Pamela Hute, promo 2006, auteur, compositeur, chanteuse et guitariste

photo_Pamela_Hute_1.jpg Sciences Po n’est pas qu’un tremplin pour la finance, le journalisme et la diplomatie, loin de là! Certains anciens élèves, comme Pamela Hute, ont, après leur diplôme, complètement changé de voie, pour vivre de leur vraie passion, gardant cependant des liens forts avec l’école. Découvrons alors le parcours de Pamela Hute et de son groupe éponyme.

  • LaPéniche.net : Bonjour Pamela, peux-tu nous expliquer ce que tu fais actuellement ?

Pamela Hute : Je suis chanteuse et guitariste au sein du trio rock Pamela Hute. Je compose et j’écris les textes. Le groupe est aussi composé d’Igor au synthé et d’Ernest à la batterie. Nous avons monté ce groupe en 2005 et faisons actuellement une cinquantaine de concerts par an, ce qui nous oblige à 3 ou 4 répétitions par semaine. Notre premier album devrait sortir en février ou en mars 2009.

  • LaPéniche.net : Toi qui as toujours été passionnée par la musique, comment en es-tu arrivée à faire Sciences Po?

Pamela Hute : Je fais en effet de la musique depuis que j’ai 12 ans. J’ai plus ou moins arrêté, à la fin du lycée, pour mener des études plus conventionnelles. J’ai ainsi fait une hypokhâgne à Victor Duruy, dans le 7e arrondissement, avant de poursuivre avec une licence de lettres modernes à la Sorbonne. J’ai ensuite intégré Sciences Po à bac +3. Les différents masters tels qu’on les connaît aujourd’hui n’existaient pas, j’ai donc fait un master généraliste axé « médias et journalisme », car j’avais dans l’idée de travailler dans le journalisme ou la communication, avec toujours un pied dans la culture. C’est un choix difficile de se lancer corps et âme dans un projet de ce type. J’ai pris le temps d’y réfléchir pendant mes études.

  • LaPéniche.net : Comment as-tu décidé de finalement travailler dans la musique ?

Pamela Hute : Lors de ma dernière année à Sciences Po, la musique m’a rattrapée, et j’ai alors monté le trio Pamela Hute. J’ai, cette même année, fait un stage chez Apple dans le département marketing, qui m’a beaucoup plu, mais paradoxalement cela m’a fortement encouragé à m’investir complètement dans la musique et à ne pas chercher me faire embaucher par une grande entreprise !

  • LaPéniche.net : Tes débuts à Sciences Po dans la musique ?

Pamela Hute : Je me souviens de ma toute première interview sur RSP, la radio des étudiants de Sciences Po. L’intervieweuse donnait elle aussi sa première interview. C’était amusant. On était toutes les deux assez maladroites et au final je crois que l’interview était assez ennuyeuse. Pour mon projet collectif, je voulais réaliser une compil’ de morceaux de tous les groupes formés par des étudiants de Sciences Po, le faire distribuer par un distributeur réel pour confronter les étudiants (et moi-même) à l’industrie du disque. Je n’ai pas trouvé beaucoup de volontaires hélas et tout cela est resté à l’état de projet. Mon premier concert à Sciences Po, lors du Boutmy Rock Festival, s’est quant à lui beaucoup mieux passé!

  • LaPéniche.net : Sciences Po t’a empêché de faire ce que tu voulais ?

Pamela Hute : Non, pas du tout. Sciences Po est une école qui laisse beaucoup d’indépendance à ses élèves. Rien ne les oblige à suivre un parcours scolaire. A côté de leurs études, ils ont tout à fait le temps et la possibilité de réaliser des projets originaux et artistiques. La plupart des professeurs sont très ouverts et habitués aux profils atypiques, comme le mien, qui ai dit dès mon premier cours d’espagnol en arrivant à Sciences Po que je n’avais qu’un rêve : devenir rockstar ! Un de mes anciens professeurs veut même que je vienne parler de mon groupe et de mon expérience à ses étudiants.

  • LaPéniche.net : En quoi ce que tu as appris à Sciences Po t’aide dans ton travail ?

Pamela Hute : Quand je dis que j’ai fait Sciences Po, beaucoup de gens sont assez perplexes et ne comprennent pas le lien entre le rock et ce type d’école. Pourtant, contrairement à ce que l’on pourrait penser, avoir fait cette école m’aide tous les jours. En effet, monter un groupe de rock, c’est presque comme monter une entreprise. Il n’y a pas que l’aspect artistique qui compte, loin de là, mais des compétences très variées sont nécessaires. Les côtés business et marketing sont très présents. Il faut réussir à faire connaître son groupe et à lui donner une image cohérente, c’est un produit, il faut travailler sur le discours et le visuel. Aussi, il faut savoir lire des contrats et y déceler les potentiels pièges. Pendant mon master, j’ai beaucoup appris sur les nouveaux médias, notamment internet, qui transforme le monde de la musique avec une rapidité incroyable et qui force les jeunes groupes à une grande réactivité. Sciences Po m’a vraiment permis d’appréhender l’industrie du disque et les nouveaux médias avec une finesse analytique qui m’est quotidiennement très utile.

  • LaPéniche.net : Gardes-tu de bons souvenirs de la rue Saint-Guillaume ? Revois-tu certains de tes collègues de promo ?

Pamela Hute : Bien sûr! Je garde de très bons souvenirs d’après-midi entiers, surtout après les examens, passés au Basile. Je revois évidemment quelques anciens de ma promo, eux aussi aux profils plutôt originaux. Mais j’avoue que j’étais un peu sauvage lors de ma scolarité à Sciences Po.

Merci beaucoup, et à bientôt lors d’un de tes nombreux concerts!

Vous pouvez découvrir le groupe :

Sur son site web

Sur sa page MySpace

One Comment

  • Tom

    Alex Beaupain, compositeur de la bande originale des Chansons d’Amour de Christophe Honoré a lui aussi arpenté les couloirs du 27. Comme quoi.