Sélim Ben Hassen : portrait d’un tunisien engagé

selim2.jpgPour peu qu’on s’intéresse à la vie étudiante à Sciences Po, on a forcément eu l’occasion de discuter un jour avec Sélim. Celui qui a fondé Sciences Po Monde Arabe fait en effet partie de ces quelques étudiants qui, s’étant beaucoup impliqués dans la vie associative, bénéficient des égards de la Direction et d’une certaine notoriété auprès des élèves. Mais le parcours de Sélim est aussi celui d’un étudiant déterminé à mener un engagement politique pour son pays.

Pour beaucoup, Sélim, c’est d’abord Sciences Po Monde Arabe, l’association qu’il a fondée en intégrant Sciences Po et dont le succès ne s’est pas démenti depuis des années. « En réalité, ma satisfaction n’est pas tant de l’avoir fondée que de voir qu’elle dispose de fondations assez solides pour durer ». La présidence de l’association pendant trois ans lui aura certainement permis de se faire un nom à Sciences Po et au sein du monde universitaire et associatif arabe de Paris, en proposant une approche technique et pédagogique, mais également engagée, du monde arabe.

Mais sa réputation au sein de l’école tient sûrement à plus que cela. En ayant tissé des relations étroites avec les différentes associations et syndicats, et en ayant noué des amitiés avec les étudiants impliqués dans la vie politique française et internationale, « Sélim a réussi à se faire une belle place dans les cercles d’influence de l’école», nous dira une de ses connaissances. Pour d’autres, ce succès est aussi dû au fait qu’il s’entend aussi bien avec les élèves qu’avec le personnel et les membres de la Direction.

S’il compte beaucoup d’amis et de soutiens au sein de Sciences Po, Sélim a aussi la réputation d’être tenace en compétition. Il admet volontiers qu’il a fallu se battre – « durement mais à la loyale » – pour que Sciences Po Monde Arabe devienne la première association sur le monde arabe à Sciences Po. Aujourd’hui, elle est même la seule, les associations des années précédentes ne s’étant pas représentées.

Mais Sélim préfère se définir comme « un homme d’action plutôt que de réseau» et met en avant les événements qu’il a organisés avec son association, sur la réforme des Etats arabes, la lutte contre la corruption et le rôle de la société civile dans ces pays, et bien d’autres sujets encore. Citoyen tunisien, il se dit surtout satisfait d’avoir organisé pour la première fois de l’histoire de la Tunisie un débat à Sciences Po entre le régime et l’opposition tunisienne il y a de cela quelques semaines, à la veille des élections présidentielles de 2009 : « Toutes les composantes de la scène politique tunisienne étaient présentes, y compris celles considérées comme illégales par le régime : rassembler tous ces gens autour d’une table, c’était un succès dans l’absolu, et dans le climat politique actuel de la Tunisie en particulier, je n’ai pas peur de dire que c’était un exploit ».

Sélim ne compte pas s’arrêter là dans son engagement politique. « Bien que j’aie depuis longtemps été préoccupé par la situation de mon pays, cette conférence m’a fait entrer de plain-pied dans l’arène politique tunisienne. Je compte bien y faire mes armes ». Dans une Tunisie où le Président de la République vient d’être réélu pour la cinquième fois consécutive avec près de 90% des voix et où les opposants risquent leurs vies, le chemin s’annonce difficile. Mais pas impossible.

28 Comments

  • Sonia

    Inutile d’usurper les grands noms de l’histoire pour servir ses propres intérêts.

    Selim BEN HASSEN, de père BEN HASSEN et de mère DAKLHAOUI.
    Son grand père maternel Ammar Dakhlaoui était marié à Souad Bourguiba, nièce du président Bourguiba. Après avoir divorcé, le grand-père se remaria et Selim est issu de cette descendance. Souad Bourguiba n’a donc aucun lien de sang avec lui.

