Où est passé le Rap à Sciences Po ?

Lunatic Les jours se suivent et souvent se ressemblent: tu te traînes pour sortir des couloirs de Sèvres-Bab’, tu croises la même crew de serbo-croates qui tous les jours posent leur flow à coup d’accordéon entre deux prises de colle à rustine devant l’affiche du prochain spectacle de Pierre Palmade, tu laisses discrètement choir la monnaie du pain dans leur gobelet et tu tailles la zone, un léger sourire aux lèvres. Mais ce matin de novembre, Pierre Palmade avait disparu. Encore un coup des serbo-croates ? Mieux ! Devant moi, en lettres de feu, barrant de rouge un visage noir buriné par la vie et l’infographisme, une autre affiche proclamait la sortie du nouvel album d’Elie Yaffa, a.k.a Booba, prévue le 22 novembre. Je poursuivis mon trajet en psalmodiant les plus beaux versets de l’œuvre du Duc de Boulogne (« t’écartes les cuisses pour un Filet O’Fish » ; « la honte négro, tu t’rends compte négro ? »). En passant les portes du 27, je songeais déjà à l’effervescence que cette annonce ne manquerait assurément pas d’y provoquer. Je l’imaginais, s’élevant avec fracas le long des piliers de cette vénérable institution, allant résonner dans la voûte et jusqu’aux nuées au cri fraternel de l’amour des Arts et des Lettres. Garde la pêche. Comme à leur habitude, une paire d’anarcho-syndicalistes branlottaient à qui mieux-mieux du bout de leurs doigts gourds de tristes et incolores papelards, tandis que des zonards au teint blafard se traînaient nonchalamment en Péniche en masquant leurs cernes derrière le dernier numéro de Libération. Sur ma droite, un appariteur achevait de tronçonner le cadavre d’un étudiant qui, à l’évidence, était resté trop longtemps à la bibliothèque après le deuxième coup de semonce de 21:17. Une matinée tout à fait banale en somme. Manifestement la parution de « l’album de la maturité » de Bédeuzo en laissait plus d’un indifférent.

Et pour cause. Bien que le nouvel opus de Booba n’en vaille pas vraiment la peine, j’ai tendance à penser que le rap pris dans sa globalité est l’enfant pauvre/puant/sale/hydrocéphale du panel associatif de Sciences Po. Il s’en dégage l’idée, j’en suis persuadé fausse, qu‘à Sciences Po s’écoute bourgeoisement et « pour le délire », Charentaises aux pieds et la main dans le fut’ Diesel, des rappeurs commerciaux, au premier rang desquels, à tout seigneur tout honneur, Booba, pour ses punchlines comme « nique ta mère et ta grand-mère si elle est toujours en vie » (Double Poney). La Fouine trône également au hit parade des private-jokes réchauffées jusqu’à la nausée depuis une paire d’année, sa chanson Du Ferme en tête. Côté donzelles, Diam’s est une mine d’or pour les Camelots de Sciences Polémique, toujours à l’affût d’une occasion d’illustrer la levée d’un vent mauvais anti-français et de brocarder l’ignominie de la culture urbaine (citée 9 fois au cours du débat « plus d’artistes, moins de police ? »). Sefyu enfin reste indémodable pour Molotov 4, bien que les étudiants de Pipo ayant su en décrypter les paroles se comptent sur les doigts de pied d’un lépreux malgache.

Il s’avère cependant qu’au-delà de ce stéréotype, Sciences Po est riche d’amateurs, d’initiés, mais aussi de véritables fondus de rap français comme américain, la richesse de la diversité tant vantée de notre école se retrouvant, et c’est fabuleux, dans l’éclectisme des goûts et des passions qu’on y rencontre. On ne recense néanmoins aucune association à Pipo faisant la promotion du rap, ni même de cultures urbaines ou alternatives. Quant au pôle « musiques actuelles » du BdA, en dépit de la qualité de ses propositions, on ne trouve parmi elles qu’une écrasante majorité de concerts de Jazz. J’voudrais pas balancer mais même l’IEP de Rennes, qui selon beaucoup est à Sciences Po Paris ce que la flaque de vomi est à la bulle de champagne, compte dans ses rangs une association œuvrant à la diffusion du rap, et ce en dépit de son manque criant d’appellation « Grande École ».

