L’UNI dépose une main courante contre l’UNEF

Erratum, 11/02/2015 22h01 : Léo Castellote, le responsable de l’UNI à Sciences Po nous avait annoncé avoir déposé une main courante au Commissariat de Police mercredi matin. Nous l’avions en effet vu se rendre au commissariat de la rue Perronet. Mais finalement, la main courante a été déposé en fin d’après-midi  par un autre militant de première année qui avait fait l’objet de moqueries sur son poids comme nous l’évoquons dans le corps de l’article. 

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Après le combat d’idées, le combat physique. Le premier jour de vote pour le renouvellement des représentants étudiants aux conseils centraux de l’I.E.P. de Paris a été marqué par des altercations assez vives entre militants de l’UNEF et de l’UNI. Des militants UNI auraient pris à parti  par leurs adversaires tout au long de la journée au 13U si bien que Léo Castellote, le responsable de la section UNI a déposé ce matin une main courante au commissariat de police de la rue Perronet contre l’ancien président de l’AGE de l’UNEF Sciences Po.

D’après les affirmations de l’UNI qui ont motivé le dépôt de la main courante, l’ancien président de l’AGE Sciences Po serait arrivé à 11h au 13 rue de l’Université où se tiennent les élections et accompagné de Redwan, un militant sciencepiste, s’en serait pris verbalement et physiquement aux militants de l’UNI. “Ils ont commencé à mimer des clés de bras, à nous souffler dans le cou, à nous toucher le cul, et nos militants ont quitté le 13U car ils n’en pouvaient plus” explique l’un d’entre eux.

Vers 15h30, “ils se faisaient de plus en plus pressants” ajoute une militante de première année. Un de ses camarades de promo se serait fait insulter “d’obèse à longueur de temps” et de “gros tas”. “J’ai discuté avec Enora Naour la présidente de l’UNEF Sciences Po qui a expliqué que ce n’étaient pas ses militants et qu’elle n’y pouvait rien. Mais à côté, les militants UNEF se marraient.

Un de ses camarades de promo se serait fait insulter “d’obèse à longueur de temps” et de “gros tas”. (…) 

Une des candidates UNI, d’origine corse, se voit elle attaquée sur ses origines : “les corses sont sous développés, vous n’êtes pas vraiment des hommes” lui aurait lancé un militant UNEF. 

Au fil de l’après-midi, les insultes des militants UNEF auraient été nettement plus musclées. “Viens dans les toilettes que je te sodomise” glisse un militant UNEF à l’oreille d’un de ses adversaires au 13U. Une des candidates UNI, d’origine corse, se voit elle attaquée sur ses origines : “les corses sont sous développés, vous n’êtes pas vraiment des hommes” lui aurait lancé un militant UNEF.

Si les faits étaient avérés, l’ancien président de l’UNEF n’en serait pas à son premier coup d’essai. Sur le site Nouvelles de France, très conservateur, des étudiants de SciencesPo avaient témoigné qu’en janvier 2013, lors d’un tractage de la Manif pour tous, le même individu, alors président de l’UNEF, s’en était pris violemment à un étudiant,  “lui sautant dessus et procèdant à des attouchements sexuels, disant à sa victime : « Tu aimes ça, hein ? ». Le bonhomme caresse les fesses et le haut des cuisses de l’étudiant, contre sa volonté, puis se met juste derrière lui pour simuler une sodomie.” A l’époque, il avait démenti les faits expliquant dans un tweet que l’article était non sourcé et que de nombreux témoins salariés pouvaient démentir.

Sauf que cette fois, les salariés ne démentent pas, et confirment la version de l’UNI. Le comportement du militant UNEF aurait même tendance à agacer le personnel, un salarié de Sciences Po nous expliquant que “sa tête de con, on la voit souvent”. “On a vu du chamaillage, ça faisait chier pour faire chier, les militants UNEF massaient le cuir chevelu des militants UNI” poursuit-il. Un autre appariteur confirme :  “ça allait trop loin quand ils commençaient à toucher et à palper leurs fesses. Les militants UNI ont été cools, à leur place je me serais pas laissé faire. Et moi, j’aurais beau lui dire d’arrêter [NDLR : à l’ancien président de l’UNEF Sciences Po] il n’en aurait rien a foutre, il ne nous aurait pas respecté.

“Ca allait trop loin quand ils commençaient à toucher et à palper leurs fesses. (…) Et moi, j’aurais beau lui dire d’arrêter, il n’en aurait rien a foutre, il ne nous aurait pas respecté.

Un membre du personnel de Sciences Po

Ce laxisme a d’ailleurs tendance à irriter les militants UNI. ““Le fait que les appariteurs n’aient rien fait est une honte” nous explique l’un d’eux exaspéré. La direction de la vie étudiante est également visée : “Palomo discutait avec l’UNEF à coté sans rien faire”. Même son de cloche chez un des appariteurs qui déplore que “la direction de la vie universitaire soit molle et n’intervienne pas.” 

Du côté de l’UNEF, les faits sont niés catégoriquement et l’UNI est accusée d’avoir amené à Sciences Po une dizaine d’éléments extérieurs pour mener campagne. Or, “les gens de l’extérieur ne respectent pas les cadres qui sont donnés par la direction de la vie universitaire” déplore Paul Bernardet, un autre ancien président de l’UNEF Sciences Po venu prêter main forte hier au 13U. Et lorsqu’on évoque le comportement de l’ancien président de l’UNEF Sciences Po, ce sont les éléments extérieurs de l’UNI sont pointés du doigt, à l’image d’un membre du Bureau National accusé d’avoir tenté de mettre un coup de poing à Antoine de Cabanes. #HeStartedIt.

Info reprise par Le Figaro : http://etudiant.lefigaro.fr/les-news/actu/detail/article/sciences-po-l-uni-depose-une-main-courante-contre-l-unef-11235/

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