    Laissons donc Habib Bourguiba reposer en paix. A ce qui veulent se faire un nom en politique, brillez par votre excellence. Je ne doute pas que Selim ira loin en politique et le soutien dans sa démarche. Mais de grâce, il n’a pas besoin de ces mensonges qui entachent la crédibilité de ces discours.

  • Atlla

    Il faut toujours qu’on cherche une petite bête … Surtout quand il s’agit de parler « d’arabes », de « juifs », de « noir » … C’est une attitude séculaire et sommaire.
    En ce qui concerne le fait de mettre un ami (soit-il ou pas en valeur) c’est tout à fait normal. C’est le principe médiathique. L’ingeniosité c’est de lancer du « buzz », c’est d’ouvrir la porte à de nouveaux personnages (talentueux ou pas), de creer, de lancer un interet particulié autour de ce personnage. Ainsi le but est de divertir les citoyens, de leur faire découvrir …
    Généralement, quand le stylo est a porté de doigt, le papier sur la table et l’idée, qu’il s’agisse d’un ami ou pas, vous profitez de l’occasion, de votre « poste », et vous laissez le stylo glisser sur le papier … ça a toujours marché ainsi, et parler à la limite de « démarchage » dans le sens de « technique de vente » et de laisser entendre une particularité douteuse dans ce cas là, est complétement pathétique.
    Après tout, ce qui compte ce sont les resultats, ce garçon en a apporté, c’est cela qui importe.

  • vieux

    Je disais (avant que mon commentaire ne soit supprimé de la page) que j’avais dû confondre collusion et connivence. Mea culpa, mea maxima culpa.

    Et pour ce qui est de la solidarité, je conseille la lecture de http://www.monde-diplomatique.fr/19

    Et c’est marrant d’esquiver en ramenant tout à Sélim et à la défense de la démocratie, alors que je ne parle pas du fond, mais de la méthode qui consiste à faire l’éloge public d’un ami.

    Il suffirait pourtant d’admettre que ce n’était pas fin. La théorie des apparences, c’est pas fait pour les chiens. Et ce n’est pas rendre service à Sélim que de lui offrir des encarts publicitaires complaisants. Il vaut bien mieux que ça, notre combattant pour la liberté d’expression en exil.

  • Dan

    collusion nom commun – féminin ( collusions )
    Definition :
    1. accord secret (entre des personnes ou des groupes d’intérêts) pour nuire à un tiers (soutenu)

    Selim, Lapéniche, défendre la démocratie…terriblement nuisible tout ça hein, vieux?
    C’est cela oui…

  • Gino

    Quand on sait ce qui se passe en Tunisie, je ne peux que supporter Sélim et dire chapeau à la péniche pour son engagement et pour cet article. Bravo, on sera toujours au rendez-vous pour les justes causes.

  • Colette

    Je trouve que vos remarques sur lapeniche sont un peu sévères. Lapeniche a considéré -et j’aurais fait exactement la même chose- que la solidarité entre étudiants à Sciences Po passait aussi par le fait de mettre un coup de projecteur sur quelqu’un qui se bat pour la démocratie dans son pays. Je ne vois pas où est le mal, et je le redis encore une fois: j’aurais fait pareil!!!

  • La péniche

    Je pensais pourtant que l’esprit de débat et la critique, dans le sens noble du terme, faisaient partie du fameux « esprit Sciences Po ».
    Ceci dit, c’est vrai qu’on a enlevé les lettres dorées ‘Institut d’études politiques’ au dessus de l’entrée de Sciences Po…

  • vieux

    Punaise, vous faites exprès de lire à côté de la page ou c’est pas clair ? Rien à voir avec Sélim, tout à voir avec l’auteur d’un article mielleux au possible qui expose Sélim à la critique du fait de sa complaisance au lieu de mettre en avant ses idées, son combat et sa modestie.

    Fallait-il un Belge illustre pour écrire « ceci n’est pas une pipe » ?

