Interview d’Edith Chabre, responsable du master Droit Economique

LaPéniche.net poursuit sa série d’interviews consacrées aux masters : voici l’interview d’Edith Chabre, responsable du master Droit Economique de Sciences Po. Suivront une interview d’un élève et du responsable de l’association du master.

LaPéniche.net : Bonjour ! Pouvez-vous nous donner une vision générale du master ?

Edith Chabre : Ce master est un des masters professionnels proposés par Sciences Po. Il propose une première année commune à l’ensemble des élèves avec une formation théorique très large dans des matières aussi diverses que le droit économique, le droit des obligations ou encore le droit international privé. Durant les troisième et quatrième semestres, c’est-à-dire en deuxième année, les étudiants doivent choisir une spécialisation.

LaPéniche.net : Justement, pouvez-vous nous détailler les différentes filières du master Droit Economique ?

Edith Chabre : Il existe actuellement cinq grandes spécialités qui sont :

droit des marchés et de la régulation ; il est dirigé par Marie-Anne Frison-Roche et il destine ses étudiants à devenir des professionnels susceptibles d’intégrer des grands groupes du secteur bancaire, de l’audiovisuel, de l’énergie, etc. Mais il est aussi formateur aux emplois dans les institutions de régulation ou encore dans des grands cabinets d’avocats spécialisés.

propriété intellectuelle, dirigé par Michel Vivant ; il forme lui aussi des juristes ou des avocats spécialistes dans ce domaine. Il faut savoir que c’est un domaine fort prometteur, en plein essor.

contentieux économique et arbitrage ; c’est une spécialité qui ne va ouvrir que l’an prochain et qui formera des professionnels du contentieux capables d’anticiper, d’élaborer une stratégie du contentieux ou de l’arbitrage. Les diplômés de cette section seront très spécialisés, axés sur la technique du contentieux et la rédaction de contrats.

droit économique européen ; sa particularité est que le premier semestre du master est en commun avec la spécialité droit des marchés et de la régulation, puis le second semestre se fait à l’université Schuman de Strasbourg et conduira donc à l’obtention d’un double diplôme. Ainsi, cette spécialité forme des juristes pouvant intégrer des institutions européennes ou des entreprises de lobbying auprès des institutions de Bruxelles, Strasbourg ou Luxembourg.

droit et globalisation économique : il est dirigé par le Professeur Jamin et a une composition très diverse d’étudiants de Sciences Po, de Paris I et d’étudiants venant de sept universités américaines différentes. Les cours sont dispensés en anglais et en français. Il a pour but de former des juristes capables de diriger des équipes internationales ou d’intégrer les services juridiques d’entreprises globalisées.

Pour les trois premières spécialités (c’est-à-dire « droit des marchés et de la régulation », « propriété intellectuelle » et « contentieux économique et arbitrage »), il existe une possibilité pour sept étudiants du master de participer à un échange avec l’université McGill de Montréal, durant lequel les étudiants pourront se familiariser avec un système juridique dit de « common law ».

LaPéniche.net : Quelle est la composition du master et quel est le profil de ses étudiants ?

Edith Chabre : Il y a actuellement 67 élèves en M1 et 53 en deuxième année. La plupart des étudiants viennent du Premier Cycle, mais il existe d’autres procédures pour les étudiants souhaitant intégrer Sciences Po directement en master. Il faut noter que les étudiants entrant en master Droit Eco n’ont pas tous une formation juridique. Pour ceux qui n’en ont pas, il existe un cycle de préparation commun aux deux masters juridiques ; celui-ci s’étend sur trois semaines en septembre afin que les étudiants non formés puissent rattraper leur retard. Il existe une fois diplômés des rétrocessions d’honoraires fort variables pour les étudiants, mais elles peuvent aller jusqu’à 120 000 euros par an.

LaPéniche.net : Le master n’a-t-il pas de problèmes de reconnaissance ou de légitimité par rapport à des formations plus classiques de droit ?

Edith Chabre : Il n’y a aucun mal pour les étudiants du master de trouver un stage dans de grands cabinets d’avocats (même s’il se déroule généralement auprès d’anciens étudiants de Sciences Po). Nos étudiants ont l’avantage d’avoir une grande capacité d’adaptation et des compétences pour se positionner rapidement et clairement sur un sujet particulier. Effectivement, la politique du master n’est pas d’asséner les étudiants d’une foule de connaissances, mais nous appliquons une méthode socratique, favorisant bien plus le dialogue. De plus, les étudiants ont l’avantage d’être bilingue, d’avoir une expérience à l’étranger, ainsi que d’être ouverts sur le monde.

LaPéniche.net : Merci beaucoup !


Retrouvez les interviews d’E. Baldini & de L. Robert pour le Master Finance & Stratégie, de Laurent Bigorgne à propos du réaménagement des Masters à Sciences Po et enfin de Cécile Leclair et d’une étudiante pour le Master Stratégies Territoriales et Urbaines. A venir, deux interviews de Karim Amellal, responsable pégagogique du Master Affaires Publiques et, par intérim, du Master Affaires Européennes.

Bon courage aux 3A pour leurs choix de Master !

4 Comments

  • Lauren

    Ce master est "accessible d’office."

    En fait il n’y a pas de sélection pour intégrer les masters de Sciences Po lorsqu’on vient de Premier Cycle, sauf pour les Ecoles (Journalisme et Communication) et les doubles diplômes (comme le DD HEC/Sciences Po).

    (Exception : Un "entretien d’orientation" est tout de même nécessaire avant d’intégrer le master Affaires Internationale.)

  • Aurélien

    Y a t-il une sélection des étudiants issus de premier cycle pour ce master ou bien est-il accessible d’office ?
    Merci