Rap en BoutmyOn objectera à raison que l’an dernier Boutmy a offert sa scène à un concert de rap pendant la semaine des Arts. « Pour la première fois de son histoire, Sciences Po rassemblera en Boutmy l’élite du rap français pour un concert qui ne vous laissera pas indifférents ! Amhed Mazouz (La Caution), Calbo (Arsenik), Tunisiano (Sniper), et le légendaire Dj Cut Killer seront de la partie aux côtés des jeunes talents du programme « Passerelles vers l’Excellence » » annonçait le BdA. On est loin d’Urban Peace, mais là était peut-être le charme de la représentation: sortir des sentiers battus et rebattus du rap pour explorer à la fois les rues du rap et les chemins du jazz, le tout avec l’assurance de ne pas se prendre une bouteille de Jack dans la tête. Puis on a rangé le peu-ra et Duhamel a repris ses droits. Depuis, pas grand-chose.

Le rap est une musique vivante, en ébullition, dont les racines puisent aux sources du funk, de la soul et du jazz, et dont les ramifications en font un genre musical d’une richesse considérable. « Chez nous y’a de tout gars » comme dit Kerry. On peut sans modération se remémorer l’ « Âge d’or » des années 1990 et ses légendes: Tupac, Biggie, Ice Cube, Gang Starr, Mos Def, Redman, Method Man, Public Enemy ou encore Mobb Deep peuplent parmi tant d’autres le Hall of Fame du rap US. Avant eux, des jazzmen tels Roy Hargroove, Herbie Hancock, voire même S.A.S Miles Davis, avaient posés les jalons d’un style musical qui émergea du caniveau dans les années 1980. Abandonnant les cuivres, les cordes et les drums pour des beatbox cheap vendues dans la rue pour une bouchée de bagel, le rap des débuts emprunte cependant au jazz son tempo, et surtout la gouaille primitive du scat avec lequel, en son temps déjà, Cab Calloway faisait swinguer le sexe, la drogue et la violence dans l’argot bouillant d’Harlem.

Le rap est donc dès l’origine tiraillé entre ses influences jazz-funk, et le milieu social dans lequel il a émergé qui l’oriente vers la description et la dénonciation de quotidiens difficiles et parfois sans avenir, entre rap lyrique, porté sur la mélodie et la poésie des textes, et le rap conscient, mettant l’accent sur l’impact des paroles, représentés respectivement en France par MC Solaar, Oxmo Puccino ou encore Hocus Pocus, et par NTM, Assassin, La Rumeur… La banlieue c’est pas rose, on l’aura compris, mais il y a manière et manière de le dire. Certaines chanson vous prennent, vous remuent les tripes, on les réécoute deux fois dix fois pour se pénétrer des paroles, entre jeux de mots, argot et métaphores. MC Jean Gab’1 raconte aussi bien son enfance difficile (Enfant de la DASS), que l’amour qu’il voue à Paris (Mes deux amours), en scandant avec une verve saccadée de titi empruntée à Renaud, des textes noirs, personnels et intimistes. La scène actuelle offre également un rap de qualité qui, si l’on s’affranchit d’une vision exclusive de cette musique comme « phénomène social » ainsi que du son souvent caricatural de rappeurs commerciaux actuels dont la grosse tête surpasse de loin le talent, ne demande qu’à être découvert.

Comment alors expliquer un tel vide à Sciences Po ? On ne peut qu’être frappé par le fait qu’il n’existe aucune association musicale non-permanente dans le paysage associatif de l’école, ce qui implique qu’aucune musique n’est représentée en tant que telle hors des programmations du BdA. Elles manquent pourtant cruellement aux cotés d’un Bureau des Arts qui, en dépit du bon boulot qu’il fait, ne peut physiquement pas embrasser et diffuser avec complicité et proximité l’ensemble de la culture picturale, musicale et scénique d’hier et d’aujourd’hui sur un campus aussi vaste que celui de Sciences Po. Avec une vingtaine d’heures de cours par semaine, un étudiant à Sciences Po a du temps à consacrer à l’enrichissement culturel et à l’exploration d’univers artistiques variés: « il vaut mieux en savoir peu sur beaucoup que beaucoup sur peu ». Je cite Richard Descoings. Que l’on fasse ou pas sienne cette formule, il est cependant évident qu’un campus de 9000 étudiants avides de culture requiert du matos: « on ne rassasie pas un mammouth à la petite cuillère ». Je cite Sexion d’Assaut.

24 Comments

  • Kho many

    D’une part, tout à fait d’accord avec RdH.

