Solidaires, portés disparus

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Photographie : Amal Ibraymi

Alors que les candidats de l’UNI et de l’UNEF mènent campagne tambour battant, il est bon de rappeler que cette année encore, ces élections ne sont pas une simple bataille rangée entre les deux syndicats représentés au CD et à la CP.

En effet, comme depuis deux ans, une troisième liste s’est formée, celle de Solidaires. Si l’existence d’élections syndicales voire même de syndicats étudiants à Sciences Po est déjà largement ignorée par de nombreux étudiants, la présence dans notre école, d’un troisième syndicat « de lutte», relève du classé confidentiel, et particulièrement cette année.

 

Une campagne minimaliste pour le « syndicat de lutte »

Et le syndicat n’est d’ailleurs pas étranger à l’indifférence générale de la communauté étudiante. Doté d’une communication pour le moins minimaliste à l’image de sa profession de foi en Arial 12 , il ne se joint ni au ballet des tracts en péniche, ni à la rencontre des étudiants à la cafétéria.

Il est fort peu probable que cette stratégie de la dissimulation porte ses fruits dans les urnes, même si comme l’an passé, Solidaires pourra compter sur une base très mobilisée et devrait obtenir un score qui en surprendra plus d’un, très probablement au dessus de la barre des 5% des suffrages exprimés.

Le programme de Solidaires – non ne le cherchez pas dans la  liasse de tracts que vous êtes obligés de prendre chaque matin, la seule manière d’y avoir accès et de le lire en version numérique – est pour le moins ambitieux.  Le syndicat “de lutte et de transformation sociale” se définit comme “anti-fasciste, anti-raciste, anti-sexiste, anti-capitaliste, anti-autoritaire”. Il dit défendre l’écologie et lutter contre toute forme de discrimination ou de domination, refuser “l’elitisme, le mercantilisme, et la logique libérale”. Dans un registre moins abstrait il souhaite “ la gratuité et l’accés de l’enseignement supérieur à tou-te-s, des aides sociales, des budgets nationaux”. 

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La Péniche persona non grata aux yeux du syndicat

C’est donc un programme résolument radical qui est porté par Solidaires, mais encore faut-il que le syndicat remporte des sièges pour faire entendre ses idées. Et ce n’est pas toujours évident. Souffrant d’un manque de visibilité criant, le refus du « syndicat de transformation sociale » de publier sa liste électorale sur le net, et à plus forte raison de participer au débat avec les deux autres syndicats, confirme une nouvelle fois le statut à part qu’occupe Solidaires dans l’école.

Nous avions d’ailleurs proposé à Solidaires de participer au débat inter syndical et mais ils avaient décliné l’invitation. Et en raison de ce refus, il nous a été interdit par la direction de la vie universitaire d’organiser le débat en Boutmy. Julien Palomo nous avait en effet indiqué que sans une représentation de tous les candidats, Boutmy ne pouvait pas nous être accordé. Bérangère Gavaudo nous a finalement dit que c’était possible malgré la non-présence de Solidaires; mais ce seulement une semaine avant la tenue de l’évènement et nous n’étions dès lors pas en mesure d’organiser une telle manifestation dans un amphithéâtre pouvant accueillir des centaines d’étudiants.

C’est pourquoi réaliser un article sur le sujet demande de la patience et un certain instinct de chasseur, pour débusquer le « militant » Solidaires de la masse des anonymes. Et si à force de chercher, on finit par trouver, ce n’est pas une victoire pour autant. Les représentants du syndicat s’en tiennent strictement au discours qu’ils présentent dans leur profession de foi et évitent soigneusement les sujets délicats.

On sent en effet une sorte de réticence de la part de Solidaires à traiter avec La Péniche, probablement depuis notre précédent article les concernant, publié l’année dernière  qui avait conduit au sac du local de l’UNI à Nanterre : des militants Solidaires avaient inscrit au marqueur noir sur la porte d’entrée du local “vous coulerez avec La Péniche”. L’auteur de l’article avait été approché par une militante de Solidaires SciencesPo en bibliothèque, lui expliquant qu’il « devait faire attention à ce qu’il écrivait » et que « l’UDI est un parti fasciste, c’est le cache-sexe du Front National« . 