  • Aubrac

    Bonne chance et bravo à Sélim s’il arrive à faire changer les choses en Tunisie!
    Pour ce qui est des propos de Tanguy et Gringo, je suis désolé mais je ne peux pas vous laisser insinuer qu’ouvrir les portes de sciences po et diminuer la discrimination sociale à son entrée rime avec « se ramasser tous les pommés (ça s’écrit « paumés » en français…) du pays ». Bien au contraire, on est nombreux à penser que c’est une chose positive que de diversifier un peu la population de l’IEP, ça permet de s’ouvrir l’esprit et d’éviter que les gens se complaisent dans un moule duquel ils excluent toute personne originale et pensant par elle-même! Non l’esprit Sciences Po on ne l’aime pas toujours, mais c’est pas pour ça qu’on va dégager! Au contraire, on va vous le dépoussiérer et vous forcer à l’ouvrir!!

  • Gringo

    Je résume mon point de vue en trois points:
    – Je soutiens l’action de mon ami Sélim
    – Je soutiens lapaniche pour soutenir l’action de Sélim, d’autant qu’on pouvait s’attendre à ce genre de petits commentaires
    – Je suis d’accord avec Tanguy: l’esprit Sciences Po, tu l’aimes ou tu dégages…

  • Tanguy

    Je lis les commentaires de mes camarades et je me dis: Ah que notre belle école a changé… Fini le temps où la solidarité faisait partie de nos valeurs… Envolée l’époque où l’esprit de groupe primait sur les jalouseries individuelles…Je l’avais dit (et y compris à toi sélim) qu’à ouvrir trop grandes les portes, on perdrait notre âme et on se ramasserait tous les pommés du pays. Bienvenue à l’université!

  • Gombro

    L’auteur de cet article pourrait également créer la page Wikipedia de Sélim Ben Hassen.

    Mention Très Gros LOL pour le : « homme d’action plutôt que de réseaux »

  • Laurie

    @Peniche/la peniche is back : Je viens de checker et pour une raison inconnue ton premier commentaire avait été bloqué par notre filtre anti-spam. Je viens de le remettre en ligne.

    Ce n’est pas la première fois que nous rencontrons ce problème, n’hésitez donc pas à nous contacter si certains de vos commentaires ne s’affichent pas sans raison.

  • La peniche is back

    La péniche.net n’accepterait-elle pas le débat ?

    Mon commentaire sur cet article, dont je me permettais de remarquer qu’il relevait davantage de l’hagiographie que de la simple bio a été purement et simplement supprimé ?

    Aucun propos diffamants ou insultants et pourtant une suppression, tout ceci m’inquiète …

  • Péniche

    Bizarre je trouve de lire une telle hagiographie , d’autant plus quand elle est écrite par l’un de ses amis.

    J’ai moi aussi des amis qui gagnent à être connus, comment cela se passe : on envoie directement un texte énoncant ses louanges ou on laisse la péniche.net dénicher elle même cette pépite ?

  • vieux

    Je ne parle pas de Sélim dont on appréciera la justesse du combat à la lumière de ses actes futurs. Je parle de l’article d’un rédacteur de LaPéniche sur l’un de ses potes. Déontologiquement, mieux vaut laisser un autre le faire pour éviter les soupçons de collusion.

  • Elsa

    En l’occurence le pouvoir est du côté du président Ben Ali qui est tout sauf un démocrate! Dans certains pays comme la Tunisie, ceux qui s’opposent au pouvoir prennent des risques énormes et je trouve que ceux qui s’engagent dans ce genre de combats méritent le respect. tu es sûr d’avoir tout compris vieux?

  • ninar

    un seul selim ne suffit pas
    tous les jeunes qui aiment leur patrie devraient se joindre a l association qu il vient de fonder ^ BYRSA ^ pour que tous les jeunes redeviennent des citoyens a part entiere

  • L.S

    Oui Bravo. Pour faire un beau portrait d’un défenseur de la démocratie en Tunisie, aussi difficile que cela semble l’être, de la défendre dans ce pays.

  • Romain

    Bravo.

    Si je puis me permettre un conseil : ne jamais vendre son esprit critique ou le troquer contre un fauteuil quelconque.

    Et encore bravo.