Marion Aubry nous présente l’association ADALA

adalass1-212x300.jpgADALA, ou encore Association for the Development of Higher Education in Palestine, est une association crée à la fin de l’année 2006 pour, dans un premier temps, promouvoir le débat sur la situation au proche orient, en particulier le conflit israélo palestinien. Par la suite, l’association affine ses objectifs et se focalise sur le thème de l’éducation supérieure en Palestine. Elle est en train de prendre un nouvel essor avec son projet d’organiser une « école d’été » à Ramallah du 6 au 21 juillet prochain. L’association s’était déjà fait connaître en facilitant des échanges académiques entre Sciences Po et des Universités Palestiniennes (de Cisjordanie) : faciliter les démarches concernant la procédure d’entrée Internationale, aide à l’obtention de bourse, enfin aide aux étudiants sur place.

Munie d’un réseau très solide (Le Consulat Général de France à Jérusalem-Est, la délégation générale de Palestine en France, différentes Universités Palestiniennes et Européennes – Sciences Po notamment), ADALA espère mener à bien des projets ambitieux tels que le développement de partenariats entre les plateformes universitaires européenne et palestinienne, mais également entre les Universités de Cisjordanie. Interrogée par LaPéniche.net, Marion Aubry nous confie son sentiment.

Elle témoigne tout d’abord de ce que la mobilité (totale et par voie de conséquence universitaire) est réduite en Cisjordanie, « faire des études supérieures dans les territoires mêmes, ça ne coule pas de source, alors à l’étranger … ». Elle voit dans le projet défendu par son association une nécessité, celle de promouvoir les liens académiques sur des sujets divers : « Le thème de l’Ecole d’été est Higher Education and State Building in Crisis Situation ». L’action entreprise par ADALA n’est pas, à son sens, militante, « on ne cherche pas à politiser notre action » même si elle confie, par ailleurs, que le personnel de l’association est « forcément sensible au sujet, mais dans sa relation avec la problématique de l’éducation ». Pour elle « le but serait qu’à terme se forment des cadres dirigeants, experts en sciences politiques », cependant elle nous confie aussi son réalisme « il y a eu de grands espoirs entretenus en 1993 avec les accords d’Oslo (ndlr : ou Washington), autorisant ce genre d’études en territoires palestiniens, cependant ils ont vite été déçus, par manque de moyens notamment, et depuis la seconde Intifada les conditions d’enseignement supérieur se sont dégradées ».

Sur la question des moyens justement, Marion Aubry nous confie que le projet d’ADALA n’est pas à placer sous l’étiquette « humanitaire », « on n’apporte aucun financement, au contraire même, nous coûtons de l’argent ! », elle conçoit le projet comme impliquant une « relation d’égalité », un partenariat « mutuellement enrichissant ». Et puis « le Président de l’association est Palestinien », pour elle il n’y a pas d’ingérence mais une coopération.

Elle confie volontiers que l’opération vise également à éclairer cet aspect du conflit Israëlo-Palestinien, auquel on ne pense pas spontanément : « sur le site de l’UNESCO, qui est quand même LA référence en la matière, il n’y a aucune information récente ! Alors que pourtant c’est fondamental : sans perspectives d’études supérieures, on renforce le désenchantement d’une génération qui peut être séduite par l’engagement armé, en désespoir de cause ! L’éducation est un rempart à la violence ». Toutefois, ADALA se rassure de n’être pas le seul organisme intéressé par la question, comme le prouve l’initiative de l’association Palestinian European American Cooperation in Education university (P.E.A.C.E. Palestine) liée à la question.

A un niveau plus personnel, Marion Aubry ne cache pas un « intérêt passionné pour la problématique Israëlo-Palestinienne » et se place du côté de la paix. « L’école d’été va être une expérience très enrichissante pour moi, 15 jours sur place, à visiter différentes universités, à échanger… La perspective est fantastique ! ». L’association invite à ce titre quiconque le souhaiterait à se joindre à leur projet, en les accompagnant sur place cet été. Si vous êtes dans ce cas, n’hésitez pas à les contacter avant le 20 juin via ces trois adresses mail :

adala@adala-asso.org
marion.aubry@gmail.com
rafe.jabari@sciences-po.org

Pour plus d’infos : voir le site d’ADALA

13 Comments

  • Cécile

    Je trouve cet échange tellement triste… Irons-nous jusqu’à reprocher à celui qui sacrifie sa vie par amour de le faire pour la gloire ?

  • Gabriel

    Marion, je renouvèle mes excuses.
    Manon, apprend à écrire avant de répondre.
    Manon, encore : la mauvaise foi te fait perdre ton latin? Pardon, le latin c’est bourgeois, c’est sale, c’est pas jeune, branché et marxisto-rebelle…Ca sent un peu trop le 7e arrondissement ! (zut, tu vis depuis 2ans dans le 7e?!).
    Manon encore, encore: d’où te permets-tu de dire que je ne fais rien? Perso, j’ai amalgamé une personne, je m’en suis excusé. J’attends les tiennes.