    D’autre part, cracher sur Booba en espérant un semblant de légitimation de ses goûts, je trouve ça naze. Booba a effectivement produit de très bons sons, et même parfois après sa période Lunatic, où Ali affirmait déjà que son but, c’était la thune.

    Et y’a aussi tout ce côté « Je résume le rap poétique à Oxmo, Hocus Pocus et Solaar » et le rap conscient à « NTM, Assassin et La Rumeur » qui est tellement un lieu commun véhiculé dans tous les articles mainstream sur le rap que je me demande à quel point l’auteur de l’article connaît le rap français.

    Et oui, c’est vrai qu’Oxmo et La Rumeur, c’est absolument génial, mais citer La Rumeur etle très mauvais MC Jean Gab’1 côte à côte, quelque part, ça fait mal.
    Alors pour ajouter à ces deux catégories beaucoup moins rigides qu’il n’y parait, voici quelques noms : Anfalsh, Scred Connexion, Fabe, Casey, Flynt, Less du Neuf, AL, Sheryo. L’underground reste une valeur sûre.

  • Vic

    L’article est bon, et attaquer directement la qualité de ce dernier est faible car dire qu’il est fade est relativement faux (du moins à mes yeux). Pour ce qui est de l’analyse du rap, il est vrai que monter une assoc’ n’est pas nécessaire. Toutefois personnellement je n’aime pas le répertoire entier d’un rappeur mais plutôt par touche avec quelques chansons particulières de chaque rappeur, c’est à mon avis dans ce sens là que cela pourrait être utile, faire rencontrer les amateurs qui souhaitent partager leurs coups de Coeur.

  • Joey

    Moi j’écoute plein de rap et j’en ai rien à foutre d’être dans une assoc », c’est une idée de merde franchement. Un peu comme aimer les films de Sofia Coppola, ou dire que Jay-Z vaut NTM.

  • Cake

    @ Mulatu : D’accord, je t’ai mal lu. Totalement d’accord sur le : « Les étudiants ont aussi le droit au loisir sans nécessairement chercher à « s’élever » par tous les moyens. »

  • Mulatu

    @Cake : je ne crache pas sur Booba, il est indéniable qu’il a sorti des très bons sons avec Lunatic, et qu’encore aujourd’hui quelques unes de ses chansons sont drôles et efficaces, c’est juste qu’il admet lui-même tomber dans la facilité et le tout pour l’argent. Le label « commercial » accolé à un artiste, à la limite je m’en fiche. Biggie Smalls l’était déjà à son époque, et c’est pourtant un de mes artistes préférés. Idem aujourd’hui pour Rick Ross, Kanye West dont les derniers albums et mixtapes sont des tueries. Désolé si j’ai pu donner une image « élitiste » au débat, ce n’était pas du tout mon but, je répondais seulement à Bill. J’ai juste cité Madlib et d’autres trucs « underground » parce que leur recherche musicale saute plus instantanément aux yeux que les 3/4 des trucs « commerciaux » (je n’aime pas ce mot) qui tournent sur Skyrock. Sur le plan personnel, j’écoute ce qui me plaît, je me pose pas la question underground/commercial, tout comme je me fiche que le BDE passe David Guetta plutôt que de l’obscure electro minimale berlinoise, du moment que ça peut me faire danser avec mes quelques vodkas tièdes dans le nez.

  • Cake

    S’il n’y a pas d’association pour le rap, c’est simplement parce que le rap est un style de musique qui s’écoute tout seul, ça ne se partage pas, ça ne se chante pas à deux en faisant le trajet du retour. Non seulement c’est un style très individuel, mais en plus c’est le genre de musique qu’on aura du mal à faire découvrir à l’autre (surtout, l’étudiant de 20 piges avec des goûts musicaux déjà déterminés) s’il se montre déjà réticent à la base. D’où l’absence d’intérêt de créer une association.

    Sinon, pas d’accord avec Mulatu.
    Déjà, il faut arrêter de cracher sur Babou parce qu’il nous fait du « Boulbi » sur le dancefloor. Perso, je n’écoute pas de rap (fréquemment) mais j’en ai suffisamment entendu pour savoir que les rimes de Babou sont d’une adresse surprenante, et qu’il réussit de manière assez élégante à ranger ensemble figures de style et « vulgarité ». Qu’on adhère ou pas, on ne peut pas nier qu’il a un certain talent pour exploiter la flexibilité de la langue française. Et puis le discours Booba et autres rappeurs commerciaux c’est du caca parce que c’est trop commercial, c’est juste drôle. Le rap français est des rares genres musicaux made in France à faire sortir du lot les gars talentueux et à leur donner droit à la reconnaissance du public (même si bien sûr vous trouverez peut-être à juste titre qu’il y a également certaines merdes qui émergent). Valoriser l’underground (ou les trucs pas commerciaux, ou ce que vous voulez) sous prétexte que les gens lambdas ont de mauvaises oreilles et « People = Shit » (Slipknot lol), au risque de passer pour ça :
    http://encyclopediadramatica.com/El… (ou l’étudiant de Sciences Po moyen en terme de musique)

