Un concours d’entrée qui change d’apparence mais qui conserve sa substance

Villepinte_-_Gare_du_Parc_des_expositions_02.jpgLaPéniche aime tellement les futurs sciences-pistes que deux de ses reporters ont trouvé le courage d’aller jusqu’à Villepinte en plein milieu des vacances ! Et la chose fût encore plus délicate que d’habitude, puisqu’en raison d’un « incident voyageur grave » à Sevran le RER B est resté bloqué « le temps qu’on débarrasse les voies, vous comprenez » (dixit un agent de la RATP). Direction donc Villepinte via le bus 350, desservant notamment les usines Citroën et les services techniques de l’aéroport Roissy-CDG.

Et là, c’est le drame: des milliers de visages défaits, dépités voire en larmes. Nous étions venus motiver les candidats, leur offrir gâteaux et bonbons ou simplement les consoler, nous comprîmes que la tâche demanderait beaucoup d’efforts. Et alors que nous faisions connaissance avec peut-être nos futurs camarades (même si approximativement 100% des personnes présentes déclarèrent « avoir foiré, raté, merdé »), beaucoup firent part de leur étonnement face aux difficultés que leur posait l’organisation.

Le premier élément est un grand classique des concours et examens organisés en Juin: la chaleur. Beaucoup de parents accompagnant des candidats étaient en effet scandalisés par l’absence de climatisation efficace lors de certaines épreuves. Au point que plusieurs malaises seraient à déplorer. Malheureusement pour les personnes concernées, aussi regrettable que soit ce type de situation, il semble très difficile d’éviter tout problème lors d’un concours de cette envergure.

Une mère dénonce en revanche l’absence de secours nécessaires pour prendre en charge ces cas – ce qui n’a pas été vérifié et qui semble plutôt étonnant, vu que le SAMU est systématiquement présent lors de partiels à Villepinte. Autre fait étonnant: la présence de tracts et de bulletins d’adhésion au Front National. Plusieurs personnes ont en effet rapporté que des piles de tracts étaient disponibles dans le hall le lundi. Elles étaient cependant retirées le jour suivant.

Autre remarque dont fait part une mère scandalisée: une possible inégalité de traitement entre les candidats des différentes filières. En effet, nouveauté de cette année, l’épreuve sur documents est remplacée par une épreuve de mathématiques, d’économie ou de littérature selon la filière d’où l’on vient. La mère en question était révoltée que la filière scientifique doive passer une épreuve de mathématiques. « Si ma fille avait su ça, elle aurait choisi une autre filière ! ». On peut répondre qu’il est dans tous les cas surprenant de faire S lorsque l’on en aime pas la matière principale.

Néanmoins, chose plus problématique, plusieurs candidats ont trouvé l’épreuve de mathématiques particulièrement difficile, tandis que les épreuves d’économie et de littérature auraient été plus classiques. Or, si les candidats ne passent pas des épreuves de difficulté rigoureusement équivalentes, cela crée inévitablement un biais de sélection important. Espérons que la rumeur ne se vérifie pas dans les résultats.

Quant aux sujets, les voici: « Qui est autorisé à me dire “Tu dois” ? » et un texte d’Aron sur la conscience de soi en culture générale, « Inégalité et Justice Sociale sont-elles compatibles ? » en économie, un extrait du Rouge et Noir de Stendhal en littérature, « La croissance économique de 1914 à nos jours », « 1989 – 2010: nouveau désordre ou nouvel ordre mondial ? » et « La Ve République: institutions et évolutions » en histoire.

En fin de compte, on a assisté à un concours d’entrée semblable à ceux qui l’ont précédé, malgré la réforme: caractérisé autant par son opacité que par sa difficulté. LaPéniche souhaite tout de même de bonnes vacances aux milliers de candidats enfin débarrassés de ce poids, et espère pouvoir accueillir en septembre prochain le plus possible des si sympathiques candidats que nous avons pu rencontrer !

27 Comments

  • Melhyrïa

    Comme Sarah et Paul, j’ai passé le concours et, bien que l’ayant raté, je suis aujourd’hui admise à SciencesPo Paris via la Sorbonne (bi-cursus). À la lumière de mes résultats, il me semble évident que, malgré l’apparente facilité de certains sujets, la notation n’a en rien été tendre. Nombreux sont les élèves qui, bien qu’étant premiers de leurs classes de terminales dans d’excellents lycées, ont échoué.
    Quant au ton de l’article, même s’il pousse un peu dans l’hyperbole (point de milliers de visages éplorés en effet), il reste sympathique à lire.