  • Moi, moi moi encore moi et surtout pas vous

    Ahahah, Gabriel, la Sciences Po dans toute sa splendeur. Quoi qu’on fasse, dans tous les cas on le fait pas intérêt. Magnifique illustration du Sciences Po qui crache sur un autre Sciences Po sans pour autant en faire plus. Heureusement que le « Jm’en foutisme et j’en fout pas une » permet aux choses d’avancer! A mais oui c’est vrai faut avoir son master et être sorti de l’ENA pour avoir la légitimité d’agir…bon ben alors bon journée de critique installée derrière ton ordinateur Gabriel.

  • Manon Aubry

    Gabriel,
    Ravie de voir que tu t’es précipité sur la moindre occasion pour t’en prendre à mon militantisme. Pour ta gouverne, je ne suis ni marxiste, ni anti-capitaliste primaire mais simple militante engagée, et pour qui la présidence de l’UNEF n’est pas très utile sur son CV.
    La « bonne pensée mieilleuse » comme tu le dis n’est-elle pas dénoncer toute action, qui tente, à son échelle, de développer l’ducation supérieure en Palestine? La « bonne pensée mieilleuse sciences pistes » n’est-elle pas d’écrire des commentaires gratuits, sagement installé devant son ordinateur, ne levant pas le petit doigt pour ce qui se passe autour de soi?
    A bon entendeur, salut !

  • Marion Aubry

    @JB: comment ca « sciences po anglophone » ?

    ADALA n’est pas Sciences Po, et le programme a lieu en Palestine avec des étudiants palestiniens et européens, il est assez logique de le faire en anglais…

  • Marion Aubry

    On dirait que je n’ai pas validé mon commentaire, donc je le réécris…

    Cher Gabriel,

    Comme Justine l’a précisé, je ne suis pas Manon, mais Marion. Mais je ne t’en veux pas si tu as des problèmes de vue, j’en ai aussi, et même l’administration confond parfois.

    Que te répondre…

    Premièrement, que je viens de finir ma 4ème année à Sciences Po, que j’ai suivi des cours sur le conflit israélo-palestinien, et que je possède une quinzaine de bouquins sur le sujet. Sans oublier que je me suis déjà rendue en Israël et dans les territoires occupés l’an dernier. Bref, je ne te connais pas et je n’ai pas besoin de te démontrer plus que ca, que mon « bagage intellectuel » se limite aux 2 premières années de Sciences Po. Et sache que l’engagement associatif, comme la valeur, « n’attend pas le nombre des années »…

    Deuxièmement, je ne fais pas ça pour faire bien sur mon CV comme tu dis, ou me donner bonne conscience. Je souhaite travailler dans la région, et j’avais très envie d’y retourner cet été pour découvrir une culture et un peuple, sachant que je n’y reste pas 15 jours mais 2 mois. Sans le projet de ADALA, j’y serai quand même allée de moi-même.
    Si l’idée d’une action gratuite et sincère ne te parle pas, j’en suis navrée…
    Enfin, sur un plan personnel, j’ai des amis là-bas que j’ai envie de voir.

    Quant à l’anglais, après 9 mois aux Etats-Unis, et 10 mois à travailler pour le Centre des Amériques de ScPo avec des étudiants américains, je crois ne pas avoir trop de problème… je te remercie quand même de t’inquiéter à ce sujet!

    Pour finir, je te conseillerai de te renseigner et de réfléchir avant de l’ouvrir sans savoir de quoi tu parles.

    Cordialement,

    Marion

  • ADALA

    Application deadline: June 20th !!

    Adala organizes its first Summer School in the West Bank from July 6th to 21st for 30 European Students and 20 Palestinian Students from different universities.
    Theme: “Higher education and state-building in crisis situations”

    Two financial options:
    1) 250€ participation fees: including accomodation, food, and transportation from Ramallah to other Palestinian cities. Roundtrip tickets to Tel Aviv / Amman must be bought by participants. One of ADALA team is coming to pick the participants up from Jerusalem on Sunday the 5th of July at 8pm /or on Monday 6th of July at 8.30am in the morning.
    2) 700€ participation fees all-inclusive (accomodation, food, transportation from Ramallah to other Palestinian cities, AND roundtrip tickets to Tel Aviv.

  • Gabriel

    Projet intéressant, certes. Mais le témoignage de cette chère « Manon Aubry » (militante à l’UNEF, qui au détour de quelques conversations se dit bourdieusienne, marxiste, anti-capitaliste et militante pour toutes les causes de la bonne pensée sciences-piste de base…) me laisse un goût amer dans la bouche. Multiplier les « bonnes causes », la bonne pensée mielleuse et partir 15 jours en Palestine quand on a rien d’autres comme bagage intellectuel que les 2ères années à SciencesPo, ça me laisse perplexe. Quand à l’échange égalitaire, soyons réalistes: c’est surtout un beau geste pour redorer un CV, travailler son anglais, passer du bon temps, et être gratifié de personne altruiste, internationale et concernée par la misère des autres.
    Quite disguting.
    Sinon c’est bien aussi d’utiliser des kg de CO2 pour 15 jours…beau geste humain !

  • JB

    Beau projet, mais je ne savais pas que Sciences Po était devenu une école anglophone, on en apprend tous les jours.

  • moïse

    on est ravis d’apprendre que Marion Aubry « se place du côté de la paix », c’est très courageux de sa part.