Mais que font les écolos à Sciences Po ?

Sciences Po Environnement est l’association de toutes les interrogations. On la sait détentrice d’un budget exorbitant et pourtant, l’opinion générale vis à vis de l’association est en fait… tout à fait inexistante. Qui sont-ils ? Que font-ils ? Que se trame-t-il dans le petit local aux murs verts situé au fond de la cafet du 27 ? Peu sont ceux qui le savent réellement. Les rumeurs parlent de ruches sur le toit du 13U et de militantisme pour nous faire geler pendant l’hiver en Boutmy… Qu’est-ce qui se cache réellement derrière l’ASPE ?

Sciences Po Environnement a été crée en 2008 et est devenue une des associations permanentes de l’école en 2010. Mais contrairement au BDE, au BDA et à l’AS, Sciences Po Environnement fait peu parler d’elle.

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UNE ASSOCIATION DISCRÈTE MAIS BIEN PRÉSENTE

L’association a beau être discrète, elle n’en est pas moins présente. Une majeure partie de son action ne concerne qu’indirectement les étudiants, raison pour laquelle elle est souvent méconnue. En réalité, le science piste côtoie les actions de l’ASPE au quotidien. En effet, l’association s’efforce en premier lieu de diminuer l’impact environnemental de Sciences Po. Son département « campus durables » combat de ce fait sur plusieurs fronts avec différents projets d’infrastructures comme celui au sujet du thermostat qui entend réguler la température dans l’enceinte de Sciences Po. Ah, là ça y est, ça vous parle ! Vous visualisez enfin les responsables du froid glacial de la bibliothèque du 30 et des rangs de Boutmy. « Au 56, il n’y a aucune régulation de la température entre le jour et la nuit, il y a moyen d’économiser de l’énergie » explique Marie, la présidente de l’association. Un autre projet ambitieux consiste à mettre en place plus d’informations au sujet de l’impression recto verso dans les bibliothèques, pratique que les étudiants mettent peu en œuvre afin d’économiser du papier. Un système de tri des déchets est évidemment envisagé, mais cela suppose un changement radical de la politique des déchets à Sciences Po et une uniformisation car à l’heure actuelle, plusieurs prestataires se partagent la gestion des déchets sur les différents sites et les contrats n’ont pas encore pris fin. En vue du changement de contrat, Aspe se prépare activement afin d’effectuer une transition écologique quant à la gestion des déchets.

Le réchauffement climatique pour les nuls, expliqué par le blog de Sciences Po environnement.
Le réchauffement climatique pour les nuls, expliqué par le blog de Sciences Po environnement. (source http://xkcd.com/1321/)

Le pôle « vie étudiante » de l’association prend quant à lui le rôle de sensibiliser non pas l’administration mais les étudiants eux-mêmes. On dit connaître les petits gestes « verts » de la vie de tous les jours, mais saviez-vous qu’un composteur était mis à votre disposition au 13 U ? Ici, la présidente insiste sur l’esprit modeste de l’association dans l’incitation des étudiants. « Nous ne sommes pas là pour mener une action moralisatrice qui agacerait tout le monde, mais plutôt voir ensemble ce que l’on peut faire pour améliorer notre comportement au quotidien ». Ainsi, l’Aspe a apporté une aide financière au BDE pour l’achat, très prochainement, des gobelets réutilisables et éviter les déchets, ou encore permis à l’AS d’acheter des sweats en coton bio l’an dernier. Certes modeste et discrète, l’Aspe se cache en fait derrière les grandes associations de Sciences Po. Le projet « cafés » monté avec l’association Pavés a permis l’ouverture d’un petit chalet qui vend des boissons chaudes, des encas et des soupes mais attention ! Ces mets sont de production locale, bio, ou commerce équitable. Courez vite vous acheter un café dans ce petit havre cocoon du 28 rue des Saint Pères : il est à 40 centimes, soit 10 centimes de moins qu’en machine. C’est peu, mais avec les quantités de café que vous vous apprêtez à ingurgiter afin de tenir le coup dur de la rentrée eh bien… c’est toujours ça de pris.

DES ACTIONS ET DES PROJETS BIEN REELS

L’Aspe ne fait rien ? Voilà un préjugé qui doit désormais être désamorcé. Depuis le début de l’année, l’association a organisé cinq conférences, soit… 5 fois plus que l’année dernière, au cours de laquelle la première conférence de l’association n’avait été organisée qu’au mois de janvier ! Les sujets des conférences sont variés : les conséquences de la construction d’un barrage en Amazonie, le bilan des négociations sur le climat depuis Copenhague ou encore l’avenir de la France face à la dépendance énergétique… La prochaine conférence est prévue pour le 6 février et portera sur les ondes et la santé. D’autres projets divers et variés sont issus de l’association : celui du vide dressing organisé lors du premier semestre en partenariat avec l’Ivresse et le Flacon a notamment connu un fort succès. Enfin, le projet « partir vert » a pour but d’aider les étudiants qui partent à l’étranger dans le cadre des études à choisir les moyens de transport les moins pollueurs avec à la clé le remboursement d’une partie du trajet en fonction de la quantité de CO2 consommée. En bref, pas besoin d’être un écolo convaincu pour trouver son bonheur dans les œuvres de l’ASPE !

