Interview : Antoine Arel, 2A, membre du collectif Eco-Campus

Faire de Sciences Po un terrain d’expérimentation en matière d’économie d’énergie et des étudiants des acteurs de la lutte contre le réchauffement climatique, c’est l’objectif que s’est donné le collectif éco-campus dont nous avons rencontré l’un des membres, Antoine Arel (2A), pour nous éclairer (à la bougie) sur la manière dont nous pouvons, à notre échelle, agir pour la protection de l’environnement.

  • LaPeniche.net : Bonjour Antoine. Peux-tu nous présenter rapidement le collectif éco-campus ?

Antoine Arel : Le collectif éco-campus s’est formé au début de l’année, il regroupe des étudiants et différentes associations telles que PAVéS et les Jeunes Verts. Ensemble nous voulons que Sciences Po change et intègre enfin dans sa manière de fonctionner le facteur environnemental. Il ne s’agit pas d’écologie préhistorique, au contraire… Harvard et HEC ont converti leurs campus au développement durable, Universités pionnières, elles montrent l’exemple en s’adaptant les premières aux enjeux actuels et d’avenir de protection de l’environnement, et notamment de lutte contre le réchauffement climatique.

  • Peux-tu donner à nos lecteurs quelques explications simples sur les énergies fossiles, leur émission, leurs conséquences sur l’environnement ?

Tout d’abord, il est nécessaire de souligner la réalité du réchauffement climatique, que l’on observe et mesure depuis quelques décennies déjà et dont l’évolution peut être assez bien modélisée. Il est maintenant aussi clairement établi que ce réchauffement est d’origine humaine, il est dû en large partie au rejet dans l’atmosphère de carbone issu de la combustion d’énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon). Ainsi, dès que l’on consomme de l’énergie, et les occasions ne manquent pas (transport, chauffage, électroménager…), directement (en brûlant le SPb 98 acheté à la pompe par exemple) ou indirectement (par l’électricité, produite partiellement à partir d’énergies fossiles), on émet du carbone, on participe donc au réchauffement climatique et tout ce qui va avec : fonte de la banquise, baisse de la biodiversité, perturbations du cycle de l’eau, etc etc. Cela affectera notre vie quotidienne à des degrés divers que l’on ne peut précisément anticiper mais il est clair que plus on attend pour agir, plus il sera difficile de faire face.

Concrètement, quelles sont les actions à mener à titre collectif et/ ou individuel pour réduire les émissions de carbone ?

Lutter contre le réchauffement climatique ce n’est pas retourner à la bougie. Simplement, nous devons intégrer dans notre manière d’agir au quotidien la composante environnementale encore trop négligée. En termes économiques, il faut internaliser les externalités environnementales négatives, et donc rationnaliser notre consommation d’énergie, en favorisant les moyens de transports les moins voraces en carbone fossile, en améliorant l’efficacité énergétique des bâtiments (chauffer une pièce dont la fenêtre est ouverte est un bon exemple d’inefficacité énergétique). En résumé, deux types d’actions complémentaires sont à mener : 1/

  1. L’internalisation du coût de la pollution
  2. La rationalisation de la consommation d’énergie

Dans ce cadre, le collectif éco-campus mène en parallèle deux projets. Le premier proposera à chacun d’acheter dans les semaines à venir des quotas sur le marché européen des permis d’émissions, les fameux « permis à polluer » créés pour appliquer le protocole de Kyoto. En donnant un coût, même symbolique, à nos émissions de carbone nous entrons dans une logique de compensation encore totalement absente. Le second projet, mené à plus long terme, concerne l’organisation de Sciences Po et notamment son empreinte environnementale. Ainsi, nous allons réaliser avec la direction et l’ADEME un Bilan Carbone pour évaluer la consommation d’énergie du campus et identifier les principales économies possibles. Après cette phase de diagnostic, des aménagements devront sans doute être réalisés. Notre belle institution, en concluant la réflexion par des actions concrètes, pourra elle aussi montrer l’exemple, à ses élèves notamment.

Au niveau collectif et individuel, nous pouvons (devons ?) encourager la mise en place de nouveaux modes de consommation et de production respectueux de l’environnement, qui prennent en compte la finitude de nos ressources, quelles qu’elles soient. Par exemple en privilégiant quand c’est possible les productions locales à celles importées en avion, en préférant les produits qui durent longtemps plutôt que les jetables, les voitures hybrides plutôt que les SUV blindés. En d’autre mots, évoluer en douceur mais avec fermeté d’une consommation bien trop souvent « quantitative » vers une consommation beaucoup plus « qualitative ».

Pour plus d’infos, rendez-vous sur notre site http://www.ecocampus.tk

  • Le mot de la fin ?

Just Cool It !

Merci à Antoine et à tous les membres du collectif Eco-Campus…

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