tout premier concert après quelques mois de répet seulement, j’espère que tu sauras être indulgent. De même que le myspace qui n’est pas vraimenr représentatif (on pourrait mettre d’autres trucs mais bon je ne m’en préoccupe pas trop). On perçoit sans doute dans ces deux cas une influence arctic monkeys, pas franchement voulue… Une autre occasion qui t’étais offerte de nous voir, bel inconnu, était la Rocktobre: pas besoin non plus de la mentionner, une catastrophe technique humiliante et frustrante. Pour les « influence » shoegaze: l’interview mentionne seulement le fait que j’écoute du shoegaze, pas l’influence enfin bon. Cependant nous avons pleinement integré ceci à notre son… My Bloody Valentine, Ride, Black Tambourine, ou d’autres trucs comme Sonic Youth ou Dead Confederate, m’influencent à fond depuis très longtemps et notre concert récent à Bastille l’a enfin retranscrit. Sans prétention, essaye pas de m’apprendre des trucs sur le shoegaze, j’en connais sûrement bien plus que toi. Si tu penses que ce n’est pas le cas dis-le moi, j’adorerai t’en parler. Ce ne fait pas si longtemps que je suis fier de ce qu’on fait musicalement, j’espère que nous referons le Boutmy Rock, tu pourrais voir dans ce cas-là ce qu’on vaut, réellement.

  • Paul

    Notre style a beaucoup évolué depuis le Boutmy Rock et depuis les enregistrements qu’il y a actuellement sur notre myspace. On a beaucoup plus intégré nos influences dreamy/shoegaze dans nos chansons, et quant à la « verve dylanesque » on a pas la prétention de l’avoir !
    On rentre en studio en janvier et on joue au New Morning en février donc il va y avoir du nouveau très bientôt.
    Par ailleurs je profite de cet article pour remercier tous ceux qui sont venus nous voir à la Scène Bastille vendredi dernier.

  • fan des bb brunes de sc po

    Pourquoi avez vous peur de reveler vos vraies influences? Que ce soit dans la voix ou dans les riffs de guitares on n’entend que les kooks et les artic monkeys ( en moins bien cela va de soi).. Où sont les sonorités shoegaze? où est la verve dylanesque? Bien enfouies sans doute dans une musique qui devrait l’être aussi… Quoiqu’il en soit bonne continuation et comme dirait aaron carter keep believing!! (http://www.youtube.com/watch?v=zLBo… )

  • Thomas

    Le saviez-vous ? Camille (la chanteuse qui a fait SciencesPo) a enregistré son premier album en 3A (projet personnel), pourquoi pas vous !

  • Une groupie

    Je suis amoureuse du chanteur, le guitariste avec son air absent est charmant aussi. Le bassiste, détendu, est très beau. Mais le batteur, ouhouh!

  • Bobby le sage

    Les BB rockeurs c’est tellement 2005. Nebraska, s’il est autre, est forcément plus intéressant esthétiquement. Bon courage pour le Gibus. Changez le monde, mais pas le mien.

  • Chach

    « Dans cette société post-industrielle qu’est la nôtre, je parle d’union, on veut lancer un mouvement qui permettrait d’accepter qu’il n’est plus possible de changer le monde individuellement (nous interrompons cette séance de masturbation intellectuelle) » Ahah +1 au rédacteur
    Mais c’est vrai que Nebraska était de loin le meilleur groupe au Boutmy rock festival. Enfin, je me rappelle aussi d’un mec tout seul sur scène avec un kilt qui avait vendu pas mal de rêve aussi, mais par rapport aux BB Brunes de sciences po (je me rappelle plus de leur nom mais vous voyez) il y avait clairement plus de technique, de voix, de groove quoi. Bonne chance pour le 30 !

  • Martin

    Une bande de branleurs un peu blaireaux et très contents d’eux-mêmes, dont la musique ne casse pas trois pattes à un canard. Sans intérêt.