Interview (IV) : La loi sur la réforme des Universités vue par la Cé

Voici la dernière des quatre interviews sur la LRU ! Si la Cé reconnaît les avancées permises par les négociations de cet été, elle estime qu’il faut encore se battre pour obtenir d’autres garanties….

LaPéniche.net : La Cé est-elle pour ou contre la loi sur la réforme des universités, et pourquoi ?

Cé : Cet été, lors des négociations sur la loi, après avoir bataillé pendant plusieurs semaines, l’ensemble des organisations étudiantes ont obtenu les 3 garanties qu’elles demandaient : pas de sélection à l’entrée de l’Université, pas de liberté pour les universités de fixer leurs propres frais d’inscription, un seul et même statut pour toutes les universités. Pour la Cé, pas question de dénoncer, comme le fait l’Unef dans les AG, ce que nous avons obtenu dans la loi. Toutefois, il reste des choses à gagner dans les universités : par exemple, la loi prévoit entre 3 et 5 représentants étudiants au CA ; les représentants de la Cé se battront pour obtenir le nombre maximum dans chaque université.
De plus, la Cé a réussi après 6 mois de campagne à faire inscrire dans la loi une 3ème mission pour l’Université en plus de la formation et de la recherche : l’insertion professionnelle. Le but est qu’enfin les universités fassent du devenir des étudiants qu’elles forment une préoccupation majeure.

LaPéniche.net : Quelles actions allez-vous mener afin de soutenir votre position vis à vis de cette réforme ?

Cé : La Cé a lancé une campagne de pétition le 15 novembre qui a déjà recueilli 7000 signatures en 3 jours ! Cette action syndicale est déjà menée par les équipes de la Cé dans 39 universités et rencontre un succès auprès des étudiants qu’ils soient en AG ou pas, dans une fac bloquée ou non, puisqu’il s’agit de leurs préoccupations ! Pour la Cé, le mélange des revendications entre étudiants et salariés n’est pas efficace si nous voulons véritablement obtenir des améliorations pour les étudiants, la journée du 20 novembre (grève dans la fonction publique) sera donc consacrée à l’ information sur la politique du gouvernement envers les étudiants, au débat et à l’action avec la signature massive de la pétition !
A Sciences Po, nous serons mercredi en Péniche pour recueillir les signatures des étudiants, puisque nous sommes aussi concernés et intéressés par les problématiques étudiantes en général, et discuter de la loi, pour que chacun se fasse une opinion.

LaPéniche.net : Quelles seraient vos propres propositions pour faire face à la crise des universités ?

Cé : Le financement prévu pour 2008 doit désormais être à la hauteur des ambitions affichées et des difficultés bien réelles qu’il faut surmonter. Concrètement, il s’agit de l’état de certains locaux et des conditions d’études, des obstacles pour pouvoir réellement choisir sa formation et y réussir, du gâchis de l’échec en premier cycle, des difficultés sociales que beaucoup d’étudiants vivent, du parcours du combattant pour réussir à se loger. Le gouvernement n’a pas choisi de mettre, sur les dossiers qui concernent la vie des étudiants, la même énergie politique que sur la loi sur l’autonomie. La ministre doit maintenant entendre les préoccupations légitimes des étudiants qui s’expriment dans les universités, elle doit y apporter des réponses supplémentaires, immédiates et crédibles ! Par exemple, le budget alloué à l’insertion professionnelle est de 3 millions d’euros, soit moins de 3 euros par étudiant ! Même pas de quoi créer un observatoire des débouchés dans chaque université !

6 Comments

  • Laurie

    Désolée de ces réactions un peu vives parfois, mais ça fait un bout de temps qu’on essuie des commentaires assez désagréables et des critiques gratuites, d’où le fait qu’on soit un peu sensibles là-dessus !

  • Louis

    Du caaalme ! Je posais sincèrement des questions hein…

    Je suis donc content de savoir qu’Interzaide et Fac Verte ont été contactées sans répondre dessus. Leur absence estquand même remarquée, c’est pas inutile de s

    Par rapport à Sud, il me semble qu’il y a un mandat en conseil scientifique qui a cours jusqu’aux prochaines échéances électorales, tout comme il en reste des membres, qu’ils soient à l’étranger ou non. Maintenant on est d’accord pour dire que Sud n’est plus "actif" depuis le début d’année à Sciences Po, mais en cette période encore fraîche par rapport à la rentrée, il ne faut jurer de rien. Je me suis d’ailleurs laissé dire qu’il se pourrait bien que Sud se remonte cette année…

    "on ne le répètera jamais assez, nous ne privilégions sur ce site aucune orientation politique. "

    Ce que je n’ai pas remis en cause.

    "C’est dingue quand même que vous ne soyiez capable de commenter que pour critiquer… "

    S’il faut répeter que la Péniche fait globalement un bon boulot, on peut le faire, c’est vrai et vous le savez. Maintenant faut pas se braquer à la moindre remarque non plus, surtout quand elles sont vraiment de bonne foi et sans volonté de critiquer gratuitement.

  • Lauren

    "Interzaide et FacVerte n’ont rien à dire dessus ? Et Sud ? Et les membres du comité de mobilisation de Sciences Po, qui ne sont pas, de loin, tous à l’Unef ?"

    – Nous avons contacté Interzaide et Fac Verte, sans recevoir aucune réponse : on se retrouve donc avec les 4 syndicats qui se sont exprimés dans la newsletter…

    – Pas de présence de Sud cette année à Sciences Po, tiens toi au courant avant de critiquer

    – Nous sommes ouverts à toute autre interview !

    – Nous avons essayé d’être le plus "pluraliste" possible. C’est dingue quand même que vous ne soyiez capable de commenter que pour critiquer…

  • Thomas

    Lapeniche fait de son mieux pour respecter le pluralisme et ce dans la mesure où, et on ne le répètera jamais assez, nous ne privilégions sur ce site aucune orientation politique.
    Maintenant, d’après ce que je sais, Interzaide a été contacté. Et quoi qu’il en soit, des 4 interviews qui ont été mises en ligne, nous sommes bien d’accord qu’il y a 2 syndicats de gauche et 2 de droite, le pluralisme et l’équité sont donc saufs.

  • Louis

    "Voici la dernière des quatre interviews sur la LRU "

    Interzaide et FacVerte n’ont rien à dire dessus ? Et Sud ? Et les membres du comité de mobilisation de Sciences Po, qui ne sont pas, de loin, tous à l’Unef ?

    Un peu dommage ce choix en termes de pluralisme.