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La semaine de reconnaissance vue de l’intérieur

C’est lundi, c’est jusqu’à mercredi, ça va ambiancer la Péniche, grignoter sur tes débuts d’amphis, s’incruster au hall du 13U : le forum des associations a débuté, avant la procédure de reconnaissance proprement dite, entre jeudi 3 et lundi 7 octobre. Parce que les associations, ce ne sont pas seulement les bouches-trous des lettres de motivation pour l’entrée à Sciences Po, La Péniche est allée interroger des associations et l’administration pour en savoir plus.

Image : Sciences Po
Image : Sciences Po

Une centaine d’associations

Cette année encore, pour la procédure de reconnaissance, ce sont 96 associations qui concourent pour obtenir le seuil de 120 voix nécessaires pour obtenir une place à Sciences Po. Celles qui seront élues viendront s’ajouter aux 5 associations permanentes « historiques » (BDE, BDA, AS, Junior Consulting, Sciences Po Environnement) et aux 22 associations des programmes académiques de Sciences Po (campus délocalisés, masters, écoles) : au total, une grosse centaine d’associations.

Comment fonctionne la procédure ?

 «Le terme « vote » est un peu abusif. Il serait plus juste de parler de consultation» nous explique Julien Palomo, responsable de la vie étudiante, et au cœur de la vie associative science piste. En effet, avec environ 10 000 étudiants à Sciences Po disposant chacun de deux votes, 120 voix ne paraissent pas inaccessibles, avec une participation qui l’année dernière a pour la première fois franchi la barre des 50%. Il s’agit plutôt pour la Commission paritaire, qui supervise la procédure, de demander l’approbation d’un nombre suffisant d’étudiants pour s’assurer que les associations sont sérieuses.

Une fois le vote effectué, c’est donc cette commission, composée de 8 représentants des étudiants et de 8 représentants des enseignants, qui valide le choix des étudiants. Certaines associations sont « repêchées », au coup par coup, si elles sont proches du seuil de reconnaissance, en se fondant sur l’ancienneté, l’objet, la crédibilité et le sérieux des associations. Mais la direction de la vie universitaire n’a  «pas de religion sur la question» indique M. Palomo.

Mobiliser ses soutiens

Les associations doivent donc mobiliser tous les soutiens possibles. Pour Loïc Wable, responsable de Sciences Poker, «l’objectif est de se faire connaître par le plus de personnes possibles». L’association tiendra donc une table « animée 24/24h au 13U », prépare une vidéo pour se faire

Image : Clémence Chem
Image : Camille Chem

connaître du grand public Sciencespiste et hésite quant à la tenue d’un évènement organisé avant ou après la semaine. A Sciences Polémiques, déjà plus souveraine sur le monde associatif sciencepiste, on aborde la semaine avec «confiance» selon les mots même de son président. «La semaine de reconnaissance, pour nous, c’est l’aboutissement de la campagne intense de début d’année» explique Raphaël Charpentier. Une campagne menée intensément auprès des 1A, auprès desquels il compte bien « recruter quelques personnalités». Le président s’inquiète néanmoins de ceux qui pourraient se dire «de toute façon, quelqu’un votera bien pour eux à ma place». Sciences Polémiques part donc à la quête des voix comme toute association et compte passer des heures à tenir des tables, avec un planning bien huilé pour que vous puissiez toujours trouver un de leur membre dans le hall du 13U et, pour tous les gourmands, «un stock illimité de bonbons».

Adhésions et sponsoring

Une fois reconnues, les associations doivent recueillir des fonds pour développer leurs activités. Les premières sources de financement pour les associations sont les adhésions et/ou le sponsoring.
«Sciences Poker n’a pas de budget», nous précise par exemple Loïc, son responsable. L’association travaille en partenariat avec Winamax et TPTK, qui fournissent les tables de pokers pro, les jetons, les lots à gagner et les cartes. «On essaye de garder une balance avec comme recettes le prix d’entrée pour les tournois, et comme dépenses des lots à gagner». Des sponsors avec lesquels il n’est pas toujours facile de gérer l’association : «Le fait est que nous sommes soumis à de nombreuses contraintes, matérielles de la part de Winamax, logistique de la part de l’administration». En effet, les jeux d’argents étant interdits par la loi dans les universités, l’association doit se contenter de lots à faire gagner.

