La Nuit de la Culture/Biture

Le 18 avril dernier a eu lieu à Sciences Po la première Nuit de la Culture. Fruit d’une collaboration entre RSP et Opium-Philosophie, l’événement qui se déroulait entre 19h et 22h15 dans les locaux de Sciences Po avait pour but de valoriser la réflexion et la production culturelle qui émanent de l’école.

Le 18 avril dernier a eu lieu à Sciences Po la première Nuit de la Culture. Fruit d’une collaboration entre RSP et Opium-Philosophie, l’événement qui se déroulait entre 19h et 22h15 dans les locaux de Sciences Po avait pour but de valoriser la réflexion et la production culturelle qui émanent de l’école Après une brève introduction de François Dorléans (président de Opium-Philosophie) et Daniel Saltsman (président de RSP), c’est une « leçon extraordinaire » de Bruno Latour dans l’amphithéâtre Emile Boutmy qui ouvre le bal, sur le thème des deux questions choisies par les étudiants par sondage : Est-ce que la culture de Sciences Po a changé ou peut changer ? Sciences Po est-elle une université normale ?

C’est dans un Boutmy bien rempli que commencent 45 minutes Latourd’un discours latourien dans toute sa splendeur dont il ressort tout particulièrement un hommage constant à Richard Descoings, son œuvre et sa contribution à faire évoluer l’institution, bien souvent à contre-courant de la tradition universitaire française. On n’échappe pas à l’humour caractéristique du personnage, qui fait sourire, voir rire à plusieurs reprises l’assistance.

Après cet exercice de style, la Nuit de la Culture se poursuit avec une émission spéciale de RSP qui réunit autour d’une table ronde Bruno Latour qu’on ne présente plus, Roger Pol-Droit (journaliste et chercheur en philosophie), Jérôme Clément (président d’ARTE et ancien élève de Sciences Po) et Arthur Dreyfus (écrivain et ancien élève de Sciences Po). Animé par Deborah Asseraf (élève de 2ème année) et Charles Evrard (élève de 1ère année), ce débat sur le thème de la culture réunissant des personnalités influentes du monde culturel se déroule tant bien que mal, même si le tout manque souvent de clarté et de fil conducteur. On s’égare tellement parmi les différents sens de la culture qu’on en arrive à ne pas toujours savoir de quoi les invités parlent et à quelle question ils répondent. Malgré tout, la confrontation des points de vue est intéressante et même parfois conflictuelle. L’auditoire se souviendra de Jérôme Clément qualifiant le point de vue de Bruno Latour d’ « ethnocentrique » lorsque celui ci s’enthousiaste de la centralité et la supériorité culturelle du Quartier Latin et de Sciences Po. 405045_219657591476116_100002956291770_364245_1339133262_n.jpg

A la sortie de la conférence, les jambes se dégourdissent et la pression retombe. On pénètre dans une Péniche et un petit hall aménagés pour accéder à l’ultime luxe d’un généreux cocktail : l’open coupe de champagne. Originellement prévu dans le jardin mais déplacé pour cause de mauvais temps, le cocktail se déroule donc à l’intérieur ce qui semble contenter tous les esprits prêts à profiter de l’improbable ivresse en pleine péniche qui s’annonce.

Quelques avis sont lancés sur la conférence qui vient d’avoir lieu, « excellente initiative de la part des deux associations », « une conférence trop nombriliste et centrée sur Sciences Po », « un bel hommage à Richard Descoings » ou encore « du pur Latour, un concentré d’autosatisfaction et de flatteries à l’égard de Sciences Po». Les avis divergent mais s’accordent bien vite sous l’effet des bulles : on boit, on se promène, on discute, on rencontre. En se promenant parmi les groupes, on peut apercevoir Bruno Latour ou David Colon discutant joyeusement avec les élèves, un verre à la main. Si les petits fours ne brillent pas par leur quantité et font seulement quelques heureux, le champagne coule à flots et permet joyeusement aux quelques centaines d’élèves présents de vivre une expérience inédite dans l’enceinte de Sciences Po. 582609_3656666306104_1557992552_32975566_754834033_n.jpg

Petite attraction de la soirée : une remise de prix d’accessoires Apple sur tirage au sort de petits bulletins remplis par les participants à l’événement. On me glisse dans l’oreillette qu’il y aurait eu du piston au niveau de l’attribution des lots, mais le tout se déroule dans la bonne humeur et la bonne ambiance, dans une péniche animée par les bulles et la musique de Clément le Gall, responsable de la programmation musicale de RSP.


Si l’on peut regretter la disparition du thème culturel de la soirée sous l’effet du cocktail, les coupes innombrables dans une Péniche résonnant des chants criteux jusqu’à des heures inhabituelles rendent cette soirée mémorable. Pour ceux partis à la fermeture des portes de l’école, le trottoir de la rue Saint Guillaume se transforme même en after et se remplit de sciences-pistes déchainés. Nombreux sont ceux pour qui la soirée a continué, sous des auspices un peu moins culturels.

Joséphine Glorion et Roxane Galliot

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