POURQUOI SI PEU DE VISIBILITÉ ?

cropped-cropped-logo_hipsterMais si l’association est aussi vivante, comment se fait-il que si peu de personnes connaissent ses actions ? Il semblerait que l’ASPE ait encore un peu de travail à faire du point de vue de la communication. « Malheureusement, l’organisation d’un match de foot ou d’une soirée mobilise plus que le thermostat à sciences po ! », regrette Marie avec humour. Pourtant, l’association ne reste pas sans faire d’efforts. Un blog a récemment été lancé sous le nom du « 27 rue saint greeniaume » dans le but de rendre l’association plus accessible aux étudiants, avec des rubriques diverses concernant la mode ou encore les sorties. La rubrique « lol » témoigne de l’effort de l’association de faire le buzz en essayant de faire rire tant que cela tourne autour de l’herbe, des animaux ou des légumes. Soit. La mobilisation des étudiants se fait aussi par l’intermédiaire de sorties randonnées afin de tisser de nouveaux liens amicaux en gambadant dans les champs et en pataugeant dans la gadoue, au plus proche de la nature, à l’exemple de celle de samedi dernier à Rambouillet.  « Si les étudiants nous connaissent peu, c’est que nous sommes souvent derrière des projets de groupe », explique encore la présidente de l’association. « Mais il est vrai que notre responsable en communication est en stage et cherche à se faire remplacer » … A bon entendeur pour l’année 2014 !

(L’asso est aussi à la recherche d’un nouvel apiculteur pour les ruches du 13U si certains ont une passion cachée).

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Le blog : http://27ruesaintgreeniaume.wordpress.com/

Le nouveau site de l’asso : http://assosciencespoenvironnement.wordpress.com

8 Comments

  • Jules

    Bonjour Eléonore,

    Simplement pour revenir en effet sur la petite phrase qui dit que le café est  » à 40 centimes, soit 10 centimes de moins qu’en machine. C’est peu » à CAFéS. Je trouve ça réducteur, et un peu dommage aussi que vous ne parliez pas plus de ce beau projet, celui de créer un lieu convivial et engagé, qui demande une énergie importante de la part d’une équipe de plus de 40 permanenciers et de quelques étudiants qui se chargent de la gestion quotidienne (approvisionnement, trésorerie, plannings, communication). 40 centimes le café bio ET bon (selon ceux qui le boivent), c’est quand même imbattable. Et il n’y a pas de profit: tout est fait pour que les prix soient les moins chers possibles, et les bénéfices seront réinvestis au service des étudiants (canapés au 28, pérennisation du chalet). Bref, je trouve que la petite phrase n’a pas sa place même si je pense qu’elle n’est pas pensée comme étant méchante, mais elle est maladroite.
    A ta disposition pour en discuter 🙂

    Jules

  • JulietteCdM

    Je vais retirer mon merci, l’article n’est pas un peu ironique, il est carrément condescendant après relecture. Aucune asso n’a eu le droit à une présentation aussi sceptique, et nos projets sont présentés comme dérisoires. A titre d’exemple, le café n’est pas « juste 10 centimes moins cher » il est moins cher que celui de la machine ET meilleur, bio, équitable, servi dans une tasse et non dans un gobelet jetable par des étudiants bénévoles qui ne font pas de profit ! Et on ne se « cache » pas derrière les autres assos, et on ne gambade pas dans les bois, et on n’est pas non plus l’association mystère que personne ne connait ! (Oui ce commentaire est assez énervé)

    • Eléonore

      Juliette, mon but n’est ni de redonner du crédit à l’asso, ni de lui en faire perdre : juste de jouer entre ce que pensent les sciences pistes et ce que l’ASPE fait réellement, avec, volontiers, un peu d’ironie à la clé ! De la condescendance, sûrement pas.

  • Chloé

    Un peu plus de lecture et de recherche avant d’écrire cet article ne seraient pas de trop. Il y a encore du travail de précision et de vérification des sources avant d’atteindre l’Ecole de Journalisme.
    Par exemple, à propos du « budget exorbitant », 3 minutes auraient suffi à éviter de dire n’importe quoi. L’explication du budget de Sciences Po Environnement est disponible ici :
    http://assosciencespoenvironnement.wordpress.com/about/organisation/

    • Eléonore

      Un peu dure pour une simple périphrase non ?
      Je ne suis pas entrée dans les détails du « budget exorbitant », une lecture plus avisée de l’article verrait que j’ai énoncé cela dans ce qui se sait de Sciences Po Environnement. Gelé ou non, utilisé entièrement ou pas, 85 000 euros, ça reste une somme, et ce que l’asso en fait, les étudiants ne le savent pas (et ne s’y intéressent pas forcément, c’est tellement plus facile de s’indigner avant).

      J’aurai du revenir dessus dans la suite de l’article, il est vrai, mais j’ai parlé d’autres choses et c’est mon choix. Donc les attaques sur la pertinence, merci bien, mes recherches étaient faites et je savais très bien que tout le budget n’était pas utilisé

      Merci tout de même, ça complète mon article, bien que le commentaire aurait pu être un peu moins critique 😉

  • Mao

    Une nouvelle étape dans la propagande rampante de ce lobby écolo-culpabilisant relayée par la pravda officielle de l’administration. Voilà où vont nos frais de scolarité : à soulager la conscience de bobos complexés.

  • JulietteCdM

    Oooh merci pour cet article (un peu ironique quand même), merci à l’auteure, c’est super pour notre légitimité 🙂