3 raisons pour lesquelles il ne fallait pas manquer La Berryer made in Sciences Po

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Photographie : Capucine Personnic

“Frédéric Mion vous taille un costard” annonçait l’affiche de Sciences Polémiques. Pourtant, après une introduction tambour battant par Bertrand Périer, professeur d’art oratoire qu’on ne présente plus, notre cher directeur est apparu bien sage au milieu des six secrétaires de la Conférence Berryer.

En Chapsal, ces derniers ont écouté et sévèrement critiqué les discours des deux “psychopathes” orateurs venus dans un seul et unique but : se faire tailler. Si vous n’avez pu assister à ce remake de La Mutualité, voici pourquoi vous avez eu tort.

Parce que l’entre-soi sciencepiste, c’est cool

Des jeux de mots de Nicolas Sironneau aux diatribes du jury, les private jokes sciencepistes ont fusé pendant deux heures. Tradition oblige, les blagues sur les CEP et les provinciaux ont eu la part belle, ce qui ne satisfait malheureusement pas le jury : “le racisme anti-ZEP, c’était déjà passé de mode quand moi j’étais à Sciences Po”, a ainsi relevé un secrétaire de la conférence.

Le jury était en effet exclusivement composé de secrétaires passés par la rue Saint-Guillaume. Ainsi, l’on se retrouvait entre “camarades sciencepistes, entre gens bien quoi” affirmait Paola. Un discours élitiste où il était démontré que les programmes de M6 et RMC Découverte prouvaient que, “non, la vie n’était pas plus belle après 21h15”. Car en effet, à cette heure-là, Sciences Po ferme.

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Paola Grondin Duboscq. Photographie : Capucine Personnic

Il n’en fallut pas plus pour qu’Antoine Vey saisisse la perche qui lui était tendue. Après avoir rappelé qu’il était comme Bertrand Périer, professeur à SciencesPo, il décrivit “l’appariteur CGTiste” qui attend dès 21h, que le dernier cours se termine. “Il se poste au fond de la salle et il fait signe qu’il est l’heure”.

Plusieurs propositions de cours ont été également évoquées mêlant transdisciplinarité et intitulés extravagants. Paola a ainsi indiqué qu’à 21h15, se terminait son cours de « sexuation et économie du vivre-ensemble en Europe du Centre Est ». Dans sa reprise, associant références à Maïté – on se demande encore pourquoi – et intitulés de cours emblématiques, Frédéric Mion a lui proposé l’animation d’un séminaire : “Pâté en croûte et éloquence : Bertrand [Périer] fera le pâté et vous ferez l’éloquence” a-t-il conclu à destination de Paola.

Nicolas Sironneau.  Photographie : Capucine Personnic.
Nicolas Sironneau. Photographie : Capucine Personnic.

Parce qu’on aime rire du politiquement incorrect

Dans quelques instants je vais me faire écarteler de part en part, on va me donner l’ordre du Méric”. Premier moment gênant de la conférence : Nicolas Sironneau par un de ses habiles jeux de mots, vient de faire référence à Clément Méric, étudiant de Sciences Po, décédé en 2012, après avoir été agressé. Après un moment de flottement et quelques “oh” de stupéfaction, la salle s’autorise à rire. Mais Nicolas vient seulement d’ouvrir le bal.

Un des avocats continue en effet sur cette lancée dans sa reprise. “C’est bien connu, la direction de Sciences Po on y entre à Paris par l’ENA et on en sort à New York par la fenêtre”. Richard Descoings doit se retourner dans sa tombe. Mais son successeur en prend autant pour son grade : “Monsieur Mion, vous avez augmenté les frais de scolarité : prendre les étudiants par derrière reste donc une grande tradition, l’UNEF joue le rôle de la vaseline”.

Notre bien-aimé directeur n’est cependant pas seul à se faire railler. Paola nous apprend ainsi qu’après 21h15, “Julien Palomo et David Colon se tiennent chaud dans une tente dans la cour du 56”. Et Bertrand Périer de renchérir : “Ah, voilà à quoi sert Jacques de Champchesnel !”. Frédéric Mion, plein de diplomatie et de tact, se contente de sourire sans rien ajouter au ballet de critiques.

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Frédéric Mion et Bertrand Périer. Photographie : Capucine Personnic.

 Parce que Frédéric Mion

Frédéric Mion était, rappelons-le, LE sujet de la soirée. Tout a commencé avec le discours de Nicolas Sironneau intitulé “Le cas Mion est-il un poids lourd ?”. Discours, que le principal intéressé s’est empressé de qualifier de “calembours proprement scandaleux”. Il faut dire que le sujet s’y prêtait.

Jeux de mots et flatteries se succédaient jusqu’à atteindre l’appellation “être d’exception” ou “ma petite caille”. Ce ne fût pas sans déplaire à notre directeur qui n’hésita pas à continuer sur la droite ligne des orateurs : “Nicolas a retracé avec précision mon brillant parcours professionnel” reconnaît-il. Un parcours également résumé par Paola par les mots d’“Icône de mode, idole des jeunes, normalien, énarque, sciencepiste, forme d’hybride entre Kate Moss et les One Direction”.

Le style vestimentaire tant envié de Frédéric Mion a ainsi été analysé avec rigueur et jalousie. Jusqu’à – encore – oser les jeux de mots pour Nicolas : “en matière de vêtement, chemise tout sur vous et jamais je ne retournerai ma veste” confie-t-il.

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Photographie : Capucine Personnic

Face à cet engouement pour ses costumes si bien coupés, Frédéric Mion a annoncé la création d’un nouvel événement : Suit Frederic Mion, “chaque mois, les étudiants pourront venir dans mon bureau essayer mes costumes”.

“C’est une soirée Syndrôme de Stockholm absolue !” s’écrie à la fin Bertrand Périer poussé par l’indignation de tant d’adulation. Christophe Jamin, pour la contre-critique lui, se contente de “refuser de participer à ce culte de la personnalité”. Car en effet, cette soirée fût placée sous le signe de l’adoration de Frédéric Mion. Il faudra alors que Sciences Polémques trouve un personnage encore plus emblématique l’année prochaine.

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