  • Lea

    Juste un détail: évoquer le concert de l’an dernier « passerelles vers l’excellence » comme promotion du rap a sciences po montre bien que tu n’y étais pas. Aucun des artistes annoncés ne s’est produit ni même présenté sur scène pour la simple et bonne raison que les 3/4 n’étaient pas la du tout – et le nombre de personnes qui étaient venues pour les voir et en sont reparties très déçues voire énervées de cette « arnaque » prouve bien que si, on écoute encore du rap. Ce sont des jeunes qui ont chanté, surtout du slam et du r&b d’ ailleurs bien plus que du rap, et si leurs intentions étaient visiblement très bonnes leur talent n’était pas flagrant.

  • Reda

    Tout à fait d’accord avec RdH. On écoute du Rap parce qu’on aime ca, il n’y a rien à revendiquer. Alors pourquoi une quelconque association ? Cette tentative de légitimation du rap est inutile et amène justement tout le contraire : puisqu’il faut encore prouver que le rap à sa place, c’est qu’il ne l’a pas encore dans vos têtes…

  • N

    @Bill

    J’espère avoir bien compris… Tu es bien entrain de dire que ce n’est pas Booba qui incarne la qualité du rap, ou bien tu es entrain d’affirmer qu’en gros le rap n’a pas sa place à Scpo?

  • RdH

    Il y a plein de gens qui adorent le rap et/ou le hip-hop à Sciences Po, et qui n’ont, pour cela, besoin ni d’une association pourrie (lol) ni de la consécration d’un article tellement pipo-bobo qu’il va jusqu’à citer Richard Descoings (lol).

    Et puis, toujours cette manie bizarre mais malheureusement fréquente qu’on certaines personnes de se répandre en justifications dès qu’elles écoutent du hip-hop, à coup de rappels ad nauseam de la « richesse », des « influences jazz-funk », des « racines aux sources de la soul, du funk et du jazz », du parallèle avec le scat, etc. comme si il fallait au moins ça pour faire accepter socialement le fait qu’on écoute du hip-hop. Est-ce qu’on aurait l’idée de souligner la « richesse » du jazz ou les « influences » de la pop ? C’est ce genre de discours qui crée un ghetto social autour du hip-hop (tant mieux d’ailleurs, ça fait toujours plus plaisir d’être dans un petit groupe d’amateurs).

    Sur ce, un petit son fat, bien hip-hop, et moins fade que cet article :
    http://www.youtube.com/watch?v=FF-R

  • zionwolf

    YO, je sais pas où t’as vu « une asso qui oeuvrait pour le développement du rap à scpo rennes » ????????????????????????????? Il faut que tu me dises où alors ?! AHAHAHA

  • Hugo

    @ Calamity: d’abord c’est thrash metal, merci. Même après plusieurs années de headbang, ça pique toujours autant les yeux de lire la mauvaise orthographe du genre.

    Ensuite, même s’il y a une communauté metal importante à Sciences Po, je doute de l’utilité d’une telle association. Au-delà de la mise en relation d’étudiants pour monter des groupes, l’organisation de concerts est certainement plus facile par le biais de collectifs extérieurs. Une association pour prouver au reste de l’école que le metal et le hard rock n’est pas la musique de sauvages et/ou suicidaires et/ou drogués et/ou satanistes que l’on nous présente à la télévision? Bof.

    Sinon, j’aime beaucoup cet article!

  • wqsp

    Eh bien Pierre, pourquoi ne pas proposer à RSP de faire une émission de rap, dirigée par toi ? Je ne l’écouterai pas vu mon manque d’intérêt pour le rap actuel et ma nostalgie pour les 90s, mais cela en intéressera plus d’un. Il y a un moment où au lieu de se lamenter sur un manque, il faut le combler. Sinon, excellent article.