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Photographie : Lina Skoglund

Un groupe confidentiel isolé à gauche

Une militante d’un autre syndicat confie d’ailleurs que « personne ne les connaît, on se demande vraiment comment ils réussissent à boucler une liste ». Largement méconnu, Solidaires apparaît absent du débat syndical et isolé à Sciences Po: ça n’a pourtant pas toujours été le cas. Il y a encore quelques années, durant la présidence de Louisa Acciari à l’UNEF notamment, il y avait une grande proximité entre Solidaires et l’UNEF: des affinités électives qui ont même dissuadé Solidaires de présenter une liste durant 5 ans.

Mais aujourd’hui cette période de concorde entre les deux syndicats classés à gauche à Sciences Po semble très lointaine. Les nouvelles générations de l’UNEF ne connaissent pas les membres de Solidaires, les contacts entre les deux syndicats paraissent inexistants et le bureau de l’AGE Sciences Po de l’UNEF a du attendre le dépôt des listes pour être au courant de la candidature de Solidaires.

Solidaires paraît assez isolé et marginalisé. Le syndicat entretient au fond moins de liens avec l’UNEF qu’avec  le CAPAB, un groupe violent d’”action anti-fasciste”, dont certains membres sont actifs à Solidaires, à l’image de Clément Méric, décédé il y a deux ans à la suite d’une rixe avec un groupe de skinheads d’extrême droite. Interviewé par les Inrocks, un militant de l’Union Antifasciste toulousaine affirmait ainsi que les antifas « ne rejetaient pas totalement la violence physique, au nom d’une démarche d’autodéfense. ». Sur la Horde, le site des antifascistes, le même discours est tenu : « la violence est un mal nécessaire dans le cadre d’une lutte qui se veut autonome ».

Finalement on peut s’interroger sur l’autorisation accordée à un tel syndicat d’être présent dans les murs de notre établissement: il est peu probable qu’un syndicat qui aurait des liens étroits avec le GUD connaîtrait la même indulgence que Solidaires à Sciences Po… 

Dans la même catégorie : « Comprendre enfin les élections syndicales en 4 points » Ce jour dans l’année qu’évoque Victor Hugo est, à Sciences Po Paris, celui des élections syndicales. Mieux, il ne s’agit pas seulement d’un jour, mais de deux jours – les mardi 10 et mercredi 11 février – durant lesquels le peuple estudiantin de Sciences Po, dans tous les campus, par-delà les mers et les continents, se déplacera tout entier vers l’isoloir pour désigner ses représentants. . Lire la suite.

13 Comments

  • Gauchiste violent et assimilable au GUD

    Ca a deja ete dit, mais je tiens à le repeter : l’auteur est un tocard.

  • babar

    Desolé mais qu’est-ce que c’est mal écrit !
    Le paragraphe hyper lourdingue sur Palomo qui refuse et blabla et en fait non c’était bon blabla mais trop tard pff zut.
    C’est plutôt un statut facebook cet article. Le vide journalistique, sans aucune nuance.

    Relisez mutuellement vos articles, je sais pas…

  • Solidaires Etud. IEP Paris (c'est nous !)

    Bon bon bon… En attendant de tout reprendre point par point (ou pas, à un moment ça devient fatigant) et de décider si on se résigne à devenir procédurier-es avec ces rigolos sans humour, deux ou trois choses.
    L’article affirme que le CAPAB est un groupe violent, en citant à l’appui un membre d’un autre (l’UAT) groupe dans une autre ville (Toulouse) et un site (La Horde) qui n’est l’émanation ni du premier groupe, ni du second, encore moins de nous mêmes. Puisque le CAPAB est violent puisque machin de tel autre groupe et tel site le disent, d’après La Péniche, nous le sommes aussi.
    Tout comme l’affirmation énergique que cette carotte est complice de la tomate lancée sur la gueule de Jean-François Copé à l’intercours – pourquoi ? parce que toutes deux sont bonnes dans la soupe – pourrait nous divertir, ce vaste délire confusionniste pourrait nous faire rire si la référence à Clément* (taggé sur l’article histoire de faire monter l’audimat ?) ne nous retournait un peu l’estomac.
    *Lequel, à toutes fins utiles, n’était membre ni du CAPAB, ni de l’UAT, ni de La Horde.
    Vous n’avez rien compris ? Nous non plus.
    Sinon, nous tenons à disposition de La Péniche les preuves des liens entre le GUD et l’UNI, qui n’a d’ailleurs pas besoin du GUD pour syndiquer l’extrême-droite. Ils sont autrement plus faciles à démontrer que notre implication dans la toute fantasmée antenne-picardo-poitevine-de-l’internationale-antifa-sabordeuse-de-bateaux-de-plaisance.
    Quant à nos pratiques et projets syndicaux en général, ne demandez pas à La Péniche.
    Chère Péniche, pour finir, un conseil. La prochaine fois, ajoutez une zic angoissante et faites une vidéo youtube : certains font fortune comme ça.

