Exposition “Martine Barrat, Harlem in my heart” à la MEP jusqu’au 6 janvier 2008

La photographe Martine Barrat nous dévoile un magnifique reportage de la vie du quartier d’Harlem et du South Bronx, à New York, qu’elle a elle-même parcourue pendant plus de vingt ans… Son regard de française exilée aux Etats-Unis apporte une touche personnelle au reportage : on y lit son amour pour ce lieu populaire et vivant, son sentiment de familiarité, elle qui pourtant était une étrangère arrivée en lieu inconnu.

Martine Barrat quitte Paris pour s’installer à New York en 1968. Elle dirige alors un atelier de théâtre, de vidéo et de musique, avec un groupe de jazz de St Louis. De 1973 à 1978, elle réalise plusieurs vidéos mettant en scène la vie des gangs. La série, intitulée « You do the crime, You do the time », reçoit le prix du meilleur documentaire à Milan, après avoir été présentée au Whitney Museum of American Art de New York. En 1977, elle commence son reportage photographique sur Harlem.

Il s’agit alors de présenter un quartier populaire, modeste et authentique. Une population noire, à la marge, mais heureuse et solidaire par la musique, par le sport, la danse… Une joie de vivre, des plaisirs simples. Le Harlem des années 80 est certes pauvre, ses immeubles insalubres, ses habitants fatigués et usés par le labeur, mais il regorge avant tout de vitalité, et de chaleur entre les rapports humains.

Celle que les habitants du quartier surnomment « la photographe » sait garder une certaine distance qui lui permet de réaliser un travail de sociologue. L’enfant observe, imite les gestes de l’adulte…tel un acteur jouant un personnage. Les adultes sont fiers, dignes, se tiennent droit devant l’objectif et semblent presque soutenir le regard de la photographe. A Harlem, la vieillesse est belle : stupéfiante photographie en gros plan ou des dominos sont enserrés par des mains usées, aux rides creusées, semblables à l’écorce d’un arbre.

Une partie de l’exposition, « Do or Die », est consacrée à un visage plus violent de Harlem : la boxe. Ici, on est boxeur de père en fils, et on y travaille sans relâche, dès l’âge de 3 ans. Le jeune boxeur rêve de devenir champion, et s’endurcit. Il se bat tant bien que mal, c’est sa passion, et c’est aussi un moyen de s’échapper de la dure réalité de la vie…

Rendez-vous à la Maison Européenne de la photographie jusqu’au 6 janvier 2008. 5/7 rue de Fourcy, Paris 4ème, Métro St Paul. Ouvert de 11h à 20h, sauf les lundis, mardis et jours fériés. 3euros pour les étudiants, gratuit le mercredi de 17h à 20h.

Petit plus : après avoir vu l’exposition « Harlem in my heart », si vous êtes vraiment avides de photographie, profitez-en pour aller voir les autres expos, telle que « Larry Clark, Tulsa, 1963-1971 ». Lorsque vous payez l’entrée, vous avez le droit d’accéder à toutes les expositions. Plus d’infos sur le site.

4 Comments

  • Hélène

    Je suis allée à cette expo et j’ai trouvé ca très beau : un nouveau regard sur Harlem. Elle ne montre pas d’Harlem le cliché : la banlieue, la violence…mais la vie, dans son quotidien, des enfants qui discutent au couple qui se marie. Ca vaut le coup.

  • Benedicte

    Ben je peux faire un autre article, mais 2 compte rendus dans un article, ça aurait fait beaucoup !! 🙂

    L’expo Tulsa était très intéressante également, mais un peu moins riche que l’autre.

  • Marion

    Merci pour l’info ca a l’air d’une super expo, je serai de passage a Paris debut janvier alors j’essaierai d’aller voir ca!!