  • Paul

    Candidat cette année, je suis totalement d’accord avec Sarah.

    Je rajouterai, pour les jeunes réac déjà nostalgiques du bon vieux temps (à 23 ans, ça fait peur !), que si les sujets étaient en effet, pour certains, plus en adéquation avec le programme de Terminale que les années précédentes, c’est également parce que contrairement à vous chers camarades nous avons passé le concours fin juin, ce qui nous a privé de deux mois qui auraient pu, comme le furent probablement les vôtres, consacrés à davantage de révisions.

    Par ailleurs, l’apparente facilité de certains sujets (« nouvel ordre ou nouveau désordre mondial » par exemple) est à mon avis trompeuse : ceux qui se sont contentés de réciter leur cours de Terminale, et il y en a beaucoup, ont été, j’imagine, fortement pénalisés. L’improbabilité de ce sujet, personnellement, m’avait poussé à l’écarter de mes révisions, et malgré ma connaissance de mon cours de Terminale, je ne me serais pas risqué à le prendre. Les correcteurs ne sont pas dupes et étaient bien conscients de l’apparente « traitabilité » de tels sujets, ils nous attendaient au tournant…

    En culture g, le texte de Aron, au regard du concours de Sciences Po, était également très déconcertant. En effet, alors que tous les textes, les années précédentes, traitaient de politique, de sciences, d’art… celui ci portait sur la connaissance de soi et le rapport à Autrui, certes dans le programme de Terminale, mais tout le monde sait que les cours de T sont insuffisants pour traiter un sujet, quel qu’il soit, du concours de Sciences Po.

    Enfin, en ce qui concerne l’organisation du concours, je l’ai trouvée exemplaire. Gérer sans AUCUN incident pendant deux jours 4 000 personnes réunies dans une même salle, cela relève du miracle.

    Admis et donc futur étudiant à Sciences Po, j’espère que les commentateurs de cet article (qui tente de donner un peu de couleurs joviales à l’événement bien terne qu’est le concours, c’est pas un article de géopol les mecs !!!) ne constituent pas un pannel représentatif des étudiants de cette école ; si j’avais voulu être entouré de frustrés et de réac, j’aurais fait un voyage au Vatican, s’aurait été plus simple !

  • Sarah

    Ayant passé ce concours « réformé », je me permet de commenter un peu l’article.

    Chaleur ? Dans la mesure ou les épreuves se déroulaient fin juin dans un hangar contenant plus de 4000 personnes, je trouve que la température était franchement acceptable. En tout cas je n’en ai pas souffert, mes amis non plus. Des malaises, on en a vu quelques uns mais il me semblait que SAMU/Croix Rouge étaient présents et réactifs.

    Des milliers de visages défaits ? J’ai seulement vu quelques camarades pleurer, quelques autres déçus mais la grande majorité disait s’en être sortie, avec des réserves certes, mais il ne me semble pas que ce concours ait été l’hécatombe que vous décrivez.

    Quant à cette mère indignée qui semble déjà désigner l’épreuve de mathématiques comme responsable de l’échec de sa fille, peut-être aurait-elle du se renseigner (et vous aussi d’ailleurs) : la filière de lycée n’imposait pas l’option correspondante (j’ai moi même composé en littérature, et ai pourtant eu un bac S spé maths !).

    A bon entendeur …

  • kiwi

    Marie : il me semble effectivement que la majorité des étudiants avaient voté pour un concours fin juillet, mais que pour des soucis d’ordre pratique il a finalement été décalé fin juin.

    Et Adrien EST un bisounours, mais bon je trouve ça mignon et plutot chou de la part d’un ultra.
    Et puis ça a pu faire plaisir à quelques uns des candidats de pouvoir parler à des membres de la Péniche à l’issue de l’épreuve ! (Souvenez-vous de ce temps où vous n’étiez pas de vieux briscards du 27, mais jeunes lycéens idéalistes, innocents et convaincus que si vous aviez la chance d’être admis, vous feriez dès le 2 septembre acte de candidature pour devenir journaliste (oui oui) à Lapeniche ou à RSP)

  • mary

    Bonjour !
    Est-ce qu’un des étudiants actuels de Sc-po pourrait m’en dire plus sur la réforme du concours de cette année ? J’étais élève en Terminale et j’ai passé le concours ; j’ai entendu dire que cette réforme avait été vôtée par les étudiants. Le bruit court également que la majorité voulait déplacer le concours de fin août à fin juillet (pour ne pas sacrifier l’intégralité des vacances et avoir le temps de trouver un logement), et non de fin août à fin juin. Vous confirmez ? Il faut avouer que ça n’a pas été facile pour certains de s’adapter à une telle réforme en cours d’année …