  • LJFALP

    Tout ça manque grandement de sources, quand même.
    Solidaires n’a visiblement pas été contacté officiellement pour cet article, ou alors ce n’est pas vraiment précisé, et que dire des trolls de service qui nous sortent l’existence de « liens bien persistants » entre l’UNI et le GUD au mépris de toute vraisemblance, voire de tout rapport avec la réalité, c’est gratuit, allons-y ma bonne dame.

    Et mention spéciale au « Non mais c’est pas parce qu’il y a des militants Solidaires aux antifas qu’il y a des liens entre le deux », qui confirme ce que l’on ne faisait que supposer (en particulier, le fait que l’auteur ne sait pas ce que signifie le mot lien).

  • Bullshit

    « Finalement on peut s’interroger sur l’autorisation accordée à un tel syndicat d’être présent dans les murs de notre établissement: il est peu probable qu’un syndicat qui aurait des liens étroits avec le GUD connaîtrait la même indulgence que Solidaires à Sciences Po…  »
    Hmmmmmmmm…. Concrètement, on en parle des alliances (et des liens bien persistants) entre le GUD et l’UNI ? (UNI qui connait une belle indulgence (euphémisme) de la part de La Péniche )

  • De la liberté d'expression à Sciences Po

    « il est peu probable qu’un syndicat qui aurait des liens étroits avec le GUD connaîtrait la même indulgence que Solidaires à Sciences Po… »
    En effet, si l’UNI se fait traiter par certains de syndicat fasciste-réactionnaire-presquemaurassien-pourlarestaurationdesprivilèges (pro-inégalités donc), alors c’est sur que l’on est pas prêt d’entendre parler du GUD ou de l’AF à Sciences Po.

  • hop

    Mais chaque section de Solidaires est indépendante, donc les militants de Sciences Po n’ont rien à voir avec ceux de Nanterre et j’imagine que la plupart (si ce n’est la totalité) ne les connaissent même pas…
    Et le fait que certains militants de Solidaires Sciences Po aient des rapports avec des groupes antifa n’a rien à voir avec le syndicat lui-même, ou avec les syndicales, et même avec les syndicats en général à Sciences Po.

    (sans parler de la différence entre les antifa et le GUD, dans l’idéologie comme dans l’usage de la violence)

  • hop

    Mais chaque section de Solidaires est indépendante, donc les militants de Sciences Po n’ont rien à voir avec ceux de Nanterre, j’imagine que la plupart ne les connaissent même pas… Et le fait que certains militants soient proches de groupes anti-fascistes (qui peut-être acceptent d’utiliser la violence en cas de défense), n’a vraiment rien à voir avec le syndicat lui-même (il n’y a pas de « liens étroits »), et n’a surtout rien à voir avec les syndicales de Sciences Po, ou avec les syndicats à Sciences Po en général.
    (Sans parler de la différence de l’usage de la violence entre les antifa et le GUD).

    • Anonyme

      Tout à fait. Et puis bon, avant d’écrire cet article l’auteur aurait pu essayer de comprendre les différences entre le CAPAB (auquel ne faisait pas partie Clément Méric..), l’Action Antifasciste (toulousaine en plus ? Rien à voir avec l’action antifasciste parisienne mais bon…) et La Horde. L’auteur ne connaît absolument pas son sujet mais bon, tant qu’il peut arriver à étaler sa thèse des « vilains militants violents de Solidaire »… Minable.