  • Jabali

    @ Mulatu: tes artistes cités en conclusion sont tous meilleurs les uns que les autres, mais je ne sais pas si on parle de la même chose dans cet article. Booba et toute la clique sont finalement ds gens qui veulent vendre des disques, pas faire de la musique. Finalement, pour trouver du bon rap, il faut savoir chercher, et pas regarder l’affiche qui succède à celle de Pierre Palmade. C’est pour cette raison que j’ai un peu peur de la tronche que pourrait avoir une émission de rap…
    Mais si une émission de rap apparaît et que tu passes Jaylib, je serai le premier à l’écouter!

  • Mulatu

    @Bill : « Sciences Po, en tant qu’école ayant pour but d’élever un minimum le niveau de ses étudiants, se doit certes d’élargir l’horizon culturel de ces derniers mais en différenciant la qualité de la médiocrité. « 
    Tu sembles oublier de faire la différence entre l’école et les associations étudiantes. Personne ne réclame de cours sur le rap, ou quoi que ce soit qui se rapporte à ce que pourraient directement mettre en place l’administration de Pipo, l’article évoque juste l’absence d’une structure ou d’une asso d’étudiants sur le sujet. Personne n’assimile ou ne compare qualitativement le rap à la musique classique ou à l’opéra non plus. Les Fils d’Arcueil promeuvent le fist fucking (dont je semble méconnaître les vertus élévatrices) sans que ça n’émeuve personne, la promesse intemporelle de tous les BDE depuis des lustres est de pouvoir se foutre des races au plus bas prix en écoutant d’une qualité finalement égale aux disques de la Fouine. Tout est question de se prendre au sérieux ou pas finalement. Les étudiants ont aussi le droit au loisir sans nécessairement chercher à « s’élever » par tous les moyens.
    Enfin, résumer la musique rap à Booba, c’est aller très vite en besogne. Mais comme je suis certain que tu es juste un petit troll et que je me suis déjà donné trop de mal, je te recommanderai juste de jeter une oreille aux sons de Madlib, Outkast, Polyrythm Addicts, A Tribe Called Quest, ou Jay Dee histoire d’entrapercevoir une infime partie de la qualité musicale de nombreux artistes rap.
    Bises

  • Bill

    Cet article est l’exemple parfait de ce que peut donner le relativisme culturel poussé à l’extrême. N’en déplaise à nos chantres de la diversité culturelle, il faut accepter l’idée que tout ne se vaut pas et qu’il y a une hiérarchie qualitative. Sciences Po, en tant qu’école ayant pour but d’élever un minimum le niveau de ses étudiants, se doit certes d’élargir l’horizon culturel de ces derniers mais en différenciant la qualité de la médiocrité. Et le rap, quoi qu’on en pense, est un style musical dont la qualité n’est en rien assuré par le succès commercial de « chanteur » comme Booba.

  • Chach

    Très bon article, à la fois vrai dans le fonds (enfin, je le ressens comme ça) et très lyrique dans la forme. J’ai particulièrement apprécié les doigts de pieds du lépreux malgache et la comparaison de l’IEP de Rennes à une flaque de vomi – d’aucuns diront que c’est du mauvais gout, moi j’ai trouvé ça brillamment bien placé.

  • Calamity

    C’est marrant mais je ne connais pas non plus d’associations faisant la promotion du hard rock ou du trash metal à Sciences Po, et personne pour s’en émouvoir ! Mais ce n’est peut-être pas assez étiqueté « diversité » pour la population bobo de notre vénérable institut.

  • Mulatu

    @Sun Ra : Bonne émission, très bonne sélections de morceaux, mais seulement 3 émission depuis le début de l’année, et 0 depuis fin novembre, ça laisse un peu sur sa faim…

    Très bon article sinon. Je pense que le rap a du mal à percer, ou du moins à être représenté à Sciences Po à cause de son caractère socialement très marqué, ce qui le différencie du rock ou du jazz (à l’heure actuelle du moins). Ne pas vouloir être catalogué « ghetto » dans une école à l’image encore bourgeoise, ni se cantonner aux artistes moins « marqués » ou plus consensuels et finalement représentatifs d’une partie seulement de la scène rap rend la représentation plus ardue.
    Mais bon, si quelques personnes sont motivées pour construire un truc, et j’en fait partie, on peut sans aucun doute arriver à quelque chose…

  • Kid

    Article très propre et référencé. Il faudra bien une réponse à la question: Par qui le hip hop (plus large) est il représenté ou promu à Pipo? Car indéniablement il est écouté par un certain nombre d’étudiants…