  • Lucien

    Si on peut en vouloir à l’article, c’est surtout pour son absence réelle d’objectifs. Ce n’est ni un reportage journalistique, car manquant de précision et de style, ni réellement une réflexion sur la valeur et le devenir de ce concours.
    En revanche, il semble déraisonnable de nier l’ensemble de l’article, les informations brutes transmises ne manquant pas d’intérêt (sujets).
    Une idée, rien qu’une, ce n’est pas mon métier le journalisme, serait d’inclure un témoignage de candidat dans votre récit. Cela ferait moins AFP, peut-être…

  • CamyL

    pitié les clichés ! « Et là, c’est le drame: des milliers de visages défaits, dépités voire en larmes »
    ce n’est pas la première chose qu’on apprend à Sciences Po, dépasser clichés & lieux communs ?

    vous vous êtes renseignés ? il y a peut être eu des suicides après non ?

  • Oho

    Affligeante qualité de l’article…
    Le premier paragraphe est absolument inutile, à se demander s’il témoigne de l’égocentrisme de ses auteurs, style « on est sorti du périph’ en plein mois de juillet et en bus, c’est dingue! Faut qu’on le raconte dans l’article! », ou plus simplement d’un déficit de formation journalistique Dans votre intérêt, j’espère que c’est le second choix, mais connaissant un peu l’étudiant moyen de Sciences Po, j’en doute.
    Quant au reste, un fatras de « faits », d’opinions libres et non fondées, d’anecdotes, saupoudré d’un brin de condescendance mal placée. J’ai presque tiré autant d’informations d’un sms de 5 lignes de ma soeur qui passait le concours, sans rire.
    Le plus triste, c’est qu’un tel constat n’a rien d’étonnant ou d’inhabituel pour quelqu’un qui, comme moi, fréquente votre site depuis longtemps. Que vous soyez intéressé principalement à Sciences Po, ça se comprend et c’est tout à fait légitime. Mais que vous abordiez tous les sujets avec un tel nombrilisme, je trouve ça affligeant. A croire que malgré toutes les réformes engagées par Descoings, certaines choses n’ont pas encore changé rue Saint-Guillaume…

  • Lilas

    Je plussoie ce que dit Gilles. J’ai beau espérer à chaque nouvel article, toujours rien…
    Dans le genre étudiants qui se prennent trop au sérieux, les rédacteurs de LaPéniche font mouche à chaque fois. Et ce n’est pas avec Alexandra comme nouvelle rédac’ chef que les choses vont s’arranger…
    Mais bon, au moins Clément a foutu le camp…

  • gilles

    (mais sinon bravo, vous ferez d’excellents pigistes « culture et société » pour le magazine Biba. Avec le nombre de diplômés de l’école de journalisme chaque année il va de toutes façons revoir vos exigences à la baisse…)

  • gilles

    «LaPéniche aime tellement les futurs sciences-pistes». Ouais, moi aussi, carrément ! Bravo vous êtes vraiment des héros d’être allé jusqu’à Villepinte. Par contre, pour écrire un tel ramassis de niaiseries condescendantes et régressives vous auriez pu rester chez vous !

    « Un concours caractérisé autant par son opacité que par sa difficulté » (quelle jolie tournure, au passage) : l’objet d’un concours est de choisir des candidats ; le but n’est pas que tout le monde est 20/20 mais d’évaluer l’agilité intellectuel relative de chacun face à une sujet complexe. Par ailleurs je ne vois pas en quoi ce concours est plus « opaque » qu’un autre (que le bac, que les concours administratifs, que les concours des grandes écoles). Et puis un concours quel qu’il soit sera toujours moins opaque qu’une sélection sur dossier.

    LaPéniche c’est vraiment tout mou et tout moche !

  • zagzag

    En tant que candidat et ancien élève de terminale S, j’ai été heuresement surpris par les sujets qui m’ont semblés beaucoup plus abordables que les dernières années… tant mieux pour moi vous me direz, et c’est bien ce que je pense^^. Etant arrivé à moitié en touriste, en ayant suivi sans trop d’assiduité la prépa de la doc française pendant l’année, je repars très satisfait de ma prestation et je pense que le ratio note/heure de révision sera assez élevé^^ (ce qui ne veut pas dire pour autant que j’aurai forcément une bonne note^^).