 

Les subventions de l’administration

L’administration dispose quant à elle d’un fonds d’intervention associatif, d’un montant de 93 000€ pour l’année 2013, qui permet d’accorder des subventions aux associations qui en font la demande. Ce fonds est divisé en deux : 20 000€ reviennent directement à la direction de la vie universitaire, qui permettent de dépanner les associations pour des subventions de moins de 600€. Les 73 000€ restants sont gérés par une Commission de la vie étudiante, qui rassemble le président enseignant et le président étudiant de la Commission paritaire, ainsi qu’un représentant étudiant et un représentant enseignant. Ce conseil se prononce sur les subventions supérieures au seuil de 600€, en s’intéressant à la viabilité du projet et à son intérêt dans le projet éducatif de Sciences Po.

 

Les associations permanentes

Le fonctionnement des associations permanentes est légèrement différent. Elles se voient attribuer des subventions annuelles, ajustées chaque année en fonction de l’exercice précédent. Ainsi, l’AS et le BDA touchent chacun une somme d’environ 20 000€. De son côté, Junior Consulting fonctionne sur ses fonds propres, étant une association à but lucratif. Quand à Sciences Po environnement, les subventions sont d’environ 35 000€, dont 5000€ sont gérés directement par l’association, et les 30 000€ restants sont disponibles sur demande à la Commission de la vie étudiante. Les fameux « 85 000€ » de Sciences Po environnement ne sont plus d’actualité : il s’agissait d’une somme réservée à la création du poste d’un responsable « plan vert » prévu par la loi. Suite aux problèmes de gouvernance de Sciences Po, ce responsable n’avait pas été engagé, et la somme a été attribuée à Sciences Po environnement. «L’association a très raisonnablement fonctionné sur 30 000€, et les 85 000€ ont été gelés depuis 2 ans» affirme M. Palomo. Cette situation d’exception devrait se clore avec le recrutement d’un responsable plan vert. Enfin, le BDE n’est pas directement subventionné par Sciences Po, puisque c’est lui qui attire le plus les sponsors et les adhésions, en tant qu’association centrale de l’école. Sciences Po tient néanmoins à disposition une enveloppe de 30 000€ environ pour renforcer la sécurité lors des événements organisés par le BDE, ou par d’autres associations.

 

La course est lancée !

 

L’année dernière, ce sont plus de 80% des associations qui ont réuni le nombre de voix nécessaire. Pourtant, la compétition est rude entre les concurrents, poussant la direction de la vie universitaire à mettre en garde contre le

Photo : Unef«manque de fairplay» de la part de certaines associations. Mais cette compétition interne ne doit pas faire oublier l’enjeu externe que cette vie associative dynamique représente pour Sciences Po. Avec au total une grosse centaine d’associations, l’IEP se place dans le peloton de tête des écoles en terme de nombre : il y a environ 120 associations à HEC par exemple, une soixantaine à Paris 1 Panthéon Sorbonne, une petite dizaine aux Mines. Ce nombre d’associations conséquent est un argument de poids pour se distinguer et attirer les recruteurs, ainsi que de nouveaux étudiants. Le montant important consacré par l’administration à la vie associative est donc une sorte d’investissement sur l’avenir. Pour les étudiants, la vie associative est l’occasion d’aller à Istanbul en stop, d’aller polémiquer avec les facs rivales, ou de zigzaguer à vélo dans les rues parisiennes.

Si donc vous voulez participer à ce système gagnant-gagnant, à vos écrans ! Et tout au long de la semaine, La Péniche vous présentera ses associations favorites pour vous aider à faire votre choix.

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