La Playlist Dominicale: la Danse de l’Amour et de la Violence (1/3)

Le début de la fin de l’année commence, et c’est pleins de mélancolie que nous nous rendons dès lundi 8 heures au 199 boulevard saint germain pour un cours d’allemand que cette fois, promis juré, nous allons suivre et valider haut la main.
La Playlist Dominicale elle aussi a prit ses résolutions en vous proposant son triptyque de l’amour et de la violence. A chaque chanson sa contrepartie, à chaque couple d’alter egos un terrain d’entente. La plus douce des mélodies trouvera donc son opposé dans le plus féroce des drops, un chœur sensuel se verra oblitéré par un hurlement rageur. Bienvenue dans la danse de l’amour et de la violence.

space_cats

Première Partie : L’Amour

On vous entend déjà marmonner dans vos moustaches de hipster enfin pubère. “Oh bah non hein, y’en a marre des beaux sentiments.” Mais l’amour de votre playiste n’est pas un skinny love ni une chanson de Sinatra. Quoique. C’est surtout qu’on veut vous rendre tous plus heureux qu’un petit quokka australien. Allez regarder à quoi ça ressemble, vous ne serez pas déçu.

Hey Now – London Grammar.

Cette chanson c’est la douceur. Une simple mélodie halée qui sert d’écrin à la voix douce mais assurée de la créature angélique qui mène ce trio. Tantôt imitant la femme fatale, tantôt l’amoureuse transie et même parfois instrument d’une merveilleuse confusion des genres, c’est en nous prenant délicatement par la main que cette voix nous emmène sur le plus onirique des rodéos, celui de la tendresse. Elle nous dirait simplement “bonjour” qu’on en tomberait presque amoureux.

Love and Affection – Joan Armatrading.

Une chanson d’amour, assurément, mais pas une chanson d’amour comme on peut en entendre tous les jours. De Joan Armatrading on ne garde presque que la puissance, la ferveur mystique, la passion qui cède face au doute et à la peur. Au milieu d’autres souvenirs d’albums poussiéreux de ses parents, découvrir cette perle ne peut pas être une coïncidence. Diva apaisée et sûre d’elle, Armatrading à encore autre chose à offrir. A entendre sa force sur tout l’album, on en oublierait presque trop souvent qu’avec Love and Affection, son grand hit de 1976, la belle Joan nous livre une chanson d’amour pour soi. Après tout ne dit on pas souvent que l’amour est la plus égoïste des sentiments ? Le chef-d’œuvre d’une grande carrière. Garde à vous messieurs.

Maman – FRER 200

Ok. On respire un grand coup et on prend une seconde. Pas besoin de décrire cette demie blague des meilleurs clowns du rap français. Juste pourquoi est-ce qu’on oublie toujours l’amour de sa maman ? Spéciale dédicace à toutes vos mères.

Encore – Jay-Z and Danger Mouse.

http://www.youtube.com/watch?v=JbXLp2z6xL4

L’amour n’est pas que celui d’un homme, d’une femme, d’un parent. C’est aussi une passion dévorante. Quand Danger Mouse nous dit qu’il “AIME” la musique, on a tendance à croire que tous les êtres qui partageront sa vie à l’avenir seront tristement et définitivement au second plan. Toutes nos condoléances à madame Mouse. Aimer au point tous les genres pour combiner Jay-Z et les Beatles, c’est un plus beau message qu’un poème. Chapeau bas à Danger Mouse pour son travail monumental, preuve d’un talent qu’on ne croise qu’une fois dans une vie. producteur attitré de Gorillaz, The Black Keys et d’Electric Guest, membre fondateur et beatmaker de Gnarls Barkey et du groupe magnifique Broken Bells, si vous cherchez d’autres preuves de son talent… Encore reste le premier coup de maître d’un des rois de l’indie moderne.

My Love Sees You – Beni

Beni nous montre avec ce petit bijou très vaguement disco, très clairement monstrueux que l’amour peut aussi bien se repérer à l’autre bout d’une piste de danse défoncée aux stroboscopiques qui rendraient les dafts punk épileptiques. L’amour est toujours sérieux ? Si on y croit trop il suffit d’écouter My Love Sees You et se laisser guider. Un sourire en coin, l’offrande du verre mythique et une nuit de grind plus tard, voici l’amour trouvé. Un soir, une fois, une vie, est-ce important si l’amour de Beni nous suit ?

C’est tout pour cette semaine. La semaine prochaine nous verrons comment la violence peut résoudre tous nos problèmes. On vous donne même l’ouverture de la prochaine playliste. « Ceux qui disent que la violence ne résout rien n’ont juste jamais étés assez violent ». A dimanche.

2 Comments