    En culture G, la dissert sur le devoir était en plein dans le programme de S (on l’avait quasiment traité en cours pendant l’année dans ma classe)…
    En histoire, 2 des 3 disserts étaient du programme de S, pourtant hyper restreint… un vrai scandale qui m’avantage bien… Les sujets étaient aussi beaucoup moins tordus que les années passées, sauf le premier : en gros ça correspondait à des chapitres bien définis du programme de term, et non plus à des sujets transversaux comme il y avait eu certaines années (du genre « Berlin de 1945 à la chute du Mur »)
    En Anglais, ça valait les annales… toujours assez vicieux comme sujets, poussant à la faute, et en limitant le nombre de lignes…
    Par contre en Maths, effectivement c’est la cata… mais bon^^, en même temps fallait pas s’attendre à ce que ça soit simple, surtout que les maths, dès que ça devient un peu trop facile, on peut facilement monter très haut. Moi j’ai fait 13 questions bien sur 24 au total… si j’avais la moyenne je serai content !

    Dans tout les cas, l’important c’est pas de réussir mais bien de réussir mieux que les autres donc bon… c’est pas dit que je vous rejoigne l’an prochain mais ça me ferait grand plaisir^^

  • zagzag

    En tant que candidat et ancien élève de terminale S, j’ai été heuresement surpris par les sujets qui m’ont semblés beaucoup plus abordables que les dernières années… tant mieux pour moi vous me direz, et c’est bien ce que je pense^^. Etant arrivé à moitié en touriste, en ayant suivi sans trop d’assiduité la prépa de la doc française pendant l’année, je repars très satisfait de ma prestation et je pense que le ratio note/heure de révision sera assez élevé^^ (ce qui ne veut pas dire pour autant que j’aurai forcément une bonne note^^).

    En culture G, la dissert sur le devoir était en plein dans le programme de S (on l’avait quasiment traité en cours pendant l’année dans ma classe)…
    En histoire, 2 des 3 disserts étaient du programme de S, pourtant hyper restreint… un vrai scandale qui m’avantage bien… Les sujets étaient aussi beaucoup moins tordus que les années passées, sauf le premier : en gros ça correspondait à des chapitres bien définis du programme de term, et non plus à des sujets transversaux comme il y avait eu certaines années (du genre « Berlin de 1945 à la chute du Mur »)
    En Anglais, ça valait les annales… toujours assez vicieux comme sujets, poussant à la faute, et en limitant le nombre de lignes…
    Par contre en Maths, effectivement c’est la cata… mais bon^^, en même temps fallait pas s’attendre à ce que ça soit simple, surtout que les maths, dès que ça devient un peu trop facile, on peut facilement monter très haut. Moi j’ai fait 13 questions bien sur 24 au total… si j’avais la moyenne je serai content !

    Dans tout les cas, l’important c’est pas de réussir mais bien de réussir mieux que les autres donc bon… c’est pas dit que je vous rejoigne l’an prochain mais ça me ferait grand plaisir^^

  • azerty

    Certains sujets semblaient peut être calés sur le bac au niveau du programme mais le niveau requis pour rentrer à SciencesPo. ne va pas baisser pour autant : il y avait 3000 candidats l’an dernier, 4750 cette année et les promos ne vont probablement pas augmenter puisque les capacités d’accueil de SciencesPo. ne suivent pas (mis à part l’ouverture du campus à Reims). Si le taux d’admission doit changer, ce serait donc plutôt à la baisse.
    Et les sujets restent de toute façon (heureusement !) bien plus difficiles qu’au baccalauréat, et permettent toujours aux candidats les meilleurs de rentrer, mais pas à ceux qui ne sont pas au niveau.
    Donc ce n’est pas parce que la forme du concours a changé que SciencesPo. devient moins sélectif ou même moins prestigieux, au final je pense que la différence sera minime.

  • wqsp

    Non mais le sujet sur 89-2010 quoi… Ce n’est pas de l’histoire, c’est du journalisme. Le contenu des copies doit être affligeant.

  • wqsp

    Non mais le sujet sur 89-2010 quoi… Ce n’est pas de l’histoire, c’est du journalisme. Le contenu des copies doit être affligeant.

  • Alice

    Le programme du bac d’Histoire c’est légèrement après 45, renseignez-vous avant d’écrire n’importe quoi.

  • Vingtsangs

    T’inquiète Richard, t’as grave raison. La croissance économique en 1914, c’est en plein dans le programme du bac. Bravo.

  • richard

    Qui a conservé sa substance mon zboub oui. Les sujets d’histoire et de CG valaient pas un chico, comme certains l’ont fait remarqué ça cadrait parfaitement avec le programme du bac… Sauf que le concours pipo c’est (ou c’était en tout cas) tout sauf le bac… Cette école va à vau l’eau et je suis